Après le très apprécié et nominé The Father, Florian Zeller revient deux ans après dans nos salles pour nous présenter une nouvelle adaptation d'une de ses propres pièces: The Son.
Au casting, on retrouve notamment Hugh Jackman, qui s'est présenté au dramaturge pour jouer le rôle principal lorsqu'il a appris ce projet d'adaptation. L'acteur nous offre une excellente performance, joue un père opulent qui ne manque en apparence de rien. À la différences de ses rôles de père dans les excellents Logan et Prisoners, Hugh Jackman arrive ici à se renouveler par un jeu plus complexe et moins fantasque.
On retrouve également au casting Anthony Hopkins pour une scène importante du film (il ne vient pas reprendre son rôle dans The Father bien qu'il joue à nouveau un père âgé).
On peut noter la présence de Laura Dern et Vanessa Kirby qui sont très intéressantes dans ce film, bien que j'ai préféré la performance de Dern, plus impactante.
Et enfin, Zen McGrath, le personnage principal, qui nous offre un Nicholas somptueux et profond. (Je pense notamment à la scène dans la clinique, où il est déchirant)
Ce film de 2heures a indéniablement d'excellentes qualités: sa trame narrative assez captivante, ses thèmes lourds et douloureux que sont la dépression, l'automutilation et plus globalement le mal être d'exister... Des thèmes abordés avec une précision chirurgicale, on a tous pensé en voyant le personnage de Nicholas a un ami, un proche ou même peut-être à nous même lorsqu'on découvre sa douleur. Ces sujets forts sont accompagnés d'une mise en scène si légère et soignée que le contraste en devient déconcertant.
De plus comme déjà dit, les acteurs sont excellents, prenants du début à la fin.
Florian Zeller maîtrise à la perfection les outils théâtrales et cinématographiques et nous le confirme à nouveau ici avec son utilisation du hors champs, son superbe Fusil de Tchekhov, une photographie léchée, une composition éminente de ses plans..
Néanmoins pour moi, malgré toutes ses qualités, le métrage n'est pas parfait. Venant du théâtre, Florian Zeller a tendance à négliger la bande sonore de son film, bien que composé par le remarquable Hans Zimmer, elle ne sert pas le film, arrive que très tardivement pour accompagner certaines scènes dramatiques qui se suffisaient déjà à elles-mêmes. Je retiens également que pour 2 heures de film, le rythme reste en dents de scie, variant entre des scènes puissantes et d'autres beaucoup moins captivantes.
Enfin, mais ce n'est qu'un avis personnel, je trouve qu'il y a peut-être une fin de trop, qui me semble soit presque imparfaite et inutile ou qui donne au contraire un goût d'inachevé au film.
Malgré cela, le film reste excellent, d'une sincérité sans nom, avec un casting 5 étoiles. Un métrage très bon et beau, qui saura en émouvoir plus d'un.