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Kincaid
2 abonnés
228 critiques
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3,0
Publiée le 1 octobre 2024
Film intéressant, qui se laisse bien regarder, au scénario dynamique, avec des sauts temporels bien amenés. Un travail sur la culpabilité, les remords, les tentatives de réparation, le tout dans le monde interlope du petit banditisme. Film sombre, noir, qui montre certaines facettes étranges de l’être humain.
J’ai adoré cette ambiance lourde et pesante un peu rétro, la lenteur des scènes permet d’apprécier davantage l’esthétique incroyable du film. Belle découverte que celle de l’acteur principal.
Ce thriller chinois est bien agréable à qui sait apprécier cette « nouvelle vague » Le début est fascinant qui nous offre cette vie (et une ville Canton) chinoise banalespoiler: (mais si mal connue par nous, occidentaux) où le hasard ramène le « meurtrier » vers la veuve de sa victime. Se tissent alors des liens plein de mélancolie et de fascination entre les 2 protagonistes. L’enchainement d’ellipses et de retours est vertigineux, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus se référer qu'au nombre des marques au visage de l'acteur principal Bien joué, c’est Eddie Peng, en jeune anti-héros, silencieux, « bouffé » par sa culpabilité, dans son existence torturée, qui sort son épingle du jeu. Hélas le scénario s’embourbe plus d’une ½ heure dans la poursuite policière et ce n’est qu’à la fin, qu’on retrouve le souffle de la détente et de l’espoir spoiler: (du prisonnier qui a payé ses dettes)
Le véritable point fort du film est, bien sur, son style visuel avec de nombreux jeux d’eau, d'éclairages spoiler: (néons grésillant) , des couleurs oranges spoiler: (scènes nocturnes) et la belle surimpression de certaines séquences Pour un 1er film, présenté au festival de Cannes, ce n’est pas mal du tout et apparemment libre de toute censure chinoise : spoiler: bas fonds, milieux corrompus et Darwin et Freud (à la TV)
Policier en deux parties, avec une première partie dramatique bien plate ou le scénario ne décolle jamais. On suit le personnage rongé par la culpabilité, s'immiscer dans la vie de la veuve, c'est sans intérêt. De plus les nombreux flashbacks n'apportent rien à l'histoire. Concernant la seconde partie, " sur l'enquête", celle ci est tirée par les cheveux en plus de ne pas avoir le fin mot de l'histoire. C'est dommage car l'ambiance était plaisante, mais la trame est bien trop brouillonne avec pas mal de questions sans réponses, (D'où vient l'argent et qui étaient les gens qui pourchassaient la victime).
Quelques passages de ce film sont intéressants, notamment ceux qui concernent les relations entre le principal personnage et la veuve. Mais le scénario est beaucoup trop décousu et plat. De plus, le réalisateur a une fâcheuse tendance à utiliser des flash back qui n'apportent absolument rien. Reste un décor glauque qui nous donne une vision sordide des quartiers pauvres de Guangzhou. On est loin de la Chine hi tech devenue la deuxième puissance mondiale...
Rongé par la culpabilité, Xue Ming se met à tourner autour de la femme de l'homme qu'il a renversé sans savoir ce qu'il doit faire. Se rendre à la police, avouer sa faute à cette femme, il est partagé surtout quand il voit que Liang Ma n'est pas si triste que ça. Une relation difficile à cerner et ambiguë entre la relation mère-fils et une potentielle histoire d'amour. Une relation qui finit de toute manière par être mise aux oubliettes. "Are You Lonesome Tonight?" est un film néo-noir entre le drame et le thriller sur le sentiment de culpabilité et la rédemption avec un personnage confronté à des dilemmes moraux. L'ambiance est prenante, mais le film ne décolle jamais, et ce malgré un rebondissement qui rebat les cartes et change le style de l'histoire, mais pas en bien. Autant je n'ai pas vraiment accroché à la partie dramatique à cause de personnages trop renfermés sur eux-mêmes, j'ai eu encore plus de mal avec la deuxième partie qui est tirée par les cheveux. Bref, ce n'est pas terrible du tout.
Shipei Wen baigne son premier long-métrage dans une ambiance rappelant les polars Hong-kongais des années 90. Il est à mi-chemin de la citation et de l’expérimental, où il organise une rencontre de deux âmes solitaires. Pourtant, son désir est de se détacher du cinéma de Wong Kar-wai et de bien d’autres, à une époque où l’on peut encore prétendre à une telle transcendance à travers la solitude d’un anti-héros, prêt à tout pour se racheter, prêt à tout pour faire le bien. Le parcours de ce dernier n’est pas aussi simpliste qu’il n’y paraît et il aura beau s’enchaîner à sa culpabilité, il ne reste pas seulement là à contempler sa situation, il cherche le verrou et le pardon qui apaisera son esprit et qui justifiera sans doute son existence torturée.
Le metteur en scène s’applique donc à rendre son protagoniste ivre de la vie elle-même. Xueming (Eddie Peng) prend la route, sans raison apparente et c’est bien entendu le début d’une longue descente aux enfers pour lui. Il percute un piéton, le cache et fuit. Cependant, durant la nuit du drame, l’obscurité ne semblait pas assez forte pour qu’il en oublie la lâcheté. Le destin le ramène toutefois vers la veuve de la victime, où un lien se tisse entre mélancolie et fascination. Madame Liang (Sylvia Chang) est attirée par lui et Xueming est aspiré par elle, du fait de sa position et du fait de sa vulnérabilité, qui le condamne à regarder en face son échec. Ce n’est pas un récit qui prétend voler au-dessus du nid de coucou, mais lorsqu’il est repensé par son esthétique, les émotions prennent vie.
À la force d’une narration fragmentée dans sa première partie, Xueming capitule dans la crasse et sous les coups d’une rixe qui se trouvait sur son chemin. Son cœur prend des couleurs rougeâtres qui se confondent avec l’atmosphère d’une ville condamnée au deuil et à la violence, comme s’ils étaient intimement liés. Wen continue alors de retourner les émotions et les sens, afin de révéler une lueur d’espoir et de bonté dans ce monde ingrat, où même la police ne peut apporter l’harmonie. C’est parmi les êtres égarés que l’on trouve un peu de fraîcheur, comme en atteste le boulot du héros ou encore un chanteur aveugle et clairvoyant. Ils sont censés apportés un peu de pommade, là où la plaie pourrait s’infecter et c’est ce qui arrive du côté de chez Liang, qui se confine autour de son chagrin.
« Are you lonesome tonight ? » (Re Dai Wang Shi) dresse finalement le portrait amer et stylisé d’une banlieue poisseuse, où l’inconfort oscille entre le fantastique et la réalité. Les flashbacks cauchemardesques nourrissent la confusion, avant d’achever le combat que mène Xueming, aux portes de l’enfer. Cependant, l’ambiguïté possède ses limites, sachant le scénario balisé de bout en bout, et ce, malgré l’effort de montage du premier acte. Il reste alors un maigre développement relationnel, qui ne trouvera de la subtilité que dans son visuel hypnotique. Mais au-delà de ça, quand bien même on cherchera à avouer ses crimes ou ses faiblesses, il ne sera pas possible de croire de telles pensées, notamment si elles proviennent d’un inconnu, qui n’a que la vérité pour le châtier et pour le délivrer.