"Ghost Rider" est ce que l'on appelle communément par delà mes terres un gentil nanar. Un peu trop gentil, je pense, tellement qu'il en devient niais et naïf. Pauvre petit Nicolas pensa convaincre avec sa tête de mort et ses flammes à tout va. Qu'il est gentil le petit! Sauf que le problème, mon gars, c'est que quand tu prends un bon gros Yes man pour qu'il fasse ton film, faut pas t'attendre à des merveilles. Ouais, Mark Steven Johnson est un gros Yes Man. Je sais, je n'avais pas dit cela pour ma critique de "Daredevil", mais depuis, j'ai vu "Ghost Rider", et ça, ça change tout. Parce que "Ghost Rider", comme je l'ai dit, est un bien gentil nanar. Et comme tout gentil nanar qui se respecte, il est loin d'être mignon, mais qu'est-ce qu'il est plaisant! C'est tellement amusant de voir tout le monde se planter lamentablement, en particulier le jeune enfant ( dans sa tête ) Nicolas Cage. Sauf que le problème, en fait, avec ce film, c'est qu'il plombe totalement et irrémédiablement son acteur principal. Parce que Cage, en vrai, ce n'est pas ça. En vrai, ce mec, c'est "Volte/Face", "Lord Of War", "Rock", "Windtalkers", "Rusty James", "Birdy" ou encore le tout récent "Joe", que je suis juste impatient de voir. Tu vois, en vrai, Cage, c'est un acteur, un vrai. Le soucis, c'est que comme beaucoup, il s'est tout simplement perdu au tournant des années 2000. Et là, notre ami, il est catastrophique, à tel point mauvais et ridicule que je me suis demandé s'il ne l'avait pas fait exprès pour plomber le film. Non parce que là, il en tient ne couche, quand même! Y'a qu'à le voir à chaque transformation, c'est juste hilarant! Le mec te fait les gros yeux, cris comme un taré, et a un espèce de sourire figé aussi moche que grotesque. Ou alors quand il nous débite ses inimitables dialogues sur le sens de la vie et de la mort, ou quand on le voit sortir à sa bien aimée qu'il est en fait un cavalier de l'enfer qui, toutes les nuits, s'en va sur sa moto enflammée zlatanner de pauvres bandits et renvoyer en enfer les petits rejetons de Satan. Et bien sûr, comme tu dois t'en douter, il n'est pas du tout aidé par es mêmes dialogues. Et là, franchement, y'a du lourd, de l'intersidéral, du cosmique, du tellement perché que tu te demandes comment les mecs ont fait pour redescendre de l'arbre. Et je plaisante pas! C'est juste... juste... juste émouvant quoi! C'est vraiment magnifique, d'une finesse tellement juste et belle que j'en ai eu les larmes aux yeux... de rire! Ah, t'as cru que j'étais sérieux? Hahahahaha!! J'ai rarement relevé une écriture aussi catastrophique, même dans les plus mauvais Marvel que j'ai pu voir ( pire qu' "Elektra", fallait le faire! ). C'est pas tant les dialogues qui gênent, puisqu'ils s'avèrent franchement hilarants ( quoi que cela peut-être une forme de gêne de constamment éclater de rire devant des répliques ), c'est surtout et donc principalement l'écriture des personnages. Est-ce que je fais comme avec "Elektra" et "Hulk"? Oui, je peux vraiment pas résister... Alors, en premiers lieux, t'as monsieur crane chauve ( et blanc ) qui arrive, tout feu tout flamme, et il est vraiment pas content, genre pas content de chez pas content, avec la voix caverneuse, la chaine, les pics sur le blouson, et tout tout ça. Et puis, t'as Cendrillon la belle qui débarque, genre la princesse du héros, celle pour qui il se défendra bec et ongles. Sauf que le pas gentil Maltazard ( parce que sans déconner, le mec, en vrai, à exactement la même silhouette que le méchant d' "Arthur et les Minimoys" ) débarque tout droit de l'enfer ( des nanars! ), et qu'il n'est pas seul. Mais ça, il ne le sait pas! Se tapent donc l'incruste Blackheart, le monsieur qui tuait en touchant, et ses trois potes, là, des bons gros loosers comme en trouve pas de par chez nous. Y'à monsieur propre qui le suit de très près, le genre rasé de près sur le crâne avec une boucle d'oreille bien dégueulasse ( je me souviens plus de la boucle d'oreille, mais bon, on va faire comme si ! ). Sauf que le problème, avec Monsieur Propre, c'est qu'il est un peu schizophrène. Non, pas qu'un peu en fait. Le gars prêche la propreté ( et non la pauvreté ), et se change en terre. Classe comme paradoxe, non? Et puis, ses deux grands amis d'enfance débarquent, l'air véner pas déter. C'est l'aspirateur et le saut d'eau. Sans déconner, quand t'as un mec qui a exactement la même gueule que Monsieur Propre, t'évite de filer le pouvoir du vent et de l'eau à ses congénères. C'est juste de mauvais goût... Ou tout simplement ridicule! Et quand on voit la rapidité avec laquelle le Ghost Rider s'en débarrasse, on comprend qu'il est nait pour faire le ménage... Popopo!!! Magnifique, ce paragraphe! Juste, MA-GNI-FI-QUE. Désolé, j'apprécie ce que je fais! Le problème, c'est que les combats contre les "gros" badguys sont tellement rapides et bâclés qu'on se demande si, on final, le tout ne tombe pas à l'eau. Ou je pourrai plus rapidement dire qu'ils ont l'effet de pétards mouillés. En gros, c'est nada, niet, rien! En fait, le problème avec ce film, c'est que même si je lui trouve tous les défauts du monde que le créateur du cinéma a pu lui attribuer, je l'apprécie tout de même. C'est surtout, je pense, parce qu'il possède ce côté joyeusement débile. Et le pire, dans tout cela, c'est qu'il l'assume à mort, à donf je te dis! C'est juste abusé, on en est presque dans de l'auto-dérision. Mais malheureusement, on se situe trop dans l'involontaire parodie pour que le tout puisse nous paraître crédible. Il accumule avec une hargne et une force telles les pires clichés que j'en suis venu à me demander comment les scénaristes trouvaient la force d'assumer un tel rythme, et de ne jamais faillir. T'as pas une seconde sans lieux communs, cherche pas! Pour comprendre le niveau du truc, t'as qu'à voir la scène de l'interview vers le début. Elle, honnêtement, elle est tellement magique et intense que j'en ai versé ma petite larme. Enfin intense, intensément bête oui! "Ghost Rider", c'est un bon gros nanar comme on n'a plus le courage d'en faire. Chacune des apparitions de Cage est un gros délire à se taper entre potes. Le pauvre, ne sachant pas ce qu'il vient foutre ici, à constamment le regard d'un chien battu, l'attitude d'un bulldog et le charisme d'un chiwawa. Aux côtés de Monsieur Propre, de son aspirateur et de son saut d'eau, on a une belle brochette de vainqueurs!