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    Les Repentis
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    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 décembre 2022
    ETA, Pays Basque, Espagne, près de 60 ans d'existence, plus de 800 assassinats, plus de 400 morts dans ses rangs. C'est en s'inspirant d'un de ces assassinats et de qui s'est passé ensuite que la réalisatrice espagnole Icíar Bollaín a réalisé "Les repentis", son dernier film. Quiconque a vu "Ne dis rien" et "Même la pluie" sait que Icíar Bollaín fait partie du petit cercle des grands réalisateurs de notre époque, hommes et femmes confondus. Ce n'est surement pas "Les repentis" qui infirmera cette affirmation ! Le 29 juillet 2000, Juan María Jáuregui, ancien gouverneur de la province de Gipuzkoa a été assassiné à Tolosa par un commando de l'ETA formé de 3 hommes. Le film va nous amener auprès de sa veuve, Maixabel Lasa, et de deux des hommes du commando, Ibon Etxezarreta et Luis Carrasco. Une fois en prison, ces 2 hommes ont eu le temps de réfléchir, ils ont rencontré d'autres prisonniers qui étaient leurs supérieurs hiérarchiques dans l'organisation ETA, des hommes qui leur donnaient des ordres qu'ils exécutaient sans sourciller et ils se sont rendu compte que ces hommes ne valaient pas grand chose. On va donc voir Ibon et Luis passer de la joie, de la fierté ressenties le jour de l'assassinat, leur mission ayant été remplie, aux regrets, à la honte de s'être fourvoyés dans ce que l'un d'entre eux va qualifier de secte. De son côté, Maixabel Lasa est devenue une responsable de l'association des victimes du terrorisme et elle a fait en sorte d'ajouter les victimes du GAL ou de la police à celles de l'ETA. En 2010, le gouvernement espagnol de l'époque a offert aux anciens membres de l'ETA qui regrettaient leurs actes la possibilité d’être emprisonnés dans une prison plus proche du Pays Basque à condition de dire publiquement qu’ils quittaient l’ETA, qu’ils regrettaient leurs actions criminelles et qu’ils renonçaient définitivement à la violence comme moyen politique. Sur les 600 membres emprisonnés, seulement une vingtaine ont accepté cet accord. Ibon Etxezarreta et Luis Carrasco en faisaient partie et lorsque la possibilité de procéder à une rencontre entre ex terroristes et membres des familles de victimes a été ouverte, Maixabel Lasa a fait la rencontre de Luis Carrasco, puis de Ibon Etxezarreta. Des rencontres d'une grande intensité, magnifiquement filmées, Icíar Bollaín étant particulièrement experte dans l'art d'aller fouiller le ressenti des gens au travers de gros plans sur les visages. On apprendra au cours de ces rencontres que Juan Maria Jáuregui et les deux terroristes n'étaient pas si éloignés que ça au niveau des idées, l'ex gouverneur ayant été membre de l'ETA quand il était étudiant, alors que l'Espagne vivait encore sous le joug de Franco. Une grande différence, toutefois : Juan María Jáuregui s'était toujours opposé à la violence. Par ailleurs, ce film montre que ces rencontres, avec ces actes de repentir d'un côté, et presque de pardon de l'autre, n'ont pas toujours été bien perçu, aussi bien chez l'ETA que chez ses victimes. Elles ont pourtant certainement contribué en 2011 à la fin de la lutte armée de la part de l'ETA. La fin du film est absolument stupéfiante. Je me garderai bien de la raconter, mais sachez que si vous n'avez pas, au minimum, la larme à l'œil, c'est que vous avez un cœur de pierre ! Dans la distribution, exceptionnelle de justesse, on remarque bien sûr Blanca Portillo (Maixabel), Luis Tosar (Ibon Etxezarreta), Urko Olazabal ( Luis Carrasco) mais il serait injuste de ne pas citer María Cerezuela (Maria, la fille de Juan María et de Maixabel, une des rares à comprendre et à approuver le comportement de sa mère) et, surtout, Tamara Canosa qui interprète avec une présence magnétique la personne ayant la lourde tâche d'organiser ces fameuses rencontres.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 novembre 2022
    En traitant un épisode tragique ( l'assassinat d'un ancien gouverneur de province ) parmi bien d'autres, survenu en 2000, lors du mouvement conflictuel d'indépendance du pays Basque espagnol, " les repentis" traite de de la violence comme forme de revendication politique , de la possibilité du pardon et de la paix ( des âmes et des armes).

    Si les premières quarante minutes ne sont pas très réussies en ce qu'elles sont traversées a la fois par le manque de rythme et par des scènes qui auraient pu être écourtées, la seconde atteint une forme de perfection.

    Certes, la realisation, la photo et les décors ne présentent pas un très grand intérêt, mais le morceau de bravoure des " repentis " est ailleurs.

    La partie exceptionnelle du film ( lorsqu'elle prend naissance avec la confrontation victime/bourreau ) est le fait d'une interprétation et des dialogues formidables qui suscitent une très grande émotion.

    C'est sans doute une partie de l'origine du succès public rencontré par le film dans la péninsule ibérique.

    Lorsque survient le générique final, le spectateur se retrouve collé à son siège témoignant de la qualité d'une interprétation habitée et franchement exceptionnelle de la part des trois acteurs principaux.
    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 octobre 2022
    L'heure de se repentir... "Maixabel" raconte la véritable histoire de Maixabel Lasa dont le mari, Juan Mari Jauregui, un ancien gouverneur civil du Pays basque, a été assassiné par des membres de l'ETA. Avant d'aborder ce possible et difficile pardon, Icíar Bollaín nous plonge dans le contexte de l'époque, mais sans entrer dans les détails. La réalisatrice nous fait comprendre dans quel quotidien vivaient ces gens. Un danger réel et connu de tous. Une menace avec laquelle on vit, une tragédie tant redoutée qui finit par arriver. Quand spoiler: Maixabel entend le téléphone sonner avec insistance, elle sait qu'il s'est passé quelque chose. Quand Maria, la fille du couple, voit sa tante arriver à une réunion d'étudiants, cette dernière n'a pas besoin de parler pour qu'elle comprenne ce qu'elle vient lui annoncer. Cette scène est d'ailleurs aussi poignante que déchirante
    . Un sujet sensible pour un film puissant qui garde un certain recul et surtout un équilibre dans le traitement, car ce n'est pas évident d'évoquer la repentance d'un homme qui est coupable d'un tel crime. Il n'est pas question d'avoir de l'empathie pour ces personnes, spoiler: Maixabel n'en a d'ailleurs pas. Elle écoute les responsables de la mort de son mari, mais ne pardonne pas. D'ailleurs, eux non plus ne demandent pas le pardon. Ils veulent surtout s'exprimer et répondre aux questions qu'elle pourrait avoir.
    Le film met donc surtout l'accent sur les conséquences de ces actes à la fois du côté des coupables et des victimes. Des vies gâchées des deux côtés avec une peur constante d'un autre drame ou alors d'une vengeance, car ceux qui se repentent sont mal vus. L'ensemble du casting est bon, mais Blanca Portillo et Luis Tosar sont vraiment excellents. En somme, un très bon film.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mars 2022
    Le mariage de Rosa, l'avant-dernier long-métrage d'Iciar Bollain, n'a pas été distribué dans les salles françaises (disponible en VOD). En sera t-il de même pour Maixabel (Les repentis) qui, contrairement à son prédécesseur, est tout sauf une comédie. Il y est question du conflit basque, peu avant que l'ETA ne dépose les armes, et de ses combattants, meurtriers de sang froid pour la cause, qui eurent, pour certains, l'occasion de rencontrer les familles de leurs victimes passées. L'histoire de Maixabel est inspiré de faits réels, ce qui donne encore davantage de poids émotionnel à un scénario qui se partage entre les regrets des uns et le chagrin des autres. Il faut une sacrée maîtrise, avec un tel sujet, pour ne pas tomber dans le piège du larmoyant, tout en rendant compte du caractère poignant de certaines scènes où les assassins confessent et cherchent le pardon dans les yeux de ceux qu'ils ont endeuillés à jamais. Le titre espagnol du film, soit le prénom de son héroïne, dont le mari a été tué des années plus tôt, est le plus explicite car il s'agit véritablement du personnage central du film, dont le courage s'exprime au moment et surtout après la tragédie qui l'a frappée. Blanca Portillo a obtenu le Goya de la meilleure actrice 2022 pour ce rôle déchirant, qu'elle interprète avec une pudeur et une lumière particulières. Elle fait face, notamment, au grand acteur espagnol Luis Tosar, lequel aurait tout autant mérité d'être récompensé. A eux deux, ils incarnent l'idée qu'une certaine forme d'apaisement est possible, même au sortir d'un drame indélébile.
    Vince
    Vince

    43 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 novembre 2022
    Maixabel (Les repentis) est le nouveau film d’Icíar Bollaín, après Yuli (2018) et Le mariage de Rosa (2020) en revenant à un sujet historique espagnol des années 2000 lors de l’assassinat du politique socialiste et gouverneur de Guipzcúo entre 1994 et 1996, Juan María Jáuregui par l’organisation terroriste basque, l’ETA, dont celui-ci avait fait partie du groupe durant la dictature de Franco jusqu’en 1972 où il rejoint le Parti Communiste ensuite. Voici l’introduction du film, s’ensuit alors la deuxième partie du film, et majorité de celui-ci où onze ans plus tard, Icíar Bollaín tend à raconter la confrontation entre la veuve de ce dernier, Maixabel Lasa avec les deux assassins de son mari, Ibon Etxezarreta et Luis Carrasco, à la prison Naclares de la Oca à Álava où un dialogue étrange, confus et compliqué se crée entre la victime et le(s) criminel(s) qui accompagne précisément le mouvement de cessez-le-feu et la fin du terrorisme basque d’ETA stipulée en 2011. En effet, tout tourne autour de l’acceptation de ces entretiens, l’avant entretien, le moment T de celui-ci puis l’après entretien et ses conséquences, et ces trois temps sont très différents mais très intéressants.

    Le film obtint un grand succès en Espagne, précisément au Pays Basque lors du Festival de San Sebastián mais également lors des Goyas 2022 en remportant trois trophées suivants : meilleure actrice pour Blanca Portillo (qui le mérite amplement vu son interprétation remarquable en tout point), meilleur acteur dans un rôle secondaire pour Urko Olazabal (impressionnant également), et meilleur espoir féminin pour María Cerezuela ; ainsi que lors du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes en mars dernier, où Maixabel a remporté le prix du jury Jules Verne et le prix du Public. Un grand succès !

    En terme de réalisation, Icíar Bollaín revient à son style cinématographique que je me permets de juger comme étant le plus « intéressant » et « poétique », soit dans la lignée de También la lluvía (2010), en alternant plan d’ensemble et gros plan sur les différents personnages, que ce soit Blanca Portillo ou Luis Tosar, pour nous faire émettre des émotions au plus proche des personnages. Ces deux derniers excellent dans leurs rôles respectifs de la victime et de l’assassin, et leur rencontre est merveilleusement mis en scène. Icíar Bollaín a réussi à créer au fil de sa filmographie, un type de personnage, que ce soit homme ou femme, qui sont de véritables battants, qui luttent toute leur vie pour changer le cours des choses, pour modifier leur vie – que ce soit dans Ne dis rien, Même la pluie, Yuli, Le mariage de Rosa et maintenant avec Maixabel – ce sont des personnes qui ont une idée en tête et qui la réalisent coûte que coûte. Prenons l’exemple de Yuli, qui part de Cuba pour l’Angleterre pour devenir l’un des danseurs les plus connus du monde ; ou encore Rosa dans Le mariage de Rosa qui va convaincre l’ensemble de sa famille ainsi qu’elle-même pour pouvoir se marier avec elle-même, soit s’accepter et prendre du temps pour elle uniquement sans se soucier constamment des autres ; et on retrouve précisément cette idée dans Maixabel. Maixabel Lasa, va rencontrer les deux assassins de son mari, alors que l’ensemble de ses proches dont sa fille, lui disent que non. De plus, le scénario, coécrit avec Isa Campo, s’inscrit dans les pensées et les sentiments des personnages, que ce soit autant pour la victime que pour les assassins ; et tout cela est merveilleusement bien interprété par Blanca Portillo, Luis Tosar et Urko Olazabal. Icíar Bollaín a en effet, mis en scène un épisode qu’elle a vécu indirectement puisque lorsqu’elle avait 7/8 ans, ETA commençait à perpétuer des meurtres et assassinats, et les nouvelles d’assassinats dans la presse, la radio et la télévision étaient quotidiennes.

    Cependant, le scénario et/ou la mise en scène est sans doute un peu trop léchée à mon goût… ou à certains moments, le « pathos » est trop présent notamment la scène de fin qui m’a à la fois beaucoup ému mais qui m’a en même temps fait pensé au « too much » du film et de son propos. Néanmoins, Maixabel est un très beau film espagnol, et Icíar Bollaín ne m’avait pas autant ému et impacté depuis También la lluvía (2010). De plus, c’est un très beau film sur la capacité de pardonner, de dialoguer et de se repentir ; et le sujet historique sur l’ETA, son organisation, et le pardon des anciens membres permet d’aborder un nouveau sujet historique dans l’histoire du cinéma espagnol, autre que la guerre civile et le franquisme, et permet précisément de mettre en lumière cette partie d’histoire méconnue en France notamment. Voici ainsi un essai complètement réussi par Icíar Bollaín, 4/5 !
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 novembre 2022
    Le titre original de ce film est Maixabel, du prénom de son héroïne. Il est inspiré de son histoire. Maixabel Lasa est la veuve de Juan María Jáuregui, qui fut le gouverneur civil – l’équivalent d’un préfet en France – de la province basque de Guipúzcoa de 1994 à 1996 avant d’être assassiné par l’ETA le 29 juillet 2000 à Tolosa. Onze ans plus tard, après avoir rompu avec l’ETA, deux de ses assassins souhaitèrent rencontrer sa veuve.
    La réalisatrice Icíar Bollaín ("Yuli", "L’Olivier") en a tiré un film qui a remporté un énorme succès en Espagne. Douze fois nommé aux Goyas – l’équivalent de nos Césars – il y a décroché trois statuettes dont celle de la meilleure actrice pour Blanca Portillo.

    "Les Repentis" évoque l’une des pages les plus sensibles de l’histoire espagnole. Il n’est d’ailleurs pas toujours lisible à qui ne la connaît pas un peu. Auraient mérité quelques explications les allusions au procès de Burgos de 1971, intenté par le régime franquiste déliquescent contre seize membres de l’ETA qui a galvanisé le mouvement nationaliste, aux GAL, les milices paramilitaires qui, en dehors de tout cadre légal, ont combattu l’ETA dans les 80ies, à l’affaire Laza et Zabala du nom des deux premiers membres de l’ETA enlevés, torturés et assassinés par les GAL en 1983 et au général Galindo, un haut gradé de la Guardia Civil responsable de ces deux meurtres.

    Mais "Les Repentis" a une portée universelle. Il traite de la culpabilité et du pardon, des conditions dans lesquelles les coupables la reconnaissent et le sollicitent de leurs victimes, des conditions aussi dans lesquelles celles-ci sont disposées à l’accorder.
    Car il faut autant de courage à Maixabel qu’aux assassins de son mari pour accepter cette rencontre. Les assassins de l’ETA se voient reprocher par leurs camarades de détention de trahir leur lutte et leur idéal. Quant à Maixabel, elle doit elle aussi vaincre la réprobation de son entourage qui lui reproche de tendre la main aux assassins de son mari.

    La rencontre tant attendue est peut-être moins intéressante que ce long processus qui y conduit. Mais elle ne constitue pas le point d’orgue du film. "Les Repentis" réussit à nous surprendre par un épilogue poignant, hymne à l’humanité, au pardon et à la réconciliation auquel seuls les plus acariâtres reprocheront sa bien-pensance.
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    116 abonnés 337 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 novembre 2022
    Ai vu le très beau film espagnol "Les repentis" de la réalisatrice basque Iciar Bollain. Film sur la retenue, absolument non manichéen. Film politique sur la culpabilité, le remord, le pardon. Il est paradoxal que le titre original espagnol soit " Maixabel" prénom du personnage féminin principal qui est victime et que le titre français devienne "Les repentis" qui sont les terroristes. L'épouse d'un homme politique basque qui a été assassiné par des membres de l'ETA, devient la présidente d'une association d'aide aux victimes de terrorisme. Un jour un des meurtriers de son mari qui est en prison fait des démarches pour la rencontrer et s'expliquer. La mise en scène est tout à fait sobre et construit calmement l'édifice qui amènera à deux scènes essentielles acmés du long métrage. La musique est de mon compositeur préféré Alberto Iglesias, et c'est un bonheur d'entendre cette bande son qui n'envahit jamais le propos ni les oreilles, mais qui retient tout de même l'attention par son orchestration travaillée et la justesse des thèmes non répétitifs. Magnifique solo de violoncelle dans le style de Bach. Evidemment tout le film repose sur les épaules de sa comédienne principale Blanca Portillo (vue dans "Les étreintes brisées" et "Volver" d'Almodovar. Son jeu est bouleversant de sobriété et de force. Ses deux partenaires dans une composition difficile de terroriste sont excellents Luis Tosar et Urko Olozabal. Le film est un film complexe qui ne tombe jamais dans le mélo et la facilité. La réalisatrice s'est inspirée d'une histoire vraie de Maixabel Lasa. Le film est programmé dans une petite combinaison de salles et mérite vraiment qu'on le soutienne et qu'on le voit. La salle était pleine.
    Critique Facile
    Critique Facile

    98 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2022
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/11/09/les-repentis-critique/

    Dans Les repentis, il existe comme une suspension du jugement, un non manichéisme, le contournement de la binarité, qui président à la réalisation. Le film fait le choix de l’humanité, c’est sa force et c’est puissant. Les destins qui n’auraient pas dû se croiser se parlent, bourreaux et victimes, et forcément, c’est passionnant d’un point de vue autant philosophique qu’émotionnel. Dans les meurtres politiques, pour reprendre Charlie, on est souvent tués que par des cons fanatiques.

    Alors forcément, les rencontres entre Maixabel et Luis, puis entre Maixabel et Ibon sont bouleversantes, surtout quand elle leur fait comprendre à quel point avant eux, elle avait une vie. « On passe 21 heures à l’isolement, on ne peut pas se dérober à soi-même » dira l’un d’entre-eux. Les fantômes des victimes hantent les meurtriers, quand ceux-ci se sont rendus compte du chaos qu’ils ont semé. La sincérité des repentis saura-t-elle apaiser Maixabel, c’est tout l’enjeu qui est à découvrir dans ce film très prenant, une sorte de thriller du pardon.

    Au final, Les Repentis explore avec sobriété mais profondeur l’âme humaine dans le plus vil et le plus grand. A cet égard, la scène finale est d’une sublime générosité, d’une splendeur à ne pas rater.
    PL06
    PL06

    10 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 décembre 2022
    Servi par un montage simple et très dynamique, Le repentis offrent un récit est sans répit. Les dialogues sont d’une sobriété et d’une justesse remarquables. Les deux acteurs principaux, Blanca Portillo et Luis Tosar donnent au film une puissance, une émotion qui ne nous lâchent jamais du début à la fin. Un Goya de la meilleure actrice bien mérité !
    Le propos politique est large et d’une actualité universelle : sur la violence comme arme politique, la difficulté à s’extraire d’un groupe auquel on a consacré son existence, la douleur ineffaçable des victimes, la vérité comme chemin de reconstruction est passionnant et d’autres sujets encore. Il y aura matière à débat en sortant de la salle. Un des chefs d’œuvre de l’année.
    Julie Charlotte F.
    Julie Charlotte F.

    26 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 novembre 2022
    Les repentis propose une vision de l'ETA assez biaisée ou assez vulgaire. Organisation terroristes assimilée à une secte de gens incompétents seulement capables de violence gratuite et parfois aléatoire, la morale déplorable de cette organisation est d avoir commandité l assassinat d'un homme politique décrit comme formidable par la focalisation choisie, qui de surcroît était communiste, rendant inacceptable son meurtre. Morale délicate sur les innocents qui ont plus de points que d'autres et une organisation décrite comme fanatique, a l heure ou la démocratie est en panne, et à l heure ou une jeunesse peut perdre pied face à l absence de confiance dans un futur.
    Par ailleurs, le film n'évoque à aucun instant objectivement le terme du pardon, sans doute par évitement volontaire de tout concept religieux, alors que la société espagnole est catholique.
    Film laïque, lisse qui souhaite aborder dans une froideur un peu déprimante le chemin mal compris d'une abnégation sans émotion.
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 995 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 juillet 2023
    Inspiré de faits réels, un récit de rédemption et de pardon à la fois sensible et plein d'humanité, versant un peu trop dans le mélo par moment, mais porté par une interprétation sans fausse note. 2,75
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    56 abonnés 1 166 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2023
    Le film s’inspire de la démarche de Maixabel Lasa (Blanca PORTILLO) dont le mari, Juan Marí Jáuregui, membre du P.S.O.E. (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) et gouverneur de la province basque de Guipúzcoa, a été assassiné dans le restaurant d’un casino à Tolosa par 2 membres de l’E.T.A. (« Euskadi Ta Askatasuna » = Pays Basque et Liberté) le 29 juillet 2000. En couple avec elle depuis l’âge de 16 ans, son mari a d’abord été pro-E.T.A. puis adhérent communiste en 1973. Présidente d’une association des victimes du terrorisme, Maixabel finit par accepter de rencontrer, une dizaine d’années plus tard, l’un des meurtriers de son mari (jugés en 2004), Ibon (Luis TOSAR dont c’est la 5e collaboration avec la réalisatrice), chauffeur des 2 tueurs et qui a demandé à lui parler. Un très beau film [musique d’Alberto IGLESIAS, compositeur attitré de Pedro Almodóvar (12 films) et 4e collaboration avec la réalisatrice] sur la repentance, le pardon, la résilience, avec des dialogues d’une grande justesse ( spoiler: Maixabel préfère être veuve que mère d’Ibon tandis que celui-ci préférerait être son mari que son assassin
    ) et une interprétation hors-pair (Blanca Portillo a obtenu le Goya 2022 de la meilleure actrice). Dépourvu de manichéisme et de pathos, le film montre aussi des membres de l’E.T.A. [d’inspiration marxiste-léniniste, créé en 1959 comme groupe de résistance au franquisme et évoluant vers le terrorisme (829 personnes tuées)] aliénés et fanatisés par le discours politique de leurs dirigeants) et parfois contradictoires (l’un des assassins est contre la peine de mort !). Bien que de fiction, le film est à rapprocher du documentaire « S21, la machine de mort khmer rouge » (2004) de Rithy Panh où les Khmers rouges faisaient preuve de peu de repentance et d’empathie. La question se pose aussi pour les membres de DAECH...
    Ciné-13
    Ciné-13

    124 abonnés 1 085 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2023
    Le processus de reconstruction à la fois des coupables repentis et des victimes pourrait trouver une analogie avec le processus de "justice restaurative" mis en place en France depuis 2014.
    Cela nous donne de spectaculaires confrontations entre la veuve de l'homme politique assassiné par l'ETA et 2 de ses bourreaux; spectaculaires d'intensité et transcendées par le jeu habité des 3 acteurs principaux!
    Les aveux marquants : la prison m'a sauvé sinon j'aurai continué; nos chefs étaient médiocres et ne valaient pas notre confiance; nous voulions sauver le peuple; je m'insupporte; les victimes pèsent sur la conscience jour et nuit,...
    Merci à Alberto IGLESIAS pour avoir su trouver les notes justes pour souligner sans envahir.
    Et la commémoration finale est un très grand moment d'émotion!
    Bouleversant!
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    232 abonnés 1 013 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 novembre 2022
    Les repentis est un film espagnol qui raconte la repentance d’ex membres du groupe terroriste ETA. Deux d’entres eux décident de rencontrer la femme d’une de leur victime. Un film sur la terreur qui régnait chez la classe politique espagnole à cette époque et sur le pardon. Malheureusement, le film, un peu froid échoue à transmettre des émotions.
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 avril 2023
    Entre l’idéologie et l’Histoire, la réalisatrice se faufile sur un chemin périlleux où juste avant elle des repentis ont voulu reprendre le cours de leur histoire. Les années 2000, le pays basque est secoué par les attentats et les assassinats. L’un d’entre eux va réveiller les consciences de leurs acteurs et susciter de la part de la victime le besoin d’approfondir cette injustice qui la touche, la comprendre peut-être et pourquoi pas pardonner. C’est la direction engagée par cette histoire vraie au cours de laquelle les terroristes repentis se proposent de rencontrer leur victime. Du remords au pardon, la réalisatrice intervient sur tous les épisodes de cette possible réconciliation, donnant aux victimes le temps de la compréhension, aux assassins celui de l’introspection. Le spectateur est pris à témoin ! AVIS BONUS Rencontre avec la réalisatrice et la femme qui a inspiré ce film
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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