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Cinememories
478 abonnés
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3,5
Publiée le 21 février 2024
"Nul besoin d’être au fait des théories quantiques pour explorer les vastes horizons d’Universal Theory. Timm Kröger s’assure que sa vision hitchcockienne du multivers reste suffisamment obscure afin que l’on médite sur la trajectoire des personnages, dont la prédestination ne semble jamais définitive. Ce film noir nous invite à un jeu de piste stimulant et visuellement exaltant !"
"L’esthétique du film à elle seule suffit à brasser tout un tas de références cinématographiques identifiées, d’Alfred Hitchcock à David Lynch, en passant par Otto Preminger. [...] Mais en réalité, ce jeu d’identification n’est ici que pour justifier la « théorie du tout » qui se joue dans les Alpes suisses, tandis que la Guerre Froide bât son plein et que le monde est vraisemblablement plongé dans une hallucination collective. Ce n’est pourtant pas dans une vue d’ensemble que le réalisateur étudie la question. C’est plutôt dans ce petit périmètre du multivers et de l’inconscient de son héros qu’il nous invite à renoncer à la raison."
"Universal Theory nous raconte comment Johannes devient peu à peu le fantôme de sa propre histoire, tandis que sa théorie ésotérique des mondes parallèles ne semble pas aussi réfutable qu’il n’y paraît. [...] À défaut de développer des réponses claires, le film brille par la photographie de Roland Stuprich, qui tutoie l’esthétique visuelle des années 50 et 60. Et la partition du compositeur Diego Ramos Rodríguez aide invariablement à nous immerger dans ce dédale onirique. De cette façon, certains éléments ont plus de relief au visionnage, à commencer par les fantômes de la Seconde Guerre mondiale.
"Le multivers est loin de constituer le concept le plus novateur du moment. Malgré tout, il existe un regain d’intérêt dans ce bad trip obsessionnel. On ne sait jamais vraiment où on va dans Universal Theory, un film noir teinté d’onirisme, où la forme l’emporte clairement sur le fond. L’intrigue avance dans une ambiguïté qui distord l’espace et le temps, révélant ainsi différentes facettes de la condition humaine à travers Johannes, un héros mélancolique qui ressasse les mêmes questions existentielles que nous."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
Un magnifique film, il nous caresse la rétine à chaque plan, jusqu'à un superbe bouquet final. La BO est top également! Avis aux fans de jazz... à voir!
Meilleur film de SF que j'ai vu depuis très longtemps. Un beau hommage à Hitchcock et Lynch, avec une touche de Nolan. Tout est génial dans ce film : les images, les acteurs, la musique... Un coup de coeur ! Fortement recommandé.
On commence avec un film en couleur et on pense presque s’être trompés. Puis, ok, on capte le truc autour du « multiverse »: ce jeune scientifique croit en l’existence d’autres mondes. La suite du film est essentiellement le flashback des péripéties qui l’ont amené à croire ferme en sa théorie. Et c’est saisissant. Beau, d’abord, tout en référence à un beau cinéma classique type Hitchcock. Et complètement prenant pour peu qu’on se prête au jeu de tirer les fils qu’offre l’intrigue. On ne dira rien de la dernière partie, si ce n’est qu’elle m’a laissé bouche bée et avec un gros frisson à la sortie de la salle. Super découverte!
Un film génial ! C'est si rare de voir du cinéma comme celui-ci de nos jours. Les acteurs sont justes, ils nous embarquent dans un congrès scientifique dans les Alpes Suisses où la réalité est ébranlée, les images sont subtiles et intenses. Timm Kröger est indéniablement un cinéaste à suivre de près.
Tourné dans les Alpes Suisses et en noir et blanc, ce premier long métrage de ce réalisateur a des qualités techniques indéniables dans le traitement des images. Mais ce thriller qui flirte parfois avec le fantastique m’a paru lugubre, compliqué et surtout beaucoup trop long.
Ce n'est pas si fréquent qu'un film en langue allemande arrive en compétition à la Mostra de Venise. Le réalisateur allemand Timm KRÖGER, né en 1985 à Itzehoe, y est parvenu cette année. Son film LA THÉORIE DE TOUT est un choc, illustré en cinémascope noir et blanc, extrêmement insolite et qui marque par son intensité.
Dans un cadre, nous voyons une apparition apparemment typique d'un talk-show de 1974 : l'auteur Johannes Leinert (Jan BÜLOW) présente son premier roman LA THÉORIE DE TOUT. Il s’agit apparemment de sa propre histoire, qui se serait produite douze ans plus tôt. Johannes de l'année 1962 est en route pour un congrès de physique dans les Alpes suisses avec son directeur de doctorat (Hanns ZISCHLER). Une fois sur place, tout a été retardé car le célèbre physicien de Téhéran n’était pas encore autorisé à partir. Les scientifiques passent le plus souvent leur temps dans la neige. Johannes rencontre une mystérieuse pianiste (Olivia ROSS) qui en sait beaucoup sur lui et sa jeunesse. Lorsqu'un des professeurs (Gottfried BREITFUSS) est retrouvé mort et horriblement mutilé, les événements prennent des traits de plus en plus mystérieux...
Dans de belles images, Timm KRÖGER rend un hommage élégant à l'histoire du cinéma et livre en même temps un puzzle impressionnant sur le passage du temps au XXe siècle. La façon dont tout cela est connecté est laissée à l’interprétation de chaque spectateur. La forme et la conception de l'image s'inspirent de l'histoire du cinéma allemand du début des années 1960, sans pour autant négliger les influences internationales. Outre les modèles cinématographiques tels que HITCHCOCK et RESNAIS, il faut également penser aux modèles littéraires de KAFKA à Thomas MANN (LA MONTAGNE MAGIQUE) en passant par Friedrich DÜRRENMATT (LA PHYSIQUE). Mais on peut également voir les influences des films de genre des films d'Edgar Wallace qui étaient si populaires à l'époque. La connaissance approfondie de l'histoire du cinéma du réalisateur KRÖGER se reflète également dans le fait que le roman de Johannes est tourné sous le titre LA TEORIA DEL TUTTO par la Cinecitta romaine, qui était à l'époque le plus grand challenger d'Hollywood. Il est également merveilleux que l'exceptionnel réalisateur allemand Dominik GRAF (LE CHAT / LES GAGNANTS / FABIAN : ALLER AUX CHIENS) ait pu être conquis en tant que narrateur.
Ce film est extrêmement agréable, mais peut être trop dispersé et sans but pour certains cinéphiles. Mais Timm KRÖGER a définitivement remporté un grand succès, qui montre une fois de plus aux cinéphiles d'aujourd'hui la fragmentation presque inexplicable des événements mondiaux du XXe siècle. Un film comme celui-ci arrive vraiment à point nommé !
Une belle mise en scène avec des acteurs doués et une bande son assez efficace. Après malgré un film plutôt attrayant en général, il y a des longueurs et le scénario aurait mérité d'aller plus loin, d'avoir plus d'ambition, on reste un peu sur notre faim.