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Marcel D
104 abonnés
212 critiques
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5,0
Publiée le 25 avril 2022
Si l'on cherche de la finesse dans les émotions et les sentiments, si l'on cherche de la subtilité dans les situations, si l'on aime écouter la profondeur des dialogues, si l'on sait prendre le temps avec l'esthétisme, alors ce film est fait pour nous. Quand on fait des catégories, comment peut-on mettre un film comme celui-ci dans la même catégorie (au hasard) qu'un Morbius ou qu'un James Bond ? Symbole d'une société divisée ? On peut parler d'un film exigeant qui ravira les bons spectateurs.
Si tout le monde, et à juste titre, parle de "Drive My Car" qui a remporté l'Oscar du meilleur film international en ce début d'année 2022, il ne s'agit pourtant pas du seul film de Ryûsuke Hamaguchi sorti en 2021. "Wheel of Fortune and Fantasy", qui est sorti seulement en 2022 en France, est différent puisqu'il s'agit d'un film composé de trois histoires différentes qui n'ont pas de lien entre elles. Le point commun entre ces segments, au-delà du fait qu'ils dressent tous le portrait de plusieurs femmes, est qu'ils concernent à chaque fois trois personnes, mais seules deux sont présentes lors de chaque scène. Cela vaut aussi pour la troisième histoire même si la configuration est plus subtile. Cette histoire sur des retrouvailles entre anciens élèves est celle qui m'a le moins plu, qui m'a fait le moins ressentir de choses. Ce n'est pas mauvais, mais les deux premières parties sont remarquablement incarnées et écrites. D'abord la première avec une excellente Kotone Furukawa qui est impliquée dans un triangle amoureux qui va la forcer à se questionner sur ses véritables sentiments. Une histoire d'amour ou peut-être de simple possession... La partie centrale est une histoire de vengeance, mais aussi de désir avec le réalisateur qui arrive à installer une tension sexuelle sans jamais choisir la facilité. De bons échanges, une fois de plus, et une fin surprenante. Si le hasard fait parfois bien les choses, il s'agit surtout d'histoires imprévisibles et surprenantes. Bref, un vrai bon film.
Après le très bon "Drive my car", Ryūsuke Hamaguchi nous revient avec un film à sketches. Trois histoires de femmes dans faisant la part belle aux relations humaines et notamment amoureuses.
"Contes du hasard et autres fantaisies" se veut très bavard. Parfois trop si qui m'a fait ressentir quelques longueurs. On reste toutefois dans quelque chose de maîtrisé tant dans le visuel que dans l'écriture des dialogues. Il se dégage des ces histoires une bonne dose de poésie et une sorte de tendresse romantique avec un brin de nostalgie.
Un rythme et des thèmes qui ne plairont pas à tout le monde mais ce long métrage (ou ces trois courts) mérite le coup d'oeil.
Entre Hong San Soo et Rohmer..., ça peut vous plaire, il y a une analyse très subtile et pertinente des sentiments amoureux en tout genre un second conte très subtil,voire éthéré, et enfin entre deux anciennes amies qui se retrouve par hasard dans Toyko...J'ai tenu le choc pour les deux premiers et ait plus ou moins décroché au troisième conte (peut êtrre la longueur des contes en question ...C'est filmé sobrement, le rythme n'est pas très dynamique, on voit des gens qui se parlent, qui racontent leurs désirs, Faut savoir ce qu'on cherche, c'est un film patient, "cérébral", qui ravira certains spectateurs comme il ennuira d'autres....J'ai aimé sans plus, A vous de voir.....
Ryūsuke Hamaguchi est inarrêtable et il le prouve avec une force de persuasion dont il a le secret. Après « Senses » et « Asako », il triomphe avec un sublime « Drive My Car », qui possède déjà tout l’aura des contes qui vont suivre. En revenant avec trois récits, portés par des figures féminines complexes, on retrouve cette précieuse frénésie qui captive et fascine, alors même que la caméra se tient là, immobile, comme le spectre d’un spectateur. Et c’est dans cette même logique de son cinéma nous attire, à la croisée des fantasmes et des coïncidences. Les trois parcours suivent pourtant la même trajectoire et le même élan, poussant les personnages dans leurs contradictions et à affronter leurs sentiments.
Inutile de chercher plus loin, ce qu’il y a à dire est dit. La parole finit ainsi par transcender tous les échanges physiques et peut même se superposer à elles. Une longue conversation en taxi démontre avec aisance la malice et le délice de l’instant, celui qui se perd aussitôt que l’on remet en cause toute la réflexion qui vient d’être faite. Alors que Meiko (Kotone Furukawa) écoute avec attention une déclaration d’amour passionnée, c’est peut-être elle qui tombe finalement amoureuse, c’est peut-être elle qui fait obstacle à ses pulsions. Nous le découvrons dans la simplicité d’un geste et dans toute la sincérité d’un auteur, qui parvient à construire un hors-champ d’une grande précision. Ce qu’il filme n’est que le témoin d’une fantaisie, voire d’un miracle qui s’aligne sur la situation embarrassante que l’on suit, mais sans avoir un arrière pensé pessimiste, bien au contraire. Il évoque ici la « magie », chose qui le conduit peu à peu à laisser « la porte ouverte » aux désirs, avant de conclure « encore une fois » sur une bonne part d’imagination.
Ce n’est donc pas en vain que l’on décroche un peu sur le non-dit, pour justement communiquer ses sentiments à travers les mots d’un autre. Nao (Katsuki Mori) s’applique ainsi dans une lecture froide, avant que toute la mélancolie s’empare du texte et la consume. Et comme cette porte qui ne se ferme pas, on y trouve de l’ironie et donc un véritable savoir-faire dans le dispositif de séduction. Il s’agit d’un jeu magnétique qui repose sur l’attraction et la répulsion. Cela opère magnifiquement dans un deuxième acte qui élève déjà son niveau d’écriture, quitte à simplifier la mise en scène, prenant à chaque fois une grande inspiration. Vient alors l’ultime segment qui synthétise tous ces portraits, dans une tendresse inattendue. Natsuko (Fusako Urabe) semble avoir retrouvé une ancienne camarade de lycée pour qui elle a eu de l’affection. Mais alors que des nœuds apparaissent au fil de leur échange, les masques tomberont et reviendront aussitôt, afin qu’elle puisse faire la paix avec son passé et elle-même.
C’est ainsi que les « Contes du hasard et autres fantaisies » d’Hamaguchi scintillent dans le même mouvement, où le champ-contrechamp figure dans le même plan. Il ne reste qu’à restituer l’amour d’un personnage à un autre, le plus souvent en face de lui, sinon derrière un prétexte qui convoque la mémoire sélective. Certains reviennent en arrière et d’autres ne parviennent pas à descendre du bus, alors que ce qui compte finalement, c’est de reprendre sa route, quitte à prendre un petit détour dans le jardin de l’enfance. Un pas après l’autre, c’est le miroir d’une âme et de l’humanité qui se dessine. Tout ce que le cinéaste fait, c’est de rétrécir son monde pour en exploiter toute la fibre du merveilleux, et cela suffit amplement à bouleverser.
Est-on certain d'avoir visionné le même film que la critique ? Car ce triptyque bavard fait l'effet d'un puissant somnifère, avec son action figée associée à des dialogues soporifiques. Long, lourd, léthargique.
Comédie dramatique, écrite et réalisée par Ryūsuke Hamaguchi, Contes Du Hasard Et Autres Fantaisies est une très jolie découverte. Le récit se constitue de trois histoires, la première étant un triangle amoureux, la deuxième une affaire de vengeance et la troisième une amitié impromptue, formant ainsi un long-métrage de près de deux heures. Une durée à peu près équivalente aux trois segments, qui proposent chacun une intrigue différente et sans lien avec la précédente, même si elles restent tout de même unies entre elles par le ton. En effet, celui-ci se veut aussi amusant que décalé grâce aux situations crées. Tout l'enjeu et le sel de ces récits minimalistes se situe dans les relations entretenues par les protagonistes. Tout repose sur les discussions captivantes échangés par ces derniers peu nombreux puisqu'on a à faire à deux trio et un duo. Des rôles parfaitement interprétés par Kotone Furukawa, Hyunri et Ayumu Nakajima dans le premier conte. Shōma Kai, Katsuki Mori et Kiyohiko Shibukawa dans le deuxième. Ainsi qu'Aoba Kawai et Fusako Urabe pour le troisième. Tous ces comédiens véhiculent une belle alchimie entre eux, les femmes étant rayonnantes et les hommes charismatiques. Leurs rapports sont extrêmement bien ficelés, grâce à l'ambiguïté qui s'en dégage et aux dialogues écrits avec une grande finesse. Ceux-ci procurent énormément d'émotions entre rires, gênes et tristesse. Sur la forme, la réalisation de Ryūsuke Hamaguchi paraît simple à première vue, mais en réalité sa mise en scène est très sophistiquée. Il parvient à donner vie à ses scènes et à les faire évoluer grâce à de tout petits mouvements de caméras d'une grande intelligence. La b.o. est à l'image de ce visuel délicat puisqu'elle est presque absente. Seules quelques rares notes appréciables se font entendre. L'ambiance sonore est plutôt assurée par les sons naturels environnants, renforçant ainsi l'authenticité de ces relations. Les fins de ces contes s'achèvent à chaque fois de façon satisfaisantes, laissant place à une morale ou un questionnement. En conclusion, Contes Du Hasard Et Autres Fantaisies est un long-métrage au contenu atypique, méritant grandement d'être visionné.
3 histoires, 3 contes que Rohmer aurait pu qualifier d'amoraux. Le cinéaste japonais Hamagushi nous raconte 3 histoires ou s'entremêlent sentiments amoureux et érotiques. 3 histoires différentes et vraiment surprenantes dot le point commun est une écriture solide et une mise en scène sobre mais juste. De longs et beaux dialogues, de longs plans séquences, bref le style Hamagushi fait une nouvelle fois mouche cette fois ci à travers ces 3 récits.
Ce film comporte en fait trois nouvelles : une jeune femme fait la rencontre d’un homme et raconte à son amie son 1er rdv avec lui, ses bonnes impressions ; une étudiante essaye de piéger un professeur avec une lecture éristique d’un de ses livres ; deux anciennes élèves d’un lycée se retrouvent dans la rue. Chaque nouvelle est marquée par un événement inattendu qui fait basculer l’histoire. Ça fonctionne bien. Tout est basé sur des dialogues, on ne s’ennuie pas, c’est bien mené et les acteurs sont justes. J’ai aimé ces nouvelles.
J'avais apprécié Asako mais là non. Poser une caméra dans une voiture en plan fixe pendant dix minutes, au cinéma, c'est au-delà du supportable. La suite n'est pas mieux. C'est tout au plus du jeu d'acteurs qui aurait été aussi bien, mieux placé, sur une scène de théâtre. C'est lassant, ennuyeux au possible, sans intérêt, on n'a aucune compassion pour les petites peines de cœur de ces jeunes gens qui s'ennuient dans leur vie.
Un peu perdu par les deux premiers chapitres, le troisième est en revanche magnifique dans son scénario, subtil et très émouvant. L'interprétation des acteurs, autant le dire des actrices, qui sont très centrales dans les trois chapitres, est excellente et la réalisation de qualité. Nous donne à voir un Japon plus moderne, très occidentalisée malgré les quelques touches de poids des traditions qui persistent. Dans l'ensemble, on apprécie cette nouvelles oeuvre du réalisateur, qui n'égale pas les précédentes du fait de cette inégale répartition d'intérêt entre les trois parties.
Le réalisateur japonais Ryūsuke Hamaguchi poursuit sa lancée de nous offrir des pépites dramatiques avec les trois premiers d’une série de sept épisodes de “Contes du hasard et autres fantaisies”. Ces trois histoires intitulées “Magie ?”, “La porte ouverte” et “Encore une fois” ont pour thème commun les coïncidences. Dans la première Meiko raconte sa nouvelle rencontre fusionnelle à son amie, qui se rend compte qu’elle parle de son ex. Dans la seconde, un jeune homme convint une femme mariée de tendre un piège à un professeur de littérature, qui vient d’obtenir un prix pour son roman. Enfin dans le troisième épisode, une femme en croise une autre et pense retrouver l’amour de sa vie. Brillamment joués par les uns et les autres, “Contes du hasard et autres fantaisies” est un objet cinématographique maîtrisé. La mise en scène est simple et permet au spectateur de se concentrer et de ne jamais décrocher des dialogues écrits avec soin. C’est également un film libre, rares sont les longs métrages japonais à parler autant de sexe. Une très belle surprise. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Trois contes , bien distincts, à la façon dont Rohmer pratiquait, où le cinéaste japonais reprend moderato son penchant pour le théâtre là où le verbe se hisse avant le geste et le paraître. Paradoxale peut-être pour un art de l’image, mais Ryūsuke Hamaguchi excelle dans la provocation de ces rencontres fortuites entre femmes qui aiment le même homme ou qui pensent avoir vécu leur adolescence, ensemble. Un prétexte à une reconstruction comme on le rabâche si souvent aujourd’hui. Le réalisateur en fait une antienne sublimée dans le second conte « La porte ouverte ». Une ancienne élève lit à son professeur le passage d’un roman qu’il vient d’écrire. Une scène d’amour et d’érotisme aussi inattendue que magnifique , au rendu scénique inédit à ce jour me semble-t-il. Des premières paroles échangées à la conclusion , l’homme et la femme ne se touchent jamais … AVIS BONUS Un regard très personnel sur le film et son auteur, intéressant Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com