Autant j'aimais bien le premier opus, autant on chute dangereusement vers les abimes de la médiocrité depuis le 2ème film.
Je ne me prétendrais pas expert paléontologue, mais comme Johan B avant moi, j'ai moi aussi fait ma petite analyse scientifique du film. Autant dire que les savants ont dû se pisser dessus, tant c'est du n'importe quoi. A Hollywood, on l'a bien compris, le public est diversifié, le plus souvent c'est le citoyen lambda, sa famille lambda qui regarde quoi de plus normal, on se doute bien qu'on ne sera pas face à une armada de bac+8 diplômés d'Harvard, aussi on aime bien se fouler le moins possible et mettre n'importe quoi dans les scénarios, en se disant qu'on ne verra que du feu. Eh ben non ça marche pas!
Le début par exemple, on parvient à faire une copie parfaite de la caisse de résonnance d'un Vélociraptor avec une machine à coudre en moins de 5 minutes chrono! (je suis même pas sûr que les Vélociraptor aient été dotés par la nature d'une caisse de résonnance). Mais sitôt qu'on approche d'Isla Sorna, alors là le festival d'invraisemblances peut commencer.
Tout d'abord, le spinosaure, censé être plutôt piscivore, pas vraiment le genre à adorer l'humain au menu qui nous fait des carnages pas possibles durant tout le film. Tel un crocodile, il parvient à nager (ou plutôt marcher) sous l'eau en retenant sa respiration. Il est si puissant qu'il parvient à dézinguer un avion, comme si c'était du carton, à arracher le cockpit en faisant des découpes presque parfaites (on n'y voit que du feu voyons!). Il semble même que ce soit un dinosaure mutant, car il encaisse tout, mais il guérit instantanément: on le voit ainsi se prendre un avion sur la gueule, son sang gicle dans tout les sens, laissant présumer qu'il a dû prendre cher, mais en fait, 2 minutes plus, tard, alors que l'avion a était envoyé à la casse, lui reparait sans une égratignure.
Le lendemain, il arrive à retrouver notre équipe de bras cassés, il n'en a pas assez de s'être fait rôtir le T-rex, il en veux encore, alors que n'impote quel animal s'étant fait un repas proportionel à celui du spinosaure comparé à leurs tailles respectives et celles de leur estomac, serait calé pour des jours.
Il y a aussi le pouvoir de force surhumaine qu'on peut lui attribuer: en effet, il arrive à défoncer une clôture haute de 20-25 mêtres (le spinosaure peut atteindre 18 mêtres de haut d'après les estimations) en une charge (il a quand même la présence d'esprit de prendre un peu de recul, faisant croire par la même occasion aux bras cassés qu'ils sont en sécurité derrière la grill), tout cela sans subir la moindre entaille dû à l'acier déchiquetée.
Ensuite, il y a un Tyrannosaure qui préfère abandonner un bon repas dument mérité, pour se lancer à la poursuite de 5 misérables humains ayant bien moins de viandes que la carcasse. En chemin, il a même le temps de s'essuyer la gueule du sang de son repas (merci michel et les faux raccords d'Allociné!!).
On continue comme ça avec des Ptéranodons, eux aussi censés être piscivores, qui décident de s'offrir de bons humains au repas, et même d'en donner un à leurs jeunes, qui à peine sorti de l'œuf, ne pensent qu'à bouffer la première viande venue. De plus, oui aucun problème pour voler, malgré leurs besoin d'utiliser les courants ascendants, on jurerait qu'ils ont des plumes et que ce sont des oiseaux.
Quant aux vélociraptors, censés être super intelligents d'après les scientifiques, on constate qu'ils préfèrent accorder leur amnistie aux voleurs de leurs œufs (qu'ils arrivent à pister dans tout l'île au passage). Ils y croient même quand on leur donne des ordres avec la pseudo-caisse de résonnance (qui au passage fait des sons vâchements différents de ceux des dinos. On pousse même jusqu'à l'extrême en leur faisant transporter les œufs dans leurs gueules, avec pour défis de les amener au nid intact.
Et il n'y a pas que les dinosaures qui souffrent de ce problème de crédibilité, les acteurs en prennant aussi pour leur grade avec le scénario.
Ainsi, vous avez la pote de Sam Neill qui est assez influente pour envoyer les forces spéciales, une armada d'hélico, un porte-avion et son escorte pour sauver de gentils citoyens américains (on se moque des couts énormes de logistique et tout ça, allons butter du dino et sauver nos amis américains, ouaaaaiiiis!!!!)
Et vous avez l'assistant de Sam Neill, le survivaliste, qui après avoir fait semblant d'être mort, tués par les Ptéranodons, revient à la vie et est découvert on ne sait comment par les marines. Et pour ajouter à l'intensité dramatique, il est grièvement blessé.
Et puis, c'est clair, mettez un téléphone dans un estomac rempli d'acide, faites lui faire le trajet dans l'intestin, et dans la gueule d'un spinosaure, il en ressortira comme neuf (c'est sans doute parce que c'est pas chinois, ça doit être ça). De plus, il arrive à se faire entendre au travers d'un amas de chair titanesque, à des kilomêtres à la ronde (on a alors droit à un bel instant émotion) mobile (je parle du spinosaure) et être amplifié tout au long du chemin.
Bon alors il y a quand même quelques petites choses que j'ai bien apprécié, la présence de Sam Neill, sans doute le seul bon et crédible acteur dans cette équipe de bras cassés, et son assistant qui se débrouille pas trop mal
Mais pour les autres, bonjour l'horreur. Entre le mauvais sosie de Freddie Mercury (désolé si c'est pas le cas mais c'est l'impression qu'il m'a donné), la blonde stupide qui n'arrête pas de gueuler chaque fois qu'il y a un peu d'action et qui est terrorisé par un tout petit truc (cliché!!!), le gamin bien trop intelligent pour son âge (survie sur l'île durant 8 semaines et lecteur de bouquins pour adultes) et les membres crédules du commando mercenaire, j'ai du mal à décerner la palme de la nullité.
Bon, je dois reconnaitre, les dinosaures sont toujours aussi bien fait qu'avant (encore heureux puisqu'on a Spielberg à la production!).
Je vais mettre la moyenne, car bien qu'on se paie notre tête tout au long du film, je dois reconnaitre m'être bien marré (ma famille n'a pas compris pourquoi, même en leur explicant les nombreuses inepties scientifiques). Et puis, comme j'aime bien la franchise, les dinosaures, les CGI et Sam Neill...
En espérant que le Jurassic Park 4 ne soit pas aussi débile, parce qu'alors là la franchise risque belle et bien d'en prendre un sacré coup et de s'enterrer elle même.