"Tout est dans tout et réciproquement" rigolait Pierre Dac et cette maxime s'applique parfaitement à ce film, mais sans la dimension comique, tant le réalisateur se prend ici au sérieux. C'est pompeux et prétentieux, fumeux et filandreux. Ah ça les référence abondent, comme s'il en pleuvait, du Murnau (les ombres qui se détachent d'un coup), du Welles (la lumière qui surgit sur un visage), de l'Hitchcock pour l'intrigue incompréhensible, du Fritz Lang
pour les complots torves
, du Lynch pour l'histoire d'amour évanescente... C'est ultra-référencé, mais pour quel résultat ? A défaut de congrès scientifique, un pensum à la bande son, certes belle, mais envahissante, au jeu outré des comédiens dans le plus pur style expressionniste (les policiers, le concierge, la comtesse russe...) et à l'inspiration défaillante. On y comprend que pouic, ce qui peut s'accepter (d'excellents films se passent de scénarios qui tiennent), mais c'est parce que le spectateur se sent moins intelligent que le réalisateur qui le regarde en surplomb. Regardez comme je suis doué, comme je suis fort, comme je maîtrise la physique quantique ! Une longue esbrouffe, où se détache la figure de Johannes (
très beau plan où il écoute la montagne
), les paysages enneigés en noir et blanc, les tunnels effrayants des cauchemars... Il y avait de quoi faire, avec moins de vanité : cela pète plus haut... et ça fait pschit.