Ghost Rider est un métrage assez décevant d’un comic Marvel. Ce n’est pas une plaie totale, mais quand même, il y avait matière à mieux.
Premier point, l’interprétation. Celle-ci n’est pas égale. Certains acteurs s’en sortent bien, d’autres bof. Parmi ceux qui surnagent, Sam Elliott, Eva Mendes et Peter Fonda. Tous sont malheureusement sous exploités. Leurs personnages sont peu intéressants, et c’est regrettable. Parmi ceux qui ne s’en sortent pas bien, Wes Bentley. On le dirait tout droit sorti du Pacte du sang (ce n’est pas un compliment), il manque de charisme, sa présence est totalement fade, il y a peu de consistance dans sa prestation. Dommage. Enfin, Nicolas Cage. Il y a des hauts, des bas, il traverse le film en s’avérant parfois très convaincant, et parfois il est à la limite du cabotinage excessif, frôlant le ridicule. C’est donc une composition moyenne qu’il nous propose, et elle ne convaincra clairement pas tout le monde. A noter que son personnage n’est guère plus approfondi que les autres. C’est là un des points marquant de Ghost Rider, que l’on va retrouver dans l’histoire, à savoir la superficialité.
L’histoire qui nous est proposée est trop moyenne. Scénario vu mille fois, la seule réelle originalité de Ghost Rider, c’est son héros. Et malheureusement, patatras, Johnson est aux commandes et comme avec Daredevil, il ne s’ennuie pas du tout avec les personnages. Du coup on a une histoire avec des rebondissements clichés attendus depuis des lustres et fort peu enthousiasmants, un Johnny Blaze sans épaisseur, une histoire d’amour parallèle pathétique tant elle est stéréotypée et banal. Très vite le désintérêt pointe. D’autant que le métrage commence vraiment assez tardivement, avance selon un rythme très haché manquant cruellement de fluidité, et se conclue sans convaincre, car la fin est loin d’être à la hauteur. Là c’est le gros point faible.
Du point de vue visuel, c’est pas mal. La mise en scène est un peu prétentieuse, clinquante, avec beaucoup d’effets de style au rendu moyen, mais elle fait preuve d’une nervosité bienvenue, et s’avère globalement lisible, en particulier dans les scènes d’action ce qui est un bon point. La photographie fait preuve d’une certaine recherche esthétique. Elle joue bien le contraste des couleurs froides et chaudes, il y a quelques séquences très belles même si on pourra reprocher parfois une trop grande artificialité des images. Plus de naturel aurait pu être sympathique. Les décors sont convenables. Compte tenu du budget conséquent du film ils restent sans doute trop faibles. Les fx sont très nombreux. Ceux qui sont allergiques au numérique, passez votre chemin. Il n’y a quasiment pas un plan sans images de synthèse. Globalement le rendu est bon voir très bon, c’est une bonne surprise. Quelques effets restent quand même en travers de la gorge (le combat avec le démon aquatique par exemple). Les scènes d’action sont inégales. Quelques unes valent le coup (la première apparition de Ghost Rider entre autre), d’autres sont trop faibles (le combat final presque indécent). Enfin le film n’est pas horrifique et sa violence est contenue. Il vise clairement un public large, cela lui enlève peut-être de la personnalité, mais bon, après tout c’est un choix. Enfin en matière de musique, oui ce n’est pas trop mal. La bande son rock est fun.
En somme, Ghost Rider visuellement n’est pas trop laid. Ce n’est pas parfait, il y a des lacunes, mais ca tient, même si le budget de 110 millions aurait surement pu permettre mieux. En revanche sur le fond c’est un gouffre. Scénario, personnages, c’est fade, sans relief, et on cherche un peu au final le coté transgressif de la matière originale. Je lui mettrai 2.