L'année 2020 fût tellement insolite, tellement imprévue et hors-normes que l'idée d'en faire un faux documentaire, qui plus est par les créateurs de "Black Mirror", s'avère intrigante. En un peu plus d'une heure de temps, "Mort à 2020" se présente comme une rétrospective décalée et succincte, une satire qui fait le pari de rendre risible l'épouvantable. Grâce à un beau panel d'acteurs, on décortique les événements survenus pendant cette année pas comme les autres. Ces derniers interprètent des intervenants à la ramasse, spécialistes ou non, qui contribuent au ton humoristique et absurde de ce documenteur. Alors que certaines interventions laissent totalement indifférent (Samuel L. Jackson et Lisa Kudrow), d'autres sortent du lot. Hugh Grant, bien grimé en historien grisonnant, est l'un des seuls à sortir le grand jeu tandis que Diane Morgan, en banale citoyenne anglaise à côté de la plaque et ahurie, est le point de vue le plus comique, sans doute parce que c'est le plus proche du nôtre. Incendies en Australie, crise du COVID, politique américaine, Black Lives Matter... tout est passé en revue, mais de façon assez anecdotique. Le concept, bien qu'intéressant au début, trouve très vite ses limites en devenant rébarbatif et peu inspiré. Alors oui, on adhère ou non, tout dépend de notre humour, de notre sensibilité et de notre capacité de recul sur les événements. Quant à moi, je n'ai pas trouvé d'intérêt à cette satire sans doute trop fraiche et montée dans la précipitation pour arriver sur la plateforme en fin d'année. En effet, "Mort à 2020" a la forme d'un gros bordel dénonciateur mais pas très bien maitrisé, faute d'une écriture bancale et bâclée. La satire réussit à peine à faire sourire à quelques moments mais on ne peut pas dire qu'ils ont su analyser l'année avec originalité.