Une animation basée sur une bande dessinée franco-italienne, sa mise en scène est lente pour étaler ce personnage flegmatique, mystérieux à la casquette d’officier marin, l’habit du pragmatisme. Tout commence un an après l’exécution du Tsar de Russie, on assiste spectateur à la chute d’un empire à l’autre, au temps de la colonie de Hong Kong sous administration du Royaume-Uni, son port international trouve des clients au comptoir. Le refuge ouvert aux dogmes à l’aube du 20eme siècle d’après grande guerre, la montée en faveur du changement que tout oppose, révolutionnaires victorieux marchent en avant à l’encontre des contre-révolutionnaires glorieux du passé qui veulent faire machine arrière comme réaction. Ils prendront leur clique et claque avec fortune d’aristocrate très bien armé d’un coffre fort sur ce train transsibérien avant que ce ne soit emparé dans toute la Russie bolchévique, direction l’Asie de l’extrême orient, la Chine ou le Japon. Des sociétés secrètes de l’ordre crépusculaire poussera de l’anti-franc-maçonnerie qui mènera vers la propagation des idées russo-communistes, des espionnes assassins s’y glissent entre les bandits dont « Corto Maltese » et l’ami-ennemi à la moralité ambivalente fascinante, Raspoutine ou le mauvais génie conseiller de souverain déchu. C’est touchant d’y trouver des histoires personnalisées, un officier ivrogne se dispute l’amour d’une même femme qui lui a volé son âme, quelque part au cours de périple rencontre tortueuse, le seigneur de la guerre des steppes dans l’intimité avec ses froides courtisanes. La fin romantique s’achève en amertume mélancolique, l’origine de la casquette marinière élucidée en partie.