"The Son", second opus cinématographique de Florian Zeller après "The Father", s'inscrit dans une démarche similaire de transposition de son œuvre théâtrale à l'écran. Le film se présente avec des aspirations élevées mais souffre de quelques déséquilibres notables.
D'un côté, les performances sont sans conteste la force motrice de "The Son". Hugh Jackman, dans le rôle de Peter, navigue avec une habileté remarquable entre vulnérabilité et confusion, incarnant un père désemparé face à la souffrance psychologique de son fils. Laura Dern, quant à elle, livre une interprétation poignante d'une mère déchirée par le désarroi et la culpabilité. Zen McGrath, bien que moins expérimenté, se démarque par sa capacité à transmettre l'isolement et le désespoir de son personnage, Nicholas. Et bien sûr, la présence magnétique d'Anthony Hopkins, même dans un rôle plus restreint, ne manque pas d'ajouter un poids dramatique certain.
Là où le film excelle dans l'expression des dynamiques familiales complexes et des troubles de l'âme, il pâtit cependant d'une certaine prévisibilité narrative et d'un rythme inégal. Le passage de la pièce à l'écran ne semble pas avoir permis à Zeller de renouveler suffisamment sa mise en scène, parfois trop statique et théâtrale, ce qui empêche "The Son" d'atteindre la même intensité émotionnelle que son prédécesseur.
La musique d'Hans Zimmer, bien que maîtrisée, est utilisée avec parcimonie et semble ne pas pleinement exploiter le potentiel émotionnel de ses thèmes. C'est une partition qui soutient l'action plutôt qu'elle ne la transporte, laissant parfois le spectateur dans l'attente d'une montée en puissance qui n'arrive pas.
La direction photographique de Ben Smithard, compétente mais sans surprise, accompagne l'histoire sans vraiment lui donner une identité visuelle forte. On est loin de la virtuosité visuelle qu'un tel récit intime et déchirant pourrait appeler.
Si "The Son" parvient à susciter de la compassion et de la réflexion sur des questions telles que la paternité, la dépression adolescente et le poids des générations, il manque par moments d'une subtilité nécessaire pour éviter les écueils du mélo. L'exploration de ces thèmes graves mériterait une narration plus nuancée et moins linéaire pour éviter un sentiment de lourdeur.
En somme, "The Son" est un film qui brille par ses interprétations mais dont la portée est limitée par une mise en scène qui ne parvient pas toujours à s'affranchir de ses origines théâtrales. Il mérite cependant d'être vu pour la justesse avec laquelle il aborde la complexité des relations familiales et pour les moments où la sincérité des acteurs transperce l'écran. Une note de 3/5 semble équitable pour une œuvre qui, bien que sincère et parfois touchante, n'atteint pas l'ampleur attendue.