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AZZZO
320 abonnés
847 critiques
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3,0
Publiée le 30 avril 2023
Il y a des sujets tabous dans le cinéma. La question du génocide en est une. Certes, la conférence de Wannsee reste une réunion et il n'est nullement question de montrer l'immontrable, mais il est tout de même question de dire l'indicible. Tout réalisateur s'attaquant à un tel projet doit donc commencer par se poser la question fondamentale qui va déterminer l'esprit de sa réalisation : à qui s'adresse le film ? Ici, le choix du huis-clos et le respect à la lettre du procès-verbal laissent supposer une vocation mémorielle voire pédagogique. Et justement, sans être mauvais, le problème du film est qu'il rate sa cible car la longue litanie de dialogues, sans pause ni mise en perspective, rend la leçon indigeste à qui ne connait pas parfaitement la conférence et ce qui s'y jouait. On peut regretter par-ailleurs que sur un film qui se veut réaliste, les acteurs ne ressemblent guère aux vrais personnages, à l'instar d'Heydrich, beau gosse affable à mille lieues du monstre aryen qu'il était en réalité. De même, on le voit négocier et chercher le compromis dans des scènes imaginées en marge de la réunion or personne ne négociait avec celui qui avait la pleine confiance d'Himmler. Quant à Eichmann, un rôle très important lui est donné, probablement bien supérieur à son statut au moment de la conférence. Un film intéressant pour les férus d'histoire.
Dans la série "Unorthodox" alors qu'elle venait d'arriver à Berlin l'héroïne se libérait des chaînes qui la liaient à sa communauté hassidique en se baignant à Wannsee, dans une scène cathartique magnifique. Dans ce film les caméras de Matti Geshonneck sont tournées de l'autre côté de la rive, dans une grande maison spoliée à un industriel juif, l'endroit où va être mis en place la "solution finale". Pensée d'une manière totalement désincarnée, bureaucratique, pratique. La question étant "d'organiser le plus grand génocide de l'histoire avec le maximum de réussite" tout en pensant un peu à la santé mentale des soldats allemands mais jamais aux victimes, déjà déshumanisées depuis longtemps. Une teinte grise pour un huit-clos austère, glacial, mortifère.
Matti Geschonneck a choisi de livrer un objet quasiment documentaire, austère, dépouillé, le texte, rien que le texte. Sans musique, dont le pathos éventuel pourrait nuire à la crudité des paroles. Dans ce ravissant ermitage des environ de Berlin, entouré de jardins et de bois, a été entérinée la solution finale. Ils sont une quinzaine de hauts responsables, représentant les ministères, le parti, la SS, convoqués par Heydrich à la demande de Göering. Bien sûr, depuis six mois on massacre les Juifs à grande échelle, mais il y a des difficultés que nos bons technocrates, bons gestionnaires vont énumérer; on a besoin de bras, de travailleurs; il faut quand même laisser en vie ceux qui peuvent bosser, en attendant que ce soit l'épuisement qui fasse son office. Il y a aussi de bonnes brutes dans l'assistance, dont le seul souhait est d'avoir vraiment les moyens matériels et financiers pour traiter le problème, parce que ça traîne quoi!On s'assoit, on boit des liqueurs ou du café en écoutant Heydrich faire les comptes. Reinhard Heydrich (Philipp Hochmair) est mondain, aimable, toujours souriant, il a réponse à toutes les questions avec aisance et naturel. Adolf Eichmann (Johannes Allmayer) est, lui, le secrétaire impassible qui connait tous les chiffres et les énonce avec un visage particulièrement inexpressif.... Film austère et passionnant, qui devrait être montré dans tous les collèges.
Le film montre avec la force du réalisme d’un épisode de notre Histoire contemporaine – la conférnce de Wannsee en 1942 - comment s’est décidée avec les moyens modernes de l’époque la mise en œuvre de la purification ethnique, l’un des piliers de l’idéologie du régime nazi parvenu au pouvoir en 1933. Les acteurs sont tous parfaits dans leurs rôles, du plus zélé au plus retord en passant pas ceux qui ne se posent pas de questions, ceux que ça ne dérange pas tant que leur pré carré n’est pas atteint et enfin ceux qui ont connu les souffrances d’un conflit passé et ne veulent pas y retomber mais se trouvent pris (malgré eux ?) dans une spirale qui les dépasse. Le vide abyssal de pensée critique et d’humanité des consciences est ici froidement mis en évidence et ne trouvera pour rempart rationnel - mais malheureusement insuffisant - à la bêtise crasse et à l’absence totale d’humanité que la force froide et implacable du droit, seuls les aspects juridiques et calculateurs pourront partiellement s’opposer à une telle flambée de volonté de destruction envers une ethnie chargée de tous les maux de l’époque – jusqu’au déclenchement de la seconde guerre mondiale - ; le spectateur ne peut que compatir pour ces âmes à ce point insensibles et laissées sans réaction, sous l’emprise d’un tel instinct de destruction animé par une autorité n’admettant aucune défiance. La source du mal est bien là, le remède est présenté mais il est trop tard pour faire machine arrière, le défaut d’éducation, l’ignorance et le manque de jugement personnel conduisent alors la plupart à se laisser aller à l’ignominie, le plus souvent dans la plus complète indifférence quand ce n’est pas avec la plus grande délectation… Ce film nous rappelle que les valeurs humaines ne sont pas innées et qu’elle doivent se travailler, que ce n’est pas non plus une question d’âge ou de culture mais de raison, de réflexion et de vécu aussi, enfin ce film nous rappelle que l’on n’est pas tous égaux sur cette aptitude à s’indigner et à contrer l’indicible, un gouffre sépare aussi certaines consciences de ce point de vue, et l’on n’a assurément pas trop de toute une vie pour tenter d’y parvenir.
Mise en image de la fameuse conference dite " conference de Wansee" qui eut lieu le 20 janvier 1942, dans la villa Marlier ( situee a une vingtaine de kms de Berlin), a partir du proces verbal officiel des echanges entre les participants.
On sait que la conference eut pour objet la prise de controle par Heydrich ( assassine cinq mois plus tard a Prague), chef de l'office central de la surete du Iiiem Reich, de l'organisation de la " solution finale" ( endlosung).
Au plan historique la portee de cette conference connut des divergences entre historiens.
Par dela l'aspect historique de cet episode tragique du genocide juif, " la conference" tourne en studio, donne a voir le visage de l'incarnation et de l'expression du mal exprime par un areopage de gens cultives (50 pour cent des participants environ etaient titulaires d'un doctorat).
Le film souligne que la culture n'est pas une protection systematiquement efficace contre la barbarie.
" la conference" est adroitement mis en scene, ne comporte aucun temps mort et se montre, selon moi, a la hauteur du sujet traite. On notera que le casting et l'interpretation sont formidables.
Magnifique, réalisation d'un huis clos historique. Des dialogues très travaillés : chaque phrase apporte une pierre à l'édifice. Les acteurs, servis par une bande son impeccable, rendent l'atmosphère haletante. On s'y croirait. Évidemment, comme d'habitude, dans le texte concluant le film, 6 millions de juifs sont comptabilisés, et zéro gitan...
La mise en scène, concise et soignée, sous forme de huis clos, donne un aspect radical à l'œuvre, l'ensemble est intelligemment rythmé et les dialogues édifiants démontrent subtilement la monstruosité cachée dans la bureaucratie occidentale propre et eduquée. Mais en ces temps troubles, une mise à distance un peu plus équivoque aurait été préférable.
La froideur de la réalisation concorde parfaitement avec celles avec laquelle des propos glacants sont énoncés comme de simple problème d'organisation. Pas besoin d artifices donc.
Film sur la conférence qui avait pour but d'organiser les modalités de la solution finale. L'intérêt du film est une reconstitution au plus près de la réalité de la personnalité des principaux dignitaires nazis ayant participé à cette réunion. On comprend que, bien qu'étant très effacé et peu loquace, Eichman en est le principal cerveau. Film à voir d'un point de vue historique.
Un film à voir d’urgence tellement il est bien réalisé et interprété. C’était pas évident avec un max fiction et docu historIque. C’est glacial et glaçant. La race juive était pour eux selon les dires de leur Führer responsables de tous les maux dont la guerre. C’était un ennemi à neutraliser. Le mystère reste pourquoi certains individus cultlvés dont des docteurs ici ont pu croire ces aneries. Tous les acteurs sont bons bien que je pense le vrai Heydrich moins souriant à l’époque, et Müller smoins rigidifié que dans le film. Merci pour ce film.
Que dire, comment juger d'un tel film qui - d'après le compte rendu secret de l'époque- reproduit la conférence de Wannsee où furent mises au point par les dignitaires nazis - Heidrich , Eichman, etc.- les modalités pratiques de l'élimination des juifs d'Europe. et le principe même de cette élimination. Il ne peut être question de faire du "beau" cinéma d'un tel sujet ! En revanche, il manque un prologue qui nous présenterait les participants à la conférence , car il faut bien l'avouer on est passablement largué pendant une bonne partie du film, d'autant plus que l'abondance des dialogues en allemand évidemment oblige à une gymnastique visuelle vers les sous-titres alors que les enjeux au début sont loin d'être évidents. Cela fera un excellent document à regarder en "rejouer" ..
Édifiant, cette réunion industrielle sur le devenir des juifs. Déjà la productivité, la rentabilité , les économies et le bien être du personnel ! À vomir, mais tellement indispensable !
Un film absolument glaçant, mais vraiment passionnant du début a la fin, sur la conférence nazie présidée par reynard heydrich en 1942, pour organiser et planifier la solution finale, dans le but d’exterminer tous les juifs d’europe. On a l’impression d’assister a une réunion organisée par une multinationale ou des cadres supérieurs argumentent pour trouver les meilleures solutions pour le bien de l’entreprise, alors qu’en fait il s’agit d’organiser l’extermination de 11 millions de juifs. Ce huis clos, sans musique qui se passe quasiment intégralement dans la même pièce, aurait pu être fastidieux, mais malgré l’horreur du sujet, la mise en scène virtuose parvient a capter notre attention, durant tout le film, sans une seconde d’ennui.
Le 20 janvier 1942 dans une villa à Wannsee, une quinzaine de cadres de diverses administrations du régime nazi sont réunis à l'initiative de Reinhard Heydrich. Pendant 90 minutes, ils vont discuter de la solution finale de la Shoah et des conditions de sa mise en oeuvre, habilement conditionnés par le SS. En salle le 19 avril.
spoiler: La Conférence est une réalisation très spéciale qui n'est pas évidente à aborder. Dès le début du film, il est nécessaire de se concentrer pour intégrer la fonction de chacun des 15 personnages et ainsi comprendre pleinement les stratégies, manipulations et enjeux qui vont se tisser autour de la table durant le reste de la réunion. Malgré l'apparente staticité de la caméra, j'ai été captivé tout du long par la manière dont les organisateurs réussissent à imposer leur vision et agenda au reste des convives, alors que l'on parle de l'assassinat de 6 millions de personnes.