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    Bardo, fausse chronique de quelques vérités
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    traversay1
    traversay1

    3 538 abonnés 4 821 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 décembre 2022
    L'an prochain, Alejandro González Iñárritu aura 60 ans. Et n'aura tourné que peu de films (5) entre 2000 et 2015, en s'éloignant de plus en plus du Mexique pour de lourdes productions internationales. Qu'il soit à un moment de sa carrière où il a besoin de faire le point et de revenir à ses racines semble évident à la vision de Bardo, sachant que Netflix lui a donné les (grands) moyens pour s'exprimer dans un film qui est son plus personnel et le plus libre sur les plans esthétique et narratif. Le héros de Bardo lui ressemble fort, un journaliste/documentariste qui s'interroge sur la célébrité, la famille; son rapport avec les États-Unis et puis, plus largement, sur l'histoire de son pays natal, jusqu'à convoquer la figure du conquistador Hernán Cortés. Cela fait beaucoup de sujets, même pour un long-métrage de plus de 150 minutes, et la salade mexicaine préparée par le cinéaste surprend par une fadeur occasionnelle et un net manque de fluidité dans un récit plus intellectuel que émotionnel et qui s'évade parfois dans des visions oniriques ou surréalistes (pas totalement felliniennes mais un peu quand même) qui ne sont pas toujours passionnantes. Bien entendu, il y a des fulgurances, car Iñárritu reste un grand styliste, et des scènes remarquables, pas nécessairement les plus sophistiquées d'ailleurs, à l'image de celle de l'aéroport, qui sent diablement le vécu. Impression mitigée, donc, et frustrante aussi, car c'est un film qui mériterait les plus grands écrans. A l'aube de la soixantaine, pourquoi le réalisateur de Babel, après cette mise au point un peu floue, ne repartirait-il pas avec un nouvel élan vers des fictions où son savoir-faire, son humanisme et sa créativité brillent de mille feux ?
    Acidus
    Acidus

    715 abonnés 3 702 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 janvier 2024
    Avec "Bardo", Inarritu signe son film le plus introspectif et le plus autobiographique. Le plus décalé aussi puisque le cinéaste joue constamment avec les frontières entre l'imaginaire et le réel, brouille les indices temporels, use fréquemment de métaphores,... Le tout pour nous parler de la vie au sens large, philosopher sur son sens, sur le temps qui passe, sur la quête d'identité, sur la situation actuelle du Mexique, sur les médias,....


    Beaucoup de sujets abordés ici et pas toujours de manière cohérente. Cela donne souvent lieu à des dialogues/monologues inutilement longs ; presque des cours magistraux. Cela a donc tendance à plomber le rythme du film et faire redescendre l'intensité de l'atmosphère générale. Dommage car il se dégage de "Bardo" une réelle particularité et de vraies réflexions métaphysiques.


    Gros point fort du long métrage : sa technique et son visuel. Une photographie splendide couplée avec une excellente mise en scène. On profite pleinement des nombreux plans séquences dont se compose "Bardo".


    Bon dans l'ensemble mais Inarritu aurait pu en tirer quelque chose de bien mieux.
    Cinememories
    Cinememories

    479 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 décembre 2022
    Le réalisateur de « 21 Grammes », « Babel », « Birdman » ou encore « The Revanant » n’est plus à présenter, du moins sur la scène intermédiaire, qui le situe entre son pays d’origine et le pays voisin, voire d’accueil, de ses passions et ses désirs. Alejandro González Iñárritu est pourtant cet homme qui a migré vers les tabous californiens pour ne laisser paraître que l’ombre de lui-même en face de sa personne. Son approche est donc bien semi-autobiographique, à l’instar de nombreux cinéastes, qui peuvent se sentir perdus dans un océan ou une redondance de créativité. C’est pourquoi, il serait fastidieux d’accabler cette œuvre de réutiliser tout ce qui constitue la sève de son cinéma, fluide et dynamique, contrairement à son discours, plus dissonant et qui questionne également la légitimité de cette démarche introspective.

    De retour à Mexico, certains y verront la nostalgie de « Amours chiennes », tourné plus de 20 ans auparavant. Et au détour de ce regard en arrière, sa caméra continue d’être au service du présent, métaphorisé par de nombreux effets de style, allant d’une vue subjective, jumelé à une perte de gravité, jusqu’à venir citer Luis Buñuel dans le ton merveilleux qu’il emploie, en harmonie avec la structure de chronique, propice à la juxtaposition d’émotions et de réactions, continuellement à la frontière du réel. L’alter ego du cinéaste mexicain, Silverio Gama (Daniel Giménez Cacho), est donc suivi de près, part une courte focale à grand-angle, qui désarçonne dans un premier temps, mais qui peine à renouveler l’étrangeté de ce dispositif, qui dévoilera rapidement ses limites. Les ruptures de ton peuvent évidemment accroître la force de ce cadre, qui joue avec la symétrie, que ce soit dans le rêve ou dans le cauchemar, des mondes de vie et de mort.

    Il ne reste donc plus qu’à venir explorer la psyché du protagoniste, soucieux et inquiet de son statut en tant qu’ambassadeur culturel. Sa crise identitaire vient alors alimenter la confusion qui règne dans son esprit torturé, qui l’oblige à confronter ses traumatismes et sa famille. La charge mentale qui pèse sur le documentaliste l’amène ainsi à repenser sa narration, pour enfin se dévoiler, laisser couler ses sentiments en les cristallisant à l’image. Le titre du film jouait déjà sur une ambivalence, basée sur un précepte bouddhiste, qui évoque l’état intermédiaire entre la mort et la renaissance. Tout ce méli-mélo stylisé, entre l’histoire d’une nation qui perd son identité et un homme qui cherche son véritable reflet, justifie l’errance de Silverio, père de famille en deuil, à la fois d’êtres disparus, de sa notoriété qu’il ne contrôle plus et de ses origines. Cependant, il est bien seul dans ce no man’s land, à contempler son œuvre, très personnelle et qui encourage pourtant peu le spectateur à s’immerger.

    Comme pour son protagoniste, Iñárritu ne cesse d’ouvrir des portes et de bâtir des ponts vers son passé. De cette manière, « Bardo : Fausse chronique de quelques vérités » viendra questionner sa part de créativité et de ses désirs en tant que cinéastes, dans un milieu factice qui lui semble détenir un certain charme et une certaine zone de confort. Il utilise la fiction pour raconter le réel, il le démontre de nouveau, mais en déchirant le voile sur ses cicatrices et sa mélancolie. Malgré le défaut de trop vouloir étirer son voyage, dont la destination ne peut qu’être le point de départ, le film parvient tout de même à entretenir la sensibilité, qui se déforme et se reforme, avec autant d’humour que d’amour. Reste à savoir si l’on est passif ou réceptif devant un spectacle dont la durée de vie est aussi limitée qu’un axolotl hors de l’eau.
    Damien Vabre
    Damien Vabre

    162 abonnés 438 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 octobre 2023
    Netflix visiblement prêt à tout pour enrôler des cinéastes prestigieux a donné carte blanche à Alejandro González Iñárritu avec un budget conséquent pour faire un film introspectif sur ses rapports avec sa famille, le Mexique et sa carrière. La narration est répétitive avec une alternance entre des scènes surréalistes balourdes et des dialogues pesants et interminables.
    ffred
    ffred

    1 686 abonnés 4 010 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 31 mars 2024
    Retour au pays pour Alejandro González Iñárritu après deux films américains. Pour la première fois il m’a complètement largué au bord de la route. Apparemment cela se veut autobiographique si j’ai bien compris. Sauf que je n’ai rien compris. Il y a de tout et n’importe quoi ici. C’est lourd, long, lent, inintéressant, les dialogues sonnent creux etc etc..J’ai voulu aller au bout, parfois quelques minutes sauvent le tout, mais là non rien vraiment à sauver. Les images (de Darius Khondji) sont belles, maigre bilan. Et puis 2h48, était-ce utile ? Étonnant pour celui qui jusqu’ici ne nous avait offert que des chef d’œuvres ou des très bons films (hormis Biutiful pour moi). Bref un vrai gâchis vide de sens. Espérons que cela ne soit qu’un incident de parcours pour le réalisateur mexicain. Une purge…
    Redzing
    Redzing

    1 100 abonnés 4 451 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    Le dernier Inarritu est donc sorti sur Netflix, dans une relative indifférence. Ce qui n’est pas étonnant quand on voit le contenu, qui ne plaira clairement pas à tous…
    Inarritu livre ici une sorte de bilan semi-autobiographique. Il se focalise sur Silverio, un documentariste mexicain clairement calqué sur lui-même. Après des années passées aux USA, Silverio revient dans son pays, alors qu’il va être le premier latino-américain à recevoir un prestigieux prix journalistique états-unien. L’occasion pour lui de réfléchir à de nombreux points.

    Je vais le dire d’emblée : c’est beau mais c’est long, tendance prétentieux.

    La mise en scène est simplement magnifique. Une très belle photographie, jouant régulièrement avec des lentilles anamorphiques. Des plans séquences millimétrés. Et des idées oniriques aussi déjantées qu’inspirées.
    Le scénario, c’est une autre paire de manche. Le bilan dressé par Silverio/Inarritu est un prétexte pour aborder des thèmes très variés : relation USA/Mexique, histoire passée et présente du Mexique, identité culturelle, migration, hypocrisie des médias, deuil parental, relation avec les parents, etc. Une sorte de fourre-tout de ce qui doit traîner dans la tête du réalisateur/scénariste, certaines scènes sentant clairement le vécu.
    Le hic c’est que tout ceci nous est envoyé à la figure par des scénettes aux dialogues frontaux, qui tranchent avec la subtilité de la mise en scène. Et ces scénettes n’ont pas grand impact sur le récit… qui est par ailleurs très diffus, la trame n’ayant pas vraiment d’enjeu. La moitié des 2h40 aurait sans doute pu être coupée sans que cela ne nuise au propos. On a surtout l’impression qu’Inarritu se parle à lui-même. A l’image de cette séquence méta où son protagoniste répond à une critique crue que fait un confrère sur son documentaire, tentative grossière de désamorcer les futures critiques envers « Bardo ».
    « Bardo » qui est donc un très beau film, bourré de sujets intéressants, mais guère palpitant, et très autocentré.
    John Henry
    John Henry

    103 abonnés 706 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 novembre 2023
    Le spectateur visionne Bardo comme on se promène dans un musée d'art contemporain, c'est immense, très vaste, on n'y comprend pas toujours grand chose, c'est vaguement ennuyant, on ne sait plus bien ce qu'on est venu faire là et parfois c'est beau à vous couper le soufffle. Au final, ça parait surtout un peu vain, trop désincarné, trop disparate.
    Arthus27
    Arthus27

    90 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 novembre 2024
    Oscillant entre une quête identitaire, un ancrage à son Mexique natal, et un combat pour surpasser un drame personnel, Bardo regroupe beaucoup de thématiques, toutes traitées avec beaucoup de justesse et de force. Mais la multiplication des arcs narratifs rend le film très dense, enchainant les scènes épiques et imagées qui nous emportent autant qu'elles nous perdent. On retrouve certains des tropes d'Iñárritu, notamment une photo très esthétisées ou l'utilisation systématique du fish eye. Mais on peut regretter le manque d'âme et d'émotions dans un film qui devrait normalement en déborder, mais qui l'anéantie pas ses effets et sa sur-esthétisation spoiler: (on pensera notamment à la scène de la plage)
    . Le film n'en demeure pas moins une réussite, tout en confirmant l'adage qui veut que Netflix produit des films mineurs de réalisateurs majeurs.
    DAVID MOREAU
    DAVID MOREAU

    128 abonnés 2 226 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 janvier 2023
    LA CRISE. N'est pas bouddhiste qui veut. Conjuguant le sublime avec l'ennuyeux, Alejandro est à l'agonie. L'ange de la mort s'éveille dans son esprit noyé. La sérénité ça sera pour une autre fois. Les Brigitte ont aimé.
    kibruk
    kibruk

    144 abonnés 2 535 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 décembre 2022
    "Bardo" est visuellement magnifique grace au travail remarquable du directeur de la photographie Darius Khondji, même si l'usage exclusif d'un objectif grand angle donne quelque chose d'assez curieux. Inarritu ponctue son très - trop - long film de quelques rares fulgurances oniriques et surréalistes, 2h40 c'est beaucoup trop pour ce que ça a à raconter, il meuble en étirant des dialogues pas très intéressants. "Bardo" est une déception, la bande annonce promettait quelque chose d'assez dingue et on en est loin, c'est pour moi son moins bon film.
    NarnoNarno
    NarnoNarno

    39 abonnés 625 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 juillet 2024
    "Bardo" est un film magnifiquement filmé (images, cadrages, plan-séquences) , avec des moments de grâce sublimes et d'étonnantes scènes truculentes. Mais "Bardo" est aussi très long, bavard, abscons, énigmatique, et à défaut de susciter la curiosité, il sollicite surtout notre ennui. A.Gonzalez Inarritu a créé "Bardo" pour y transférer sa fatigue d'auteur et son déracinement coupable qui partage son coeur entre ses attaches mexicaines et son business à Hollywood. Ce film est trop auto-centré sur le trauma existentiel de son réalisateur, qui nous ouvre à son auto-questionnement sans susciter une once d'émotion du spectateur. Entre virtuosité et complaisance, "Bardo" a le mérite d'émerveiller nos mirettes à défaut de se vouloir pleinement accessible. On en sort séduit mais absolument pas charmé.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 350 abonnés 4 139 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 décembre 2022
    A la fois grandiose et prétentieux, ce nouvel Iñárritu est une épopée surréaliste dans le psychisme d'un homme sans émotion.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 136 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 décembre 2022
    Avant de recevoir un prix au Etats-Unis où il habite désormais un journaliste mexicain rentre dans son pays natal afin de trouver matière à écrire son discours. Film visiblement largement autobiographique d'Inarritu qui énerve franchement puisqu'il avait toute les cartes en main pour réaliser un chef d'œuvre mais qui passe à côté par son lyrisme pompeux et sa grandiloquence. C'est dommage car la mise en scène est souvent sublime, certaines séquences coupent le souffle mais au final on retient le côté prétentieux et trop verbeux de l'objet. Et à quoi ça sert de tourner un film en 65mm pour qu'il termine sur Netflix, une hérésie.
    Last Action Zero
    Last Action Zero

    71 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 janvier 2023
    " C'est un exercice très prétentieux et inutilement onirique. L'onirisme ne sert qu'à masquer la médiocrité de l'écriture. C'est un méli-mélo de scènes sans intérêt. J'hésitais entre mourir d'ennui et exploser de rire. Tout n'est que métaphore. Mais sans inspiration poétique. Une forme d’usurpation, tu vois. C'est du plagiat mal dissimulé. " 3/5 de l'hallucination crépusculaire et poli de fin de parcours artistique.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 19 mai 2023
    Virevoltant : «BARDO» d’Alejandro Innaritur est une fête de tout les instants sur le sens de la vie doublée d’une réflexion honnête sur la création. Plus accessible à des cinéphiles, «BARDO» est un film plaisant mais pas immanquable non plus.
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