« Le cinéphile hardcore en moi se hérissait lorsqu’il entendait les spectateurs sortir d’un film en disant qu’ils avaient passé
« un bon moment ». Pour moi, un film devait vous secouer, vous bouleverser, vous deviez en sortir transformé ! Aujourd’hui, je me dis que « passer un bon moment » c’est devenu un luxe et que, si un film réussit à avoir cet effet-là sur le public, c’est déjà un énorme accomplissement. »
C’est raté monsieur Laurent Tirard.
J’avais passé un bon moment avec votre « Molière », avec « Le petit Nicolas », avec « Le retour du héros », avec « Le discours ». Pour autant je ne suis ressorti ni bouleversé ni secoué ni transformé.
« Passer un bon moment est flatteur ». C’est un compliment. « Un énorme accomplissement » !
C’est tout même mieux de s’entendre dire : « J’ai passé un bon moment qu’un mauvais moment » non ?
Des films où j’ai passé de très bons moments, sans pour autant dégoter nécessairement le message politique ou social, il y en a à l’appel : de « La grande vadrouille » à « Papy fait de la résistance », de « Plume de cheval » à « La chèvre », de « L’homme de Rio » à « OSS 117 : Nid d’espion » etc…pour rester dans le genre comédie.
Et puis, rien n’interdit d’analyser le « très bon moment ».
Quelque part, « Le cinéphile hardcore » qui s’hérisse à l’idée qu’un autre cinéphile ne passe qu’un bon moment est un cinéphile non seulement arrogant mais aussi malheureux car s’il ne trouve pas matière à disséquer, le film est à jeter.
Il appartient à chacun de voir ce que le « très bon moment » dissimule. C’est une question de ressenti.
Franchement, je ne vais pas analyser « Le petit baigneur », encore moins « Oscar » ou « Pouic-Pouic » par exemple. J’ai passé de très bons moments. Là est l'essentiel.
Il n’y a pas que dans le genre comédie évidemment.
Oui, monsieur Laurent Tirard, « passer un bon moment » c’est devenu un luxe ».
« Juste ciel ! » n’a pas ce luxe…
Sans rancune et à une prochaine fois…