Employé / patron : les secrets du tournage

Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021.

Manuel Nieto Zas a débuté l’écriture du scénario d’Employé / patron en 2015. Il a lui fallu ensuite trois ans, avec ses collaborateurs, pour trouver des fonds. Après la première étape du tournage, le réalisateur s’est rendu compte qu’il n’y avait pas assez de budget pour tout filmer. Il a dû alors procéder à des ajustements, resserrer le scénario et transférer des dialogues et des situations : « je pense que cela a finalement donné au film une plus grande densité dramatique. » 

Le comédien a été choisi pour son physique qui va à l’encontre de l'image imposante que l’on peut avoir d’un patron. « Il était important pour moi que le personnage de Rodrigo ne corresponde pas au stéréotype traditionnel du patron rural (un homme ventripotent, confiant et autoritaire). Je voulais le placer dans un lieu qui traduisait la fragilité, soit à cause du physique du rôle, soit parce qu’il est carriériste dans l’agro-alimentaire, soit parce qu’il vit une vie moderne encore loin des responsabilités de la campagne. » Au début, le réalisateur n’osait pas contacter Nahuel Pérez Biscayart car il pensait qu’il était trop connu et qu’il l’ignorerait : « il est l’acteur le plus important de sa génération en Argentine. »

Le casting mêle des acteurs professionnels et des non professionnels. Pour mettre à l’aise ces derniers, le réalisateur a veillé à ce que les comédiens professionnels adaptent leur jeu en conséquence et à leur donner peu de dialogues. « Je ne transfère pas le poids de cette responsabilité aux acteurs non professionnels. J’essaie toujours de les faire parler le moins possible. » Ainsi, Cristian Borges, qui incarne Carlos face à Nahuel Pérez Biscayart, est un acteur non professionnel, qui exerce le même métier dans la vie que son personnage.

Le film s’intéresse à un concours hippique en Uruguay. Le cheval y est une figure culturelle très importante et un symbole identitaire incontournable. Le réalisateur précise : « Ces courses que le film dépeint, ont la particularité de réunir, sous une même passion, pauvres et riches, ouvriers et employeurs. Tout le monde rêve de gagner et de vendre ses chevaux à l’Arabie saoudite. Ici, tout le monde participe selon les mêmes règles. Et cela m’a donné l’opportunité de travailler sur des scènes de course, au potentiel cinématographique fort. »