Très surpris par les critiques négatives qui s'accumulent, et bien que je n'avais pas prévu de rédiger quoi que ce soit, je me sens le devoir de rassurer les curieux.
Je ne sais si Asteroid City a mal été compris, ou si il s'agit d'une réaction "anti-élitiste" quelconque, si la forme esthétique, le propos ou ou le montage rebute, mais n'en doutez pas, c'est un bon film !
Plus précisément, et de manière plus claire que jamais, c'est un film "méta", une mise en abîme du cinéma lui-même, de ce qui constitue la culture d'un réalisateur. Ce qui peut vous apporter des clefs ?... Le visionnage de The Fabelmans de Steven Spielberg (qui retrace la croissance du désir de réalisation et de son souhait intime, la recherche esthétique et le travail des personnages : ce que l'on veut magnifier, représenter avec honnêteté ou illustrer au delà de la réalité grâce au cinéma), ou du film précédent de Wes Anderson : The French Dispatch (qui exprime le versant européen, plus spécifiquement français, de la culture de Wes Anderson, à travers une présentation entremêlée d’hommages allant du cinéma de Tatie ou de Truffaut jusqu'à la représentation esthétisante d'une France des années 60 et de la révolte créative de sa jeunesse d'après-guerre. Déjà un film méta, donc).
Asteroid City explore le versant américain des influences de la pop-culture américaine, de son univers cinématographique, télévisuel, documentaire et théâtral dans l'univers de Wes Anderson.
Inutile de dire que le casting compte, une fois de plus, une kyrielle de noms de ce qui se fait de mieux dans le cinéma américain. Ils sont tous parfaits, même quand ils n'ont qu'une courte apparition.
Le film est truffé de clins d'œil, certains concernant directement les acteurs présents dans le casting d'ailleurs, et vous pourrez largement vous dire :
Oh, des allusions à : Steven Spielberg, Bip bip et le coyote, Rencontre du troisième type, Montgomery Clift, la publicité américaine des années 60, la route 66, Starman, Robert Capa, la science-fiction des années 50/60, la quatrième dimension, Edward Gorey... etc.
Il y a de toutes petites répliques pleines de trouvailles, comme des légendes d'illustrations comiques ; comme quand un acteur, sorti fumer sur le palier extérieur d'une théâtre de Broadway, se retrouve face-à-face avec une actrice sorti faire de même au balcon du théâtre d'en face et lui lance "Oh ? J'ai failli vous donner la réplique".
Wes Anderson fait du Wes Anderson, il le fait de manière de plus en plus aboutie, et on aime ça.