Après le sublime "The Father," Florian Zeller vient nous remettre une claque avec ce "The Son". Honnêtement, je ne m'attendais pas du tout à ressentir autant de force face à ce projet. Et même si celui-ci s'avère plus classique que son prédécesseur, il réussit à être tout aussi fort, mais dans un autre registre. La première chose qui m'a interpellé devant le film est le fait que le style de Florian Zeller semble clairement déjà défini après deux longs-métrages. On voit clairement son envie de transposer ses pièces de théâtre au cinéma, avec une bande-son assez discrète et des décors propres et lisses, ceux-ci étant proches de ce type de décor théâtral. L'identité visuelle est donc clairement définie, et j'aime plutôt cette approche. C'est certes assez compliqué à réaliser, mais ce réalisateur arrive très bien à exploiter cette façon de faire, notamment parce que les sujets de ces scénarios sont toujours très bien choisis. On comprend déjà les types de thématiques qu'ils souhaitent aborder. On sent une envie de partir sur des sujets réels et concrets, mais pourtant assez tabou. Ici, on va donc parler de la dépression à l'adolescence. Et ce sujet sera particulièrement bien traité tout au long du film. Si le début du long-métrage réussi à nous faire douter des raisons du mal-être de Nicholas, il sera finalement très clair de son état par la suite du film. Mais le long-métrage cherche d'abord à nous mettre à la place des parents, par conséquent, ce choix semble logique. Il veut nous faire comprendre la difficulté que cela peut impliquer et la dure réalité de ce type de relations. Tout cela sera parfaitement caractérisé par le personnage de Peter, qui sera magnifiquement interprété par Hugh Jackman. Lui que l'on voit comme un père modèle en début de film, viendra démontrer les clichés que peut penser n'importe quel parent du monde. Tout cela sera donc à base d'une envie de diriger la vie de son enfant, de se comparer à lui, de ne pas comprendre ces véritables envies, etc... Cette situation amènera donc à une redécouverte du personnage, qui va passer d'un parent parfait, à un père incapable de comprendre son enfant, malgré sa bonne volonté. Le film est d'ailleurs extrêmement fataliste, notamment dans sa conclusion.
Cette fin m'a non seulement fait pleurer toutes les larmes de mon corps, car la compréhension des sentiments du personnage de Peter est immédiate. Mais en plus, elle apporte un constat cruel, mais pourtant réaliste de la situation. La mort de Nicholas montre que ce genre de sujet est à prendre au sérieux, car ce sont des maux si profonds, qu'ils ne peuvent parfois pas se résoudre de manière aussi logique.
Par conséquent, je vous recommande fortement ce film. Floran Zeller a encore fait un travail monstrueux, en proposant une histoire et un sujet terriblement importants à traiter dans notre société actuelle. Pour conclure, un film déchirant.