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    Salò ou les 120 journées de Sodome
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    335 critiques spectateurs

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    Shawn777
    Shawn777

    574 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 juin 2018
    Ce célèbre film réalisé par Pier Paolo Pasolini et sorti en 1976 n'est, pour moi en tout cas, vraiment pas terrible. C'est l'histoire de quatre riches fascistes qui décident d'enfermer dans une grande villa neuf jeunes garçons et neuf jeunes filles afin de leur subir les pires tortures. Bon, très honnêtement, ce n'est pas le synopsis qui m'a poussé à voir le film car ce dernier ne m'emballait absolument pas mais c'est surtout pour toute sa polémique et pour ma culture personnelle. Et ce que je peux en dire, c'est qu'il ne m'a pas vraiment emballé. Effectivement, je trouve l'idée pourtant pas totalement dénuée de sens, il y a, derrière tout ça, de la réflexion et de la dénonciation, notamment sur le fascisme et sur la nature humaine en général, enfin plus précisément jusqu'où un humain lambda peut aller pour assouvir ses fantasmes sexuels les plus profonds et les plus horribles. Malgré tout, je trouve tout cela très vite lassant car si au début, j'y trouvais un certain intérêt et que je me laissais plutôt "porter" par le film, l'ennuie est vite arriver car la trame narrative n'est pas assez établie et ancrée dans le film pour lui donner quelque chose d'assez intéressant. De plus, la violence physiquement et psychologique en devient de plus en plus insupportable, notamment lorsque arrive le troisième tableau accompagné de toutes ses ignobles scènes scatophiles à peine supportables (j'ai effectivement beaucoup de mal avec ça). De ce côté-là, la fin n'est pas en reste non plus car les tortures y sont vraiment violentes et même pour un film des années 70 dont les effets spéciaux et maquillages ont vieillis, cela reste quand même à peine regardable. Enfin bon, c'est aussi le principe du film, choquer la morale sociale et le petit bourge au fond de son fauteuil, ce n'est donc en soi pas vraiment un défaut puisque ça fonctionne mais au bout de presque deux heures, cela en devient très vite lassant et beaucoup de scènes sont ennuyantes. La réalisation et les images ont quant à elles beaucoup vieillies et plutôt en mal, ce qui est assez dommage. Du côté des acteurs, ils jouent très bien et on se demande même quelques fois comment ils ont réussi à jouer aussi bien dans un film comme ça. "Salò ou les 120 journées de Sodome" est donc en résumé un film qui a bien vieillis et qui n'a en soi pas beaucoup d'intérêt.
    Ricco92
    Ricco92

    217 abonnés 2 147 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 mars 2018
    Cela semblait impossible mais Pier Paolo Pasolini l’a fait ! En effet, avec son dernier film, Salò ou les 120 journées de Sodome, le cinéaste italien (assassiné juste avant sa sortie) réussit à adapter le marquis de Sade et son livre inachevé Les 120 Journées de Sodome ou L’École du libertinage en le transposant dans l’univers fasciste de la République de Salò.
    Qui dit marquis de Sade dit étalage de perversions et Pasolini ne les évite aucunement : scatologie, urologie, viol, torture physique spoiler: (la femme à qui on fait manger un gâteau ayant des clous à l’intérieur, marquage au fer rouge, œil découpé, pénis et seins brûles, langue découpée, scalpation…)
    et psychologique spoiler: (le garçon à qui on fait croire qu’on va lui tirer dans la tête alors qu’il n’y a aucune balle dans le revolver)
    , meurtres spoiler: (par balles ou par pendaisons)
    … La sexualité semblent n’être basée que sur l’humiliation spoiler: (seules trois courts passages montrent qu’une sexualité consentie ou la douceur peuvent être possibles: Antiniska et Eva couchant ensemble, Ezio et la servante faisant l’amour et les deux militaires dansant ensemble sur la dernière séquence)
    .
    Toutefois, malgré sa réputation d’œuvre insoutenable due aux atrocités montrées, Pasolini ne rend pas son film irregardable en évitant les gros plans (nous ne sommes ni dans un film gore ni dans un film pornographique) et en suggérant souvent plus qu’en ne montrant. En outre, il ne souligne pas l’horreur par la musique (il n’y a quasiment pas de musique extra-diégétique si ce n’est sur le générique de début illustré, comme d’autres moments, par une musique douce qui contraste avec les abominations qui seront montrées ensuite) et se permet d’offrir des cadres très composés (ce qui est assez rare chez le cinéaste), rendant le tout plus artistique.
    Salò ou les 120 journées de Sodome est sûrement le film le plus connu de son réalisateur avec L’Évangile selon saint Matthieu (la phrase prononcée par une des victimes "Mon Dieu, pourquoi nous as-tu abandonnés ?" est d’ailleurs une allusion christique évidente) et Théorème. Cela est justifié car, outre l’exploit de réussir à adapter les écrits du marquis de Sade, son ultime film est un chef-d’œuvre hypnotisant malgré un rythme assez lent et son étalage de violence. Une expérience de cinéma à tenter au moins une fois si on est capable de la supporter.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    59 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 juillet 2018
    Hormis ses scènes de torture et de caca complétement assumé faisant passé les films de John Waters pour des Walt Disney, il s'agit d'un film tout a fait passionnant si l'on s'y intéresse de près. Un petit rappel d'histoire peut aider afin d'apprécier réellement le propos du film. Il fait parti de ces très rares films choquant à leur sortie et encore aujourd'hui malgré que l'on pense avoir tout vu et connu. C'est le seul Pasolini que j'ai vu, lui qu'à l'air très axé sur la religion je ne suis pas sur d'être pote avec sa filmographie mais quand on voit sa maitrise et à quel point il a pu être en avance sur son temps comme bon nombre de ses compatriotes réalisateurs, ça vaut sûrement le coup d'être curieux du reste de son taf
    Pierric R
    Pierric R

    2 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 octobre 2017
    Nul. Pourquoi ? Et bien autant regarder un bon film X scatologique que d'essayer de comprendre quelque chose à ce film dégueulasse. Il n'est pas une critique de la société, ni une oeuvre historique, ni littéraire, ni philosophique. Même le Marquis de Sade a du se retourner dans sa tombe. Heureusement Pasolini fut assassiné juste après le tournage ! Ouf !
    mx13
    mx13

    240 abonnés 1 918 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 août 2018
    Un film degueulasse et bizarre, même si néanmoins il demeure assez sympa et bien écrit. Par contre les longueurs sur la fin sont pénibles et inintéressants
    Bon, maintenant j'etaie, Pasolini a encore fait une oeuvre provocatrice, où ses fantasmes et ses délires (à Pasolini), sont mis en valeur et constituent même l'intégralité du film. En revanche ce malaise conservé commence à devenir lourd, étant répétitif.
    Le décor est beau (la belle résidence où les ados sont retenus en otage).
    La fin est pas terrible puisqu'on passe à une torture physique et non sexuelle, ce qui était le cas pendant tout le film, l'esprit est donc brisé, mais tant pis.
    Les interprétations sont bizarres.
    Top. Je le déconseille aux moins de 18 ans. 4/5
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 9 septembre 2017
    Je suis consterné en lisant les critiques de cette parodie ; des éloges au blâme, pas un ne semble relever que ce navet total déshonore du début à la fin l'œuvre magistrale de Sade. Cette loque de Pasolini prouve qu'il n'a rien compris aux 120 journées et pousse même l'indécence jusqu'a tenter de nous faire avaler sa minable petite pilule idéologique, et comme le film est mauvais, on ne voit que ça. Toute la virtuosité de Sade est édulcorée, l’humour, l’effroi, l’intelligence, la majesté, l’équilibre, la poésie… C'est comme si ce niais de nekfeu essayait d'adapter la 25e de Mozart. Je crois que l'impardonnable réside surtout (pas que !) dans le casting... Ce que ça joue mal... Le gros lard barbu qui joue le rôle du Duc est pathétique on dirait un gros ourson trop sensible, prêt à éclater en sanglots à chaque instant, émerveillé par l'innocence de l'enfance ; n'importe quoi ! L'évêque que le costumier a choisi d'habiller dans un magasin de farces et attrapes et le financier qui n'a aucune gueule, sont eux aussi à gerber ; le seul qui à la limite pourrait faire semblant d'essayer de tenter de feindre de sauver ne serait-ce qu'un clou rouillé du plus minable des meubles de cet ensemble putréfié, est le président par son visage inquiétant (et encore, son expression relève plus de la comédie mauvais goût que du drame), mais on est à des années lumières du charisme de Curval, qui fulgure à chaque page du bouquin ; de plus, les enfants sont censés être les plus beaux du pays, c'est ça leur conception de la beauté? Ça a son importance ! L'idée étant de montrer les ravages que peut provoquer la souillure du vice sur la candeur de la vertu, un autodafé de la magnificence ! Les scènes de récits je me suis étranglé, (enfin ! mais pas assez, même dans sa nullité il est nul !) ce bâclage en règle ! Le salon ressemble à une salle d’attente, et la meuf au piano mais quelle horreur ! La musique n’a rien à faire là ! Ces quoi ces historiennes/poissonnières censées représenter la férocité féminine ? On dirait des travlos ! En fait Pasolini a choisi de se concentrer sur la partie la plus facile, la plus "spectaculaire" du récit authentique : la partie trash (complètement foirée elle aussi). On dirait du Sade vu par Onfray. Tout le reste, qui fait que le livre est génial, passe à la trappe : le charisme des historiennes ; l’ingéniosité des « amis » ; l'effroyable forteresse de Silling (contre ces horreurs de décors qu'on nous impose, suscitant bien plus le détournement du regard que les sévices (hum) infligés) ; les histoires annexes ; l'élaboration méticuleuse de chaque détail du roman et des 120 journées diégétiques ; la VRAIE cruauté ; l'embrasement du désir et le déchainement des passions sur un timing minutieusement calculé et j'en passe... là on y croit pas une seconde ! Qui sont ils vraiment, pourquoi sont ils là, en quoi ces mecs sont ils réellement des débauchés ? Non, rien, c’est fade et même eux n’y croient pas plus que nous. Pasolini nous somme d'ingurgiter sa colique insipide et de nous offusquer de ce pseudo trash ridicule à souhaits. En fait, Paso s'est mangé un panneau dans sa pitoyable course à l'indignation de la ménagère ; rien ne ressort plus que la prétention du petit socialiste italien qui s'attaque au mausolée de la fleur de l'aristocratie française.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 19 août 2017
    Un film assez dérangeant même si il m'a peu choqué (heureusement que la censure était présente par rapport à certaines scènes).J'ai l'impression que ce film est le genre de film qui est fais juste pour but de dégouter le spectateur avec des scènes toutes plus cruelle et sadique les unes que les autres.Même si j'aime bien le message du film par rapport à la bourgeoisie etc... qui je trouve reste quand même une belle représentation de cela,ce film est quand même assez ennuyeux de par son scénario vide,il n'y a pas d'action juste des scènes malaisantes.
    philogoo ..
    philogoo ..

    1 abonné 24 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 8 juillet 2017
    Si quelqu'un peut m'expliquer l’intérêt ? Au moins une histoire, quelque chose de concret, de logique, mais pas un groupe d'ado enfermés juste pour satisfaire les plaisirs les plus malsains de vieux degueulasses sans suite logique ?

    Je voyais partout ce film nommé quand on parlait de gore, qu'il était insoutenable, difficile à regarder jusqu'à la fin etc.
    Ah bon... Personnellement je suis une chochotte du 20ème degré, je ne peux pas voir ne serait-ce qu'un peu de gore dans un film sans me sentir mal et pourtant j'ai regardé la dernière scène en m'endormant à moitié. C'est mal joué, mal fait, plus grotesque que choquant.
    spoiler: La mousse au chocolat qui remplace la merde qu'ils mangent est flagrante, l'oeil qui saute plus facilement qu'un bouchon de champagne, la langue coupée qui ressemble plus à une tranche de steack avariée qu'à une langue
    , en bref, aucun effet sur moi du début à la fin.
    Léa A
    Léa A

    49 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 février 2017
    "Salo", c'est le film qui ne se note pas avec des étoiles.

    Dernier film de Pier Paolo Pasolini, assassiné avant sa sortie en salle, en 1975, Salo ou les 120 journées de Sodome est un classique du cinéma italien, resté gravé dans les mémoires pour la frontalité et la violence avec laquelle il dépeint le fascisme. Un visionnage éprouvant, pour un grand film à la valeur cinématographique et historique.

    Suite sur mon blog ;)
    pfloyd1
    pfloyd1

    124 abonnés 2 099 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 novembre 2016
    Quand je pense que la musique de ce film scandaleux est signée Enio Morricone, les bras m'en tombe. Peut on pardonner l'année de production (1975) de cette histoire macabre dénuée de toute morale (scatologie, esclavagisme, meurtres, viols en tout genre)? Axé sur le mal et la folie des pervers, le film intrigue puis dérange et enfin on a l'impression d'avoir perdu 2h de notre soirée, il n'apporte rien, juste du voyeurisme bon à mettre dans les cinéma porno parisiens pour les pervères pépères.
    Wagnar
    Wagnar

    79 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 novembre 2016
    Est-ce rétrogradant et ignorant d'être choqué ? N'aurions-nous plus le droit d'être révolté par le monceau d'immoralités et de vulgarités qui découlent de ce film et de l'univers du Marquis de Sade qui, il est bon de le rappeler, était un authentique psychopathe, dément sexuel et sexiste jusqu'au boutiste ? De se dresser contre ce courant de perversions qui se met à saper les valeurs fondamentales de la civilisation et qui cherche à se donner une dimension pseudo-philosophique dans le but de justifier ses actes et ses dires ?

    L'Homme est capable du beau comme des pires bassesses. Nous le savons tous. Inutile de faire de la fiction pour nous le rappeler. L'Histoire nous suffit et les exemples abondent pour ceux qui se donnent la peine de se renseigner. Mais en quoi s'attarder sur une vision répugnante et pessimiste de l'être humain nous aide-t-il à progresser dans la vie ? Pourquoi s'attarder dessus alors qu'elle ne représente même pas la moitié de l'espèce humaine ? Moi je dis qu'il faut se tourner vers le beau. Les hommes aiment la Beauté parce que le plaisir qu'elle donne aide à traverser la vie. Sans beauté, la vie serait vide et laide. Elle serait une erreur.
    Certains disent que le Marquis de Sade incarnait la liberté. Il incarnait effectivement une forme de liberté qui était la liberté jusqu'au bout, ou la liberté sans limite. Dans un tel cas, il n'est alors plus question de liberté, mais de folie, de rupture de toutes les barrières et de toutes les normes. C'est l'instinct animal et bestiale qui domine. Le respect de la dignité humaine vole en éclats et c'est l'anarchie totale. Comme il faut être naïf pour ne pas en le Marquis de Sade la figure d'un homme respectable. Il incitait dans ses écrits à annihiler chez l'homme tout notion de respect, de conscience, de bienséance et de dignité. Il incitait à se livrer à tout le mal, toute l'obscénité que l'homme était capable d'apporter à l'humanité. De plus, comptant parmi les athées les plus virulents que l'Histoire ait connu, il prônait le blasphème, l'insulte et la dévalorisation de Dieu et de la religion. Le nombre de jeunes filles qu'il dépucelait, fouettait et maltraitait est incalculable tant il fréquentait les femmes et pas seulement celles aux moeurs légères. Ces femmes étaient-elles heureuses ? Etaient-elles libres ? Où est l'amour dans tout cela ? Ce Marquis de Sade n'était au final qu'un pauvre cinglé littéralement esclave de ses propres pulsions, violentes à un point tel qu'il fut interné dans un asile...

    Donc ce film, dont je ne vois pas l'intelligence qu'il peut avoir, n'a d'intérêt que pour les pervers et les dépressifs. Et je tiens à rappeler que l'Homme est plus grand que ce que le Marquis de Sade ou Pier Paolo Pasolini peuvent en donner comme image.
    Aaaarrrrrgh
    Aaaarrrrrgh

    22 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 avril 2019
    J'attendais de voir le grand Salo ou les 120 jours de sodome avec une impatience démesuré, sa réputation le précédent. Mais après visionnage, je suis dubitatif, clairement déçu. Le film est subversif, incontestablement, mais pour dire quoi ? Si le but est de dénoncer le fascisme, alors pris comme contexte indépendamment de l'œuvre originelle (dont le propos est alors déformé), c'est plutôt raté, tant les protagonistes sont grotesques. On a plutôt l'impression d'assister à un spectacle de la jouissance fetichiste et psychopathique... Et finalement, pourquoi pas, cela aurait pu être intéressant, seulement Pasolini à choisi de placer le point de vue de la caméra vers une quasi neutralité, à l'aide de plans larges, de mouvements de caméra extrêmement réduits et d'un montage effroyablement lent.
    blacktide
    blacktide

    58 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 septembre 2016
    L’empire (in)décent

    Sous l’indignation effective, Pasolini élucide le paradoxe des extrémismes, cirque de la perversité suppliciant l’impérialisme de l’image. Salo se nourrit de sa propre répulsion dans l’abjection qu’elle suscite. La transgression de toute vertu dans un geste purement polémique constitue l’essence même de l’œuvre. Pourquoi vouloir montrer l’inqualifiable ? Peut-on se satisfaire dans le déplaisir ? Autant de questions passionnées que de réactions haineuses autour de Salo. Pasolini semble se complaire dans la controverse, comme pour flatter une fascination pour le viol visuel. Toute la démarche de ce « nouveau cinéma » s’inscrit dans une volonté de rompre avec les codes, une sorte d’implosion transitoire du cinéma sur lui-même.

    Et pourtant, tout n’est qu’une question d’introspection à une époque où l’art audiovisuel se cherche encore. Salo teste notre rapport à l’image, notre sensibilité émotionnelle face aux démons de l’humanité. Plus encore, il questionne nos limites et celles de l’art à l’image d’un Funny Games moralisateur dans une société qui consomme de la violence. Comme Haneke, Pasolini met en scène la double passion-exécration animant l’homme, qui se repaît du Mal fictionnel pour assouvir son propre égoïsme. La frontière entre fiction et réalité trompe le spectateur au point d’aboutir à une banalisation de la violence, poussée à l’excès dans Salo dans le but d’inverser cette tendance jusqu’au dégoût le plus viscéral. Une nausée qui se veut presque didactique dans la mesure où Pasolini joue sur l’historicité de la République Sociale Italienne pour mieux frustrer notre esprit critique. Une œuvre démagogue en somme entre essai esthétique et adaptation sadique.

    La frustration apparente ne s’effectue cependant que sur un premier niveau de lecture, une sorte d’herméneutique qui échappe aux plus sensibles sans une certaine maturité cinéphile. Car il faut être couillu pour se lancer dans une telle épreuve. Salo dépasse ainsi le simple stade d’œuvre choc pour s’inscrire dans la thématique plus large de l’expérience. Salo « pénètre » littéralement notre esprit et y laisse son ecchymose, indéfectible et illusoire. C’est à travers cet impact psychologique que réside toute la substance de Salo, un propos de simili intellectuel sous couvert de saynètes amorales, révoltantes par leur particularisme esclavagiste. Dans sa retranscription, Pasolini tente d’illustrer implicitement l’enfer de Dante, par l’odyssée de la décadence de l’homme dans l’abîme de la « spirale infernale des passions ». En effet, l’emprise est au centre de l’œuvre, tant sur le plan de l’asservissement strict que sur celui d’un pouvoir profane. Les supplices (bien que moins sanguinolents comparés aux sorties actuelles) ont un effet double à la fois sur la victime, chosifiée par le pillage de son identité, et le spectateur, brutalisé par ce sur-jeu constant et baroque comme pour auto discréditer son écho historique.

    Un monde de lamentations et de malveillance, des limbes nimbées d’innocentes tombes, consécutives aux dérives totalitaires, Pasolini expose le règne de la scélératesse, fosse d’un pouvoir qui pervertit l’innocence ; et d’un point de vue Pascalien « la misère de l’homme sans Dieu ». Puisque Salo est avant tout un film sur la fascination pour l’excès, calomnie de la toute-puissance, formellement éclairé par la réplique d’un des tyrans : « La seule véritable anarchie est celle du pouvoir ». Maxime qui prend tout son sens à la lueur de l’inexistence de bornes souveraines, d’une ivresse de bestialité voire de divinité. "Le fanatisme et les contradictions sont l'apanage de la nature humaine" disait Voltaire. Salo est un appel à la résurrection par la pondération : en montrant la facette malpropre du fascisme, Pasolini prétend à réveiller les esprits, à bousculer la société pour l’obliger à se souvenir de la barbarie passée.

    Note moyenne pour film d’extrêmes. Paradoxal, non ? Au-delà de l’emprise scandaleuse sur son public, Salo figure un paradoxe de sens, celui de l’antinomie entre la bacchanale et la pureté du cadre, exploitée dès le générique presque trop Woody Allen pour figurer l’horreur qui va suivre. Toute la mise en scène de Pasolini tourne autour d’un carnaval de l’exécration, une souveraineté ridicule autour d’un chaos des plus monstrueux, instaurant une dissonance destructrice par excellence. Une contradiction qui se temporise dans la carrière même de Pasolini. Le surprenant équilibre des plans, neutres au possible, se heurte ainsi à cette débauche absolue, somme toute assez logique dans la mesure où tout repose cette cruauté invraisemblable : des décors vides pour signifier une certaine forme de deshumanisation. Cette symétrie, doublée d’une narration inébranlable (ces maquerelles étalant leurs fantasmes dans un lexique presque poétique), ne fait qu’alimenter la réflexion autour des pulsions à la fois de vie et de mort. Une dualité qui semble s’opposer à chaque instant comme pour « enfoncer le clou » sur la discordance des rangs, des nobles qui ne peuvent s’abandonner qu’à l’inqualifiable pour ressentir ce désir d’élévation.

    L’érotisme n’a pas sa place dans Salo. La nudité y est continuelle et pourtant la libido des corps a disparu. Toute outrance conduit à une atrophie du plaisir. Malgré tout, Salo scandalise autant qu’il fascine. Pasolini serait-il un poète refoulé ? Il exploite d’une certaine manière la figure baudelairienne « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or », sorte d’infime éclat de subtilité dans un tas de merde qu’on mange à la cuillère. Tout est dénonciation silencieuse (un voyeur qui contemple le Mal derrière ses jumelles) dans Salo, notamment à travers cet usage consumériste des corps, allégorie d’un capitalisme qui ronge la société par son caractère de dépendance.

    Mais Salo se noie dans ses insinuations et à force de lui parler à demi-mot, le spectateur n’y voit qu’une succession de tableaux de mauvais goût ; escorté d’un montage démodé et apathique, d’acteurs aussi excessifs que le mythe Chuck Norris sans parler du propos prétexte à l’analyse certifiée. Pour toutes ces raisons appelant à la frustration, Salo me trouble au point d’enterrer ma pensée. Certains y trouveront peut être une hypothétique beauté de fond, ce que je peux sans doute comprendre d’un aspect purement conceptuel, mais cela me dépasse. Un seul visionnage ne saurait rendre compte de la force caustique de Salo, tout comme ma note ne saurait être totalement objective. Suis-je passé à côté de l’essence véritable de Salo ? Peut-être. Néanmoins, la claque orchestrée par Pasolini hantera mon intellect cinéphile à jamais.

    L’atrocité n’a d’égal que la passion…

    ♫ Vivre sans souci
    Boir'du purin, manger d'la merde
    C'est le seul moyen
    De ne jamais crever de faim
    O merde, merde divine !
    Toi seule a des appas
    La rose a des épines
    Toi, merde, tu n'en as pas ♫
    Mister_Ed
    Mister_Ed

    3 abonnés 125 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 septembre 2016
    Un film qui faut le dire n’est pas très bon. Pourquoi ? Car il s’appuie sur l’œuvre de Sade. Et le problème de l’œuvre Sade c’est qu’on se fait très vite chier en la lisant. Au débit c’est rigolo, mais au bout de 20 pages l’ennui tombe irrémédiablement. Il ne sait plus trop faire pour garder l’excitation, par devant, par derrière, puis on invite la voisine, puis le jardinier… On tourne rapidement en rond et on s’ennuie ferme. Film à l’image de Sade donc, terriblement ennuyeux passé les 20 premières minutes de découverte (qui regarde un film porno en entier ?).
    Renard des surfaces
    Renard des surfaces

    5 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 juin 2016
    Ce film est intéressant dans la mesure où il m'est difficile de le juger. En tant que grand amateur de l'oeuvre de Pasolini, il m'était essentiel de visionner son ultime film.
    Le résultat est un film oppresant et froid certainement le plus froid que je n'ai jamais vu. Mais retranscrire une oeuvre de Sade au cinéma est déjà bien un projet "atypique". Certaines scènes sont parfois difficiles et on a l'impression de vivre le plus effroyable cauchemar. Cette sensation d'horreur et de huit-clos est d'ailleurs contrasté par l'ultime scène où deux collaborateurs exercent des pas de danse...
    C'est donc un film extrêmement difficile à juger, mais je pense qu'il est essentiel dans la collection des films des amoureux du 7ème art par son originalité perverse et sadique !!
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