Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Joce2012
213 abonnés
594 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 25 janvier 2023
Comédie qui fait réfléchir, rire de soi est une force, montrer tous les non dits dans une famille en dénonçant des coutumes qui n’évoluent pas et font souffrir ....
Réalisé par Baya Kasmi, co-scénariste régulière des films de son compagnon Michel Leclerc (Le nom des gens, La lutte des classes…), Youssef Salem a du succès offre un vent de fraîcheur bienvenu sur la comédie française. Malgré quelques (très) grosses ficelles, ce film drôle et bien écrit nous raconte l’histoire de Youssef, écrivain dépassé par les honneurs lorsque son dernier roman connaît un succès aussi fulgurant qu’inattendu. Petit souci : son livre, très inspiré par sa vie, celles de ses parents et de ses frères et sœurs, dévoile au grand jour des secrets de Polichinelle jusqu’ici passés sous silence afin de préserver un semblant d’unité familiale. Plus profond qu’il n’y paraît, ce film qui met en lumière une famille française d’origine maghrébine mêle avec subtilité des thématiques intimes tout en dressant un portrait sensible et actuel de notre société. Des acteurs tous excellents : citons Ramzy Bedia, Noémie Lvovsky, Melha Bedia, Caroline Guiela Nguyen, Tassadit Mandi ou encore Abbes Zahmani.
Très bonne comédie, avec sa dose de tragique, superbe écriture dynamique à moults rebondissements et inattendus, casting, mise en scène et jeux d'acteurs très réussis. Un rare film sans fausse note.
Baya Kasmi réalise une comédie sympathique et diverstissante sur le poids de l’héritage culturel, les méandres paradoxales de l’intégration sociale. On pourra peut-être lui reprocher quelques maladresses, de préférer comique et émotion plutôt que de se confronter avec plus de radicalité à son sujet. Mais le cinéma ne saurait être réservé aux films à thèse, alors rien que pour les prestations de Ramzy Bedia et de Noémie Lovsky, et quelques scènes familiales pleine d’humour et d’ironie très bien écrites, « Youssef Salem a du succés » n’en demeure pas moins une réjouissante comédie.
Sur la trame comique traditionnelle du piège du mensonge, Ramzy Bedia fait un auteur à succès très crédible. Si la satire du microcosme littéraire est féroce, le thème de la famille est traité avec un humour tendre. La relation père-fils mêlée d'admiration et de méfiance est touchante. Mehla Bedia et Noémie Lvovsky sont très drôles.
Finement écrite et parfaitement interprétée, cette comédie est une vraie bonne surprise. Souvent franchement hilarante et parfois sobrement touchante, elle enchante par le brio de son scénario, car s’il n’est pas très original (on pense immanquablement à « Harry dans tous ses états » de Woody Allen), il gagne en profondeur (et en force comique) à être transposé dans ce contexte de famille d’origine maghrébine. Une réussite totale réservant son lot de dialogues brillants et de situations désopilantes, sans doute la meilleure comédie française de l’année.
Les films de Baya Kasmi ont la même veine, le même humour et la même humanité que ceux de son conjoint Michel Leclerc. En révélant avec drôlerie les non-dits d'une famille corsetée par ses origines, elle raconte la vie d'une multitude de familles, celle des enfants d'immigrés élevés à coups d'exigence et du désir parental d'aimer plus que les autres ce pays qui les avait accueillis. La double culture, ils ne la portent pas comme un fardeau mais comme une richesse. Ce regard positif sur l'immigration est salutaire à l'heure où des portées d'imbéciles résument les enfants du Maghreb à une improbable caricature. Un film drôle, original, très bien interprété et terriblement juste.
Philip Roth disait "Quand l'un de ses membres devient écrivain une famille est foutue" C'est ce qui arrive à Youssef sur le chemin du Goncourt lorsque les siens commence à lire son livre prétendument romanesque. Une comédie française très drôle et très touchante, on ressent la patte de Michel Leclerc à l'écriture, qui nous parle des petits arrangements avec la réalité et des non-dits d'une famille arabe rongée par la pudibonderie. Et une fois de plus Ramzy Bedia est parfait.
Baya Kasmi est la scénariste attitrée de Michel Leclerc, et on sait d’instinct que les films de l’un comme de l’autre seront d’essence supérieure, en tout cas au niveau des dialogues et de tout ce qui se trouve au-delà de la vista humoristique.. D’ailleurs, ‘Youssef Salem a du succès a été considéré comme l’une des meilleures comédies françaises de 2022, pas parce qu’elle était la plus marrante mais parce que si on considère qu’une comédie peut ou doit également avoir des choses à dire sur le monde qui l’entoure, elle est clairement l’une de celles qui se tire le mieux de cet exercice. C’est l’histoire d’un écrivain bohème, dont le dernier bouquin, une fiction scabreuse inspirée de sa propre famille, va se retrouver en lice pour le Goncourt. Tiraillé entre ses envies de reconnaissance et la crainte que sa famille se reconnaisse dans les portraits peu flatteurs des personnages, Youssef Salem est mal barré. L’humour naît du choc entre l’enthousiasme touchant qui saisit les parents de Youssef, qui ne connaissent pourtant rien des détails du livre ni même de la vie de leur fils mais éprouvent une immense fierté de le voir ainsi consacré par le pays auquel ils pensent devoir automatiquement admiration et reconnaissance et le regard nettement plus critique des frères et soeurs qui ont rapidement percé à jour les manoeuvres dans lesquelles leur grand frère s’enferre de plus en plus pour ne froisser personne. Le scénario joue de manière piquante mais jamais méchante sur les clichés des familles algériennes tout en jetant un regard sans aménité sur les dilemmes spécifiques qui se posent à leurs membres. D’une manière générale, là où tant de films dont l’intégration des populations immigrées constitue l’éléphant dans la pièce traitent le sujet en l’esquivant autant que possible (soit elle coule tellement de source qu’on peut parler d’autre chose, soit elle coule tellement peu de source qu’il vaut mieux parler d’autre chose), Baya Kasmi part à l’abordage de la question sans faux-semblants et sans crainte de battre en brèche les idées formatées, tout en conservant en toutes circonstances un ton (presque) léger. Ces familles sont chaleureuses et solidaires mais il y a des tabous qu’on n’aborde pas, ce qui force tout le monde à faire semblant de rien et à se satisfaire d’un status quo dont personne n’est dupe. Ensuite, selon Baya Kasmi, s’il n’est en aucun cas question de renier ses racines pour devenir un “bon français”, ces mêmes racines ne doivent pas constituer un obstacle à la liberté de créer, de penser et de vivre de la manière dont on le souhaite, ni devenir une sorte de constitution en vertu de laquelle ceux qui défendent ce droit seraient les seuls à pouvoir définir qui sont les “bons” et les “mauvais” Arabes : conformément aux valeurs qu’elle défend depuis ‘Le nom des gens’, l’unique liberté cardinale aux yeux de Baya Kasmi est d’être qui on veut être, de la manière dont on veut l’être.
Le film est surtout intéressant grâce à son scénario (de la réalisatrice et de son compagnon, Michel LECLERC, également réalisateur) qui aborde avec justesse et humour plusieurs sujets. La création littéraire [Youssef Salem (Ramzy BEDIA, excellent) obtient avec son livre, de fiction mais inspiré de sa jeunesse et de sa famille vivant à Port-de-Bouc (près de Martigues) et dont les parents sont d’origine d’algérienne, « Le choc toxique » le succès et même le prix Goncourt]. Les relations familiales (formidable père de Youssef, amoureux de la langue française et qui traque les fautes d’orthographe et de grammaire) et entre frères et sœurs où il y a beaucoup de non-dit et de déni. Le microcosme de l’édition et des émissions littéraires (et la posture de certains intervenants), l’arabité (qui n’est pas synonyme d’islam, d’abstinence sexuelle avant le mariage et d’hétérosexualité) en utilisant les clichés sur les personnes d’origine étrangère et en les déconstruisant de façon politiquement incorrecte.
Un film que l'on voit et qu'on oublie car il ne va pas assez loin dans sa réflexion. Tout est Superflu et c'est dommage car l'histoire, sympa, aurait pu donner qqch de bien .
Je ne m’attendais clairement pas à un film de cette qualité en lançant Youssef Salem a du succès. En fait ce qui a fait beaucoup de bien ici c'est que le traitement de cette famille arabe se fait surtout à travers le prisme de ce qui faut d’eux des humains AVANT de parler de ce qui fait d’eux des arabes (puisque ça c'est difficilement quantifiable, à l’image de l’engueulade sur le plateau en début de film). Alors évidemment, il y a toujours un bon nombre de situations cocasses qui donnent un ton humoristique au film franchement super réussi et vraiment hilarant. Mais définir Youssef Salem comme une comédie serait très réducteur selon moi tellement les personnages ont un développement réussi et sont touchants. Dire que c'est un drame serait totalement faux aussi mais au vue de la fin de l’œuvre, on est en est pas forcément loin non plus. En bref, Youssef Salem est une magnifique réussite et un film drôle et touchant, qui apporte une vraie bouffée d'air frais au cinéma français. Je recommande absolument cette fantastique découverte !
Un bon film sur les écrivains qui s'inspirent de leur quotidien et de leur famille pour écrire -c'est-à-dire presque tous... Le scénario balaie le succès et ses dérives, le Goncourt et les images d'archive sur la jeunesse de l'auteur. Bravo Ramzy Bédia et toute l'équipe, la famille est formidable et crédible. Seul bémol, une mise en scène un peu plate. En revanche, bravo pour les dialogues percutants !
Comédie dramatique profonde et sentimentale, à la réalisation réaliste et légère, qui paraît au départ, fade, mais dont la discretion a pour intérêt de révéler progressivement, avec délicatesse et ironie, les relations entre les personnages en proie à la thématique principale du scénario : les mensonges et l'absurdité engendrés par les tabous autour de la sexualité. En ressortent d' autres thèmes : les liens familiaux, la transmission de l' héritage familial, sur fond d' identité socio-culturelle. Ce n'est pas un portrait type de famille francaise d'origine maghrébine, mais l'expérience singulière d'une famille. Chaque spectateur peut se sentir concerné, se reconnaître ou intéressé par l' intrigue et ses personnages. L'humour réside dans la manière de chaque personnage de percevoir la situation, sa propre image et ses pairs. Le film, comme le roman de Youssef, agit comme un miroir plus ou moins déformant. Les personnages sont bien croqués, les actrices et acteurs jouent avec naturel et complémentarité.
Ramzy Bedia a entamé une métamorphose en Georges Clooney quadra avec chemise entrouverte d'écrivain libre et rebelle de Bernard Henry Levy ( désolé 😁).
Absolument génial. Le film est extrêmement bien écrit, les dialogues sont excellents. Bravo à toute l’équipe du film ! Des scènes qui seront cultes, tellement drôles. Quel beau moment de cinéma, merci !