Comme dans son premier long-métrage, Du soleil dans mes yeux (2018), Nicolas Giraud s’accorde l’un des rôles principaux dans le scénario qu’il a écrit et maintient Hélène Vincent dans sa distribution. Les similarités entre L’astronaute et son aîné s’arrêtent là. En effet, le contenu des deux films diffère beaucoup. Le scénario de L’astronaute bien que plausible relève presque de l’utopie d’un savant fou. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/albi/oeillades-2022/#A
En avant-première au Arras film festival, ce film est bien séquencé, de belles périodes de doutes, de rebondissements, de relations humaines familiales et amicalement vers un projet orbite qui pourrait être un fait réel. Elon Musk l'a fait avec plus de moyens. Bravo ! belle réussite en février 2023 lors de son lancement officiel.
Le premier défi de L'Astronaute est de nous faire croire au projet totalement dingue et a priori irréalisable d'un ingénieur aéronautique. Une obsession depuis l'enfance, arrimée à celle de son grand-père, une ambition à rêver debout, simplement pour pouvoir dire "bonjour là-haut." Et si on adhère à cette histoire, après une phase d'incrédulité, c'est qu'elle s'appuie sur un certain réalisme, sans pour autant abreuver d'explications et de termes abscons. Il est clair que le réalisateur, Nicolas Giraud, a délaissé le spectaculaire (quoique, parfois ...), non seulement pour des questions de budget, mais aussi par choix, convaincu que le meilleur effet spécial est bien l'humain. Les relations entre les différents personnages de L'Astronaute ont quelque chose de candide, mais il est aisé de l'accepter, à partir du moment où la notion d'équipe vient renforcer une entreprise personnelle, qui ne peut réussir que si elle s'inscrit dans un plan collectif. Bien dans l'esprit, aucun acteur ne semble tirer la couverture à lui, tous égaux de Mathieu Kassovitz à Hélène Vincent, dans les traces de Nicolas Giraud, d'une sobriété exemplaire. Le principal point faible du film est relatif : ses dialogues, assez ternes dans l'ensemble, sans doute par volonté de rester terre à terre, si l'on ose dire, et d'une certaine manière "déshéroïser" les artisans d'un rêve aussi dément. Que nous, spectateurs, partageons avec un enthousiasme d'enfant.
Wouah! C’est peu dire que Nicolas Giraud nous met la tête dans les étoiles avec son second film après « Du soleil dans mes yeux ». Et, en toute honnêteté, on partait avec quelques à priori plutôt négatifs et un sentiment de circonspection au vu du sujet de cette œuvre unique en son genre dans le paysage cinématographique français. Jugez plutôt : un jeune fils de fermier qui veut poursuivre le rêve de son grand-père, construire une fusée et être le premier astronaute civil à aller dans l’espace seul. Un pari de cinéma et de mise en scène hautement ambitieux pour cet acteur français peu connu mais à la filmographie tout de même bien garnie. Et un pari réussi haut la main tant son film nous transporte, nous émeut et nous émerveille du début à la fin et de manière habilement crescendo. « L’Astronaute » met en scène l’histoire d’un rêve improbable et il parvient également à nous faire rêver comme seul le septième art et la puissance des images peuvent et savent le faire.
On se demande tout de même avec curiosité comment Giraud a pu convaincre des producteurs de financer un tel projet au postulat tout de même très casse-gueule. Eh bien, bravo à ceux qui lui ont permis de construire et réaliser ce projet unique et commun à nul autre. La magie opère à chaque instant et sur chaque coin de la pellicule. Toute la bande de personnages qui va l’aider à construire et faire décoller sa fusée est attachante et bien écrite. Cet esprit de groupe, un groupe qui est prêt à tout pour réaliser le rêve de cet homme, a quelque chose de touchant et de beau qui confine au sublime et qui nous happe plus le film avance. Autour de l’acteur, qui a également le courage de se mettre également en scène, tous sont tellement convaincants et investis que cela crée une belle dynamique d’ensemble de laquelle il serait difficile de favoriser une prestation plutôt qu’une autre. Ils sont tous bons, tous justes et tous vrais et ils participent à créer ce sentiment de chaleur humaine et d’un champ des possibles élargi.
Si le premier quart d’heure, on trouve cela un peu farfelu et que l’on se demande sur quel pied danser (science-fiction, comédie, drame, ...), une fois l’histoire et les enjeux lancés, on ne décroche plus nos yeux de l’écran jusqu’au fameux décollage. Et au vu du peu de moyens impartis, c’est impressionnant de maîtrise et de technique. Le dernier acte est clairement fabuleux, en forme de bouquet final où les émotions véhiculées (dont on taira la cause première pour laisser la surprise) ne peuvent que vous faire verser des larmes. « L’Astronaute » est autant un feel-good movie, que l’histoire d’un accomplissement personnel et la perpétuation d’un rêve. La musique qui rappelle celle de « Interstellar » par moments est du meilleur effet et la réalisation du jeune cinéaste impressionnante de savoir-faire et de maîtrise. Certains détails, comme des plans de coupe bien vus, cette photographie imprégnée de teintes bleutées ou cette météo grisâtre donnent un charme fou au long-métrage. C’est ce qui s’appelle un petit miracle de cinéma rempli d’émotion dont l’humilité n’a d’égale que la folie du projet et sa réussite incontestable. Du grand cinéma populaire, intelligent et original qui devrait, enfin qui doit, faire un carton!
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On ne s'attend pas à un film français sur l'espace... Mais ce film vaut vraiment le détour. Le scénario est simple mais efficace. La réalisation est pleine de poésie, de tendresse. Une vraie aventure humaine qui nous fait vivre plein d'émotions. La construction de la fusée est un prétexte pour plein de choses.