La Belle et la Bête mélangé avec...Hannah Montana ? Comment ça, vous ne voyez pas le rapport ? La jeune fille invisible à l'école, qui n'arrive pas à s'épanouir sous son apparence réelle, mais est la méga pop-star numéro 1 adulée de tous, cachée sous le pseudo "Bell"... Et qui chante sur l'amour et les messages faciles (et très niais) toutes les vingt minutes, ne manquait plus que les gags et on y était. Il nous a mis un coup de vieux, ce synopsis, d'autant plus lorsque déboule la deuxième intrigue (dont la transition est bancale), celle du conte de la Belle et la Bête (en version tardive, et non l'originale, pour cette dernière : allez chez Cocteau). Malheureusement, on pense que même Disney pourra être étonné de la dose de mièvrerie dont fait part ce Belle, à toujours laisser les images s'épancher dans les frôlements tendres de la jeune fille sur la bébête si forte et puissante, si ténébreuse (avec sa mèche qui lui couvre les yeux, trop dark), et un final noyé sous les larmes et les bons sentiments qui le réservent à un jeune public ou amateur de guimauve. Pour notre part, on a souvent eu envie de décamper devant ce discours sur le danger des réseaux sociaux et des avatars, aussi fin qu'un éléphant, à la mise en images épileptique et aux personnages secondaires dont on se fiche éperdument, de même que le fonctionnement de ce monde (pourquoi l'héroïne est une femme en belle robe alors que d'autres ressemblent aux Thundercats en costume moulant ?) ou même de la fin de l'intrigue, inexistante :
parce que la jeune fille a lancé un regard noir au papa violent, il s'arrête de battre ses enfants et s'écroule (face à cette scène, on tombe aussi sur nos derrières)...et ? Est-on vraiment censé croire que ce petit regard en biais suffira à ce qu'il ne recommence pas ? Comme il récidive dès après avoir été exposé publiquement
, on peut se douter que cette happy-end cucul n'est qu'une façade, qui est assez maline pour couper juste avant que le spectateur ne s'en aperçoive (sauf que...). Évidemment, Mamoru Hosoda créé de belles images ponctuelles, comme les concerts qui jouent avec l'immensité de la foule, les gros plans sur la chanteuse très lumineux et colorés, mais cela ne suffit plus. On veut maintenant plus qu'un bel emballage, et à part ses messages engagés faciles (à portée d'ados, guère plus) et ses bons sentiments dégoulinants, Belle nous a franchement déçu.