Netflix a descendu David Fincher dans le dos : The Killer est un film soporifique dans ce qu'il a à dire (spoiler : rien) mais joli dans quelques plans (qui vous beuglent au ras du nez combien ils sont soignés : oui, on a vu les escaliers en spirale, les murs qui bloquent la ligne de fuite, etc... A moins d'être aveugle, on les voit.). Bref, on est loin d'être ébloui par les quelques paillettes balancées dans les mirettes par un Netflix paresseux, uniquement galvanisé par le nom de son metteur en scène, trompant le badaud qui criera au génie devant ce film qui ne vaut pas le centième d'un vrai bon Fincher. Pour commencer, la narration omniprésente est infernale, on rêve vite d'étouffer toutes les pensées (souvent inutiles, et écrites à coups de phrases toutes faites, dignes d'un algorithme) de ce tueur en série, qui justifient le fait qu'il ne parle jamais (normal, il nous gave déjà assez dans ses monologues de cent pages) pour se la jouer "tueur taiseux" comme dans les bons thrillers. On suit donc la fin de carrière d'un mercenaire froid (glacial... Il nous indiffère tellement, et tue des personnes mille fois plus charismatiques que lui, qu'on rêve qu'il clamse dès la dixième minute, dommage, il reste 1h50 de film), bien trop bavard (le déplacement de la voix en "off" ne nous trompe pas), qui rate sa cible, en paye les conséquences, et cherche à se venger auprès des commanditaires de la punition... Mais outre le jeu de Fassbender qui est mono-expressif (donc réussi, comme on le lui demande) version robot-tueur dont la fonction Alexa est en roue libre (tais-toi, IA maudite !), et quelques plans qui cherchent ouvertement à vous dire "attention, film d'auteur" (ne manque plus que la pancarte), on ne retient rien de vraiment qualitatif de cette dernière mouture Fincher, qui ne lui ressemble que dans l'esprit caricatural de Netflix. Long, à la voix-off infernale, et à la mise en scène putassière : range ce calibre 38, Netflix, on ne changera pas d'avis, ce film pré-fabriqué ne vaut pas le coup d’œil.