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Klo
1 critique
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5,0
Publiée le 23 mai 2024
Un film magistral qui embrasse la complexité et la difficulté de trop vite prendre partie . Au delà de la puissance de la musique, au bout des douleurs que les humains sont capables de perpétuer, ce film rappelle que celui qui se trompe à tort, mais n'est pas toujours le pire . L'art et le politique en débat, un film d'une actualité, éternelle !
Porté par le solide duo Keitel/Skarsgard, un face à face austère mais éprouvant et impartial, qui parvient à nous captiver en interrogeant sur la nature humaine et la responsabilité de l’artiste allemand face au nazisme. 3,25
Une plus qu’excellente adaptation de la confrontation du grand chef d’orchestre allemand, Wilhelm Furtwängler, à un procès en dénazification, à la fin de la Seconde guerre mondiale. Harvey Keitel crève totalement l’écran en procureur implacable. Un film qui fait réfléchir sur l’implication personnelle, ou non, avec le totalitarisme et ses dérives, dans son propre pays.
Film intéressant sur le thème de la denazification dans l’Allemagne d’après guerre, qui traite de l’interrogatoire d’un grand chef d’orchestre qui dirigea plusieurs concerts, sous la dictature hitlerienne, en présence des principaux dignitaires nazis. Cela pose la question de savoir quelle etait la responsabilité reelle de personnes qui se sont accommodés du régime nazi, tout en ne participant elles mêmes a aucun acte vraiment répréhensible, et nous amène a nous demander ce que nous aurions fait nous même… L’interprétation est de qualité et malgré le côté un peu austère de la mise en scène, ce n’est jamais ennuyant.
Un excellent film très bien interprété. Bonne mise en scène, scénario astucieux, réalisation soignée.L'épisode du quintette pour 2 violoncelles de Schubert joué dans une salle en ruine m'a arraché des lames. Le film aborde le thème de l'art, de la politique, de l’éventuelle compromission des artistes. Jusqu'où peuton exercer son art dans un pays dirigé par des personnalités notoirement indignes? Pablo Casals, Picasso, fuient le franquisme. Stravinski le Stalinisme.Bartók le communisme. Mais Prokofiev lui retourne en URSS malgré un contrat en or d'Hollywood. Toscanini quitte l'Italie de Mussolini mais pour un juteux contrat à la N.B.C .Furtwängler lui, reste en Allemagne et pousse le bouchon jusqu'à devenir le quasi maestro du régime. Jalousie vis à vis d'un jeune prodige nommé Karajan? Volonté de préserver sa carrière? Il convient de noter que les accusations américaines d'antisémitisme et/ou de racisme ne manquent pas de sel sachant qu'en 1945 subsistaient encore des lois raciales aux E.U.. On notera aussi avec amusement le nom de l'acteur allemand interprétant l'officier instructeur à charge américain qui est le même que le général-maréchal en chef du régime de Hitler. Tous les Allemands ne peuvent disposer d'un patronyme original. Heiner Goebbels par exemple est un excellent metteur en scène d'opéra.
Ce film, issu d'une histoire vraie, se suit avec passion, très bien servi dans une tension permanente étouffante, grâce à la véracité de l'histoire, au tournage en huit clos et le superbe duo d'acteurs: le suédois Stellan Skarsgard spoiler: (lapin hagard pris au piège dans les phare d'une voiture) et l'américain Harvey Keitel spoiler: (de plus en plus à bout de nerfs, tout simplement scotchant) qui nous captivent de bout en bout tant ils incarnent à merveille leurs personnages "Taking sides" ; "prendre parti", car c’est bien ce qui est interrogé ici : comment juger le cas classique d’un « artiste renommé » ayant fricoté avec le régime nazispoiler: (comme il faisait avec ses maîtresses) , mettant son art au dessus de la politique mais profitant des largesses du parti au nom de son propre pouvoir et/ou de sa peur
Il y a deux façon d'aborder ce film, la première qui est paradoxalement la plus intéressante est celle d'une brillante confrontation d'acteurs. Si Keitel est brillant comme d'habitude même s'il se complet à cabotiner, que dire la prestation émouvante, habitée de l'acteur suédois Stellan Skarsgård, impérial dans le rôle de Furtwängler. Quant au lieutenant il m'a paru bien fade. La seconde pose une foultitude de questions de fonds, mais toutes tournent autour de savoir si spoiler: Furtwängler en refusant de quitter l'Allemagne ne devenait pas, même à son corps défendant le complice passif du régime nazi. Question à laquelle il serait vain de répondre, c'est si facile de se mettre à la place des autres hors contexte (et c'est bien pour cela que je me suis toujours interrogés sur l'utilité des films à message). Ce qui est aussi évoqué c'est laspoiler: brutalité de l'interrogatoire à charge que mène Keitel à ce point que la secrétaire ira le comparer aux enquêteurs de la Gestapo. Et pour la petite histoire, mais le film ne le dit pas, si Furtwängler n'a jamais eu sa carte au parti nazi, Karajan, lui l'avait mais n'a jamais été vraiment inquiété !
La dénazification un sujet finalement rarement abordé au cinéma en dehors du procès emblématique du Nuremberg. Au travers de la mise en examen du plus grand chef d'orchestre allemand le réalisateur s' attaque à une partition difficile où se dessine peu à peu l'ambiguïté d'un grand personnage. Le film évoque aussi l'arbitraire du processus de dénazification. Un film intéressant qui pose plus de questions qu'il n'en résout mais qui permet à Harvey Keitel d'assurer une énorme prestation.
Quel dommage de voir un sujet aussi fort donner en définitive un film aussi peu captivant. En effet, il y avait de quoi être séduit par le « duel » ayant opposé le grand chef d'orchestre Wilhelm Furtwangler et le major Steve Arnold, inculte notoire. Hélas, cette adaptation d'une pièce tirée de faits on ne peut plus réels ne séduit pas. Le rythme est incroyablement mou, il ne se passe pas grand-chose et la montée en puissance, le malaise espéré n'interviennent que très rarement. Istvan Szabo a néanmoins quelques mérites : celui de diriger Harvey Keitel et Stellan Skarsgard remarquablement, de ne pas prendre prendre parti trop facilement, et de mettre bien en évidence la difficulté d'accuser de « collaborateur » certaines personnes durant la Seconde Guerre Mondiale. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le dernier tiers, qui traite beaucoup de cette dernière question, est de loin le plus intéressant de l'oeuvre. Imparfait donc, légèrement ennuyeux et décevant ce « Taking Sides », mais pas infréquentable pour autant. A vous de juger...
Rien à redire sur la prestation des acteurs, elle est superbe. La photographie est moyenne, le scénario tiré d'un fait réel. Beaucoup de question et très peu de réponses car il aurait fallu le vivre, et qu'aurions nous fait ? Voilà la question essentielle du film. Sans y apporter de solution, ce film laisse le questionnement à chacun. 4/5 A découvrir !!!
Film qui n'est pas sans rappeler "Garde à vue" par la forme et "Jugement à Nuremberg" par le fond, "Taking sides" offre plusieurs bons sujets de réflexions. Le scénario ne se contente pas d'une simple condamnation du chef-d'orchestre, porte étendard volontaire ou non du régime nazi, mais enrichit son propos par d'autres thèmes tout aussi passionnants. On peut s'interroger sur les certitudes morales de l'officier américain chargé de l'interroger, sur ses méthodes, on est écoeuré par le personnage du second violon, ex-membre du partie nazi qui n'hésite pas à donner des informations pour s'en tirer à bon compte. Donc sous une forme assez simple et classique, nous avons un film aux thématiques assez complexes. Evidemment la réalisation de Szabo est de bonne facture (bien que certains décors fassent très artificiels) et l'interprétation est remarquable.
Quoi qu'en pense Harvey Keitl, admirable, l'art et la beauté dépassent les opinions politiques et les conflits. Superbe scène du concert dans une église de Berlin en ruines, avec le quintet de Schubert...