J’avais été fort peu convaincu par le premier « Enola Holmes ». Il fut néanmoins un gros carton pour la plateforme Netflix. Le fait qu’il soit sorti durant la pandémie de coronavirus, période où les nouveautés étaient rares, surtout en salles, a dû fortement aider… Cette suite a sans surprise été mise en chantier dans la foulée. Etonnement, elle tient mieux la route que son prédécesseur !
Les plus gros défauts du premier volet semblent en effet avoir été corrigés. Le scénario était un gloubi-boulga de sous-intrigues, sans vrai antagoniste ni structure claire ? « Enola Holmes 2 » propose une enquête plus classique à la Sherlock Holmes, basique mais qui fonctionne et divertit. Les plans en CGI immondes du Londres d’époque ? Ils sont ici atténués.
En revanche, tout n’a pas été amélioré. Les ruptures du quatrième mur sont toujours incessantes, la plupart du temps sans aucun intérêt narratif, et alourdissent le récit plus qu’autre chose. Henry Cavill demeure fade en Sherlock Holmes. C’était moyennement problématique dans le premier volet, vu qu’il apparaissait peu. Ca l’est davantage ici, son rôle s’étant étoffé. On comprend le fait de vouloir montrer un personnage blasé, et de prendre Cavill, qui a une forte carrure, pour montrer que sa présence en impose. Mais pas grand-chose ne se dégage du personnage, trop lisse, qui aurait gagné à être plus sec et torturé.
Heureusement, Millie Bobby Brown est toujours pétillante dans le rôle-titre. Elle tient le film sur ses épaules, paraissant d’ailleurs beaucoup plus mature que son âge (18 ans !). A ses côtés, on notera une distribution woke, chose à la mode dans les films d’époque depuis quelques années. Personnellement je m’en moque tant que le long-métrage ne prétend pas être un documentaire. D’autant plus que cela permet ici d’apporter une (petite) surprise dans le dernier acte.
Par contre le propos sur le féminisme, certes pertinent vu l’époque considérée, est très grossièrement amené. C’était déjà plus ou moins le cas dans le premier volet, tout les membres de l’establishment étant présenté comme des phallocrates hautains. C’est encore pire ici, avec des séquences qui enfoncent des portes ouvertes, ou réaffirment des propos déjà tenus 50 fois dans le film, au cas où l’on n’aurait pas compris. Dommage car le sujet aurait gagné à être traité plus finement, pour affiner les liens avec notre époque.