Comédie dramatique, écrite et réalisée par Wes Anderson, Asteroid City est un cru en demi-teinte de la part du cinéaste. L'histoire se déroule en 1955 dans une petite ville du désert américain célèbre pour son cratère dû à l'écrasement d'une météorite et nous fait suivre le destin de plusieurs personnes qui vont se retrouver confrontés à une quarantaine suite à l'apparition d'un extraterrestre. Ce scénario est en réalité plus tordu qu'il n'y paraît puisqu'il s'agit d'une pièce de théâtre en plusieurs actes dont ont voit les coulisses de sa création. Il joue donc sur deux tableaux qui ne se valent pas pendant environ une heure et quarante-cinq minutes. En effet, l'envers du décors n'est pas forcément très intéressant tout comme les nombreuses scènes annexes au sujet principal. Beaucoup de moments ressemblent d'avantage à du remplissage plein de bavardage inutile ne faisant pas avancer le récit. L'intrigue est intéressante uniquement quand elle se focalise sur l'élément principal, à savoir tout ce qui gravite autour de la présence de l'ovni. De plus, le ton se voulant drôle ne parvient pas à toucher sa cible. Si quelques moments décrochent des sourires, l'ensemble est beaucoup trop neutre en émotions. La faute à la présence de nombreux personnages qui font qu'aucun n'est réellement développé. Ces derniers sont interprétés par une distribution pléthorique entre Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Edward Norton, Adrien Brody, Steve Carell, Matt Dillon, Willem Dafoe, Margot Robbie ou encore Jeff Goldblum pour ne citer que les noms les plus prestigieux. Malheureusement, ces comédiens sont pour la plupart complètement sous exploités. De surcroit, les rôles qu'ils incarnent sont très peu attachants. Cela est notamment du à une overdose de dialogues sans profondeur débités sans sentiments. Même la forme souffre de quelques maux. En effet, Wes Anderson fini par se caricaturer au niveau de sa réalisation à travers ses mouvements de caméras qui sont toujours les mêmes et dont il abuse même quand ce n'est pas pertinent. Cependant, on apprécie toujours autant son sens de la symétrie et la propreté de ses cadres. De plus, sa mise en scène évolue dans un décor splendide aux couleurs éclatantes dont il tire profit, accouchant d'une photographie resplendissante. Dommage que ce joli visuel soit accompagné par une b.o. aussi peu marquante signée par Alexandre Desplat. Ses compositions sont certes appréciables, mais manquent clairement d'impact et on ne retiendra aucun morceaux si ce n'est celui du générique de fin. Une fin qui s'avère correcte, venant mettre un terme à Asteroid City, qui, en conclusion, est un long-métrage convenable mais loin d'être parmi les meilleurs projets du metteur en scène.