Dans le cinéma en général et dans le cinéma français en particulier, le genre « comédie » arrive à couvrir des œuvres bien différentes. En effet, les films qui entrent dans le genre « comédie » peuvent aller de la stupidité la plus vulgaire ( dans l’avant film, on nous annonçait trois sorties plutôt débiles) aux réalisations qui, tout en n’oubliant pas de faire rire, amènent simultanément le spectateur à réfléchir sur des sujets éventuellement sérieux, voire même très sérieux….Et « Youssef a du succès » et de ceux-là.
Ce film n’est que le deuxième long métrage de Baya Kasmi en tant que réalisatrice mais on la connait bien pour ses activités de scénariste notamment sur les films de Michel Leclerc, son compagnon dans la vie et lui-même coscénariste de « Youssef Salem a du succès ». Normal alors de retrouver dans ce film l’intelligence comique dont faisait preuve « Le nom des gens » ou « La lutte des classes » films que j’ai adorés !
On connait le synopsis de « Youssef a du talent » : Youssef Salem, 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il doit maintenant éviter à tout prix que son livre ne tombe entre les mains de sa famille…Omar, son père est un amoureux de la langue française et il ne supporte aucune faute dans sa pratique, qu’elle soit d’orthographe ou de syntaxe, au point que Youssef a pris l’habitude de soumettre ses écrits à son père avant leur parution afin qu’il procède à la correction des fautes éventuelles…mais s’est bien gardé de lui soumettre son texte « Le Choc toxique » , tout simplement, parce que, plutôt que de satisfaire le souhait de son père en se lançant dans l’écriture d’un livre sur les héros algériens et, particulièrement, l’émir Abd el-Kader, c’est dans l’écriture d’un roman à caractère autobiographique sur lui-même et sa famille qu’il s’est lancé…
C’est une comédie intelligente et tendre qui fait du bien…un film sur les mensonges à l’intérieur d’une famille, sur les hontes et les peurs que peuvent générer les religions, un film sur la vie dans le sud de la France d’une famille d’origine algérienne qui montre, comme « Les miens », le récent film de Roschdy Zem, combien cette vie est, tout simplement, une vie normale de « français moyens », avec ses qualités et ses défauts !
Je ne connaissais pas Ramzy Bedia, j’ai quelques vagues souvenirs du duo comique qu’il formait avec Eric Judor, et en consultant sa filmographie, pourtant étoffée, je n’ai pas souvenir d’avoir vu le moindre de ses films.
Et là, c’est un grandiose Ramzy Bedia que j’ai découvert… Cette comédie mordante et attachante sur l’obsession des apparences, tient en grande partie sur lui.
A ses côtés, dans l’excellente distribution, on remarque particulièrement Abbes Zahmani et Tassadit Mandi dans les rôles de Omar et Fatima, les parents de Youssef, touchante Fatima !! Ainsi que Melha Media, sœur de Ramzy dans la vraie vie et qui interprète ici le rôle de Bouchra, la révoltée, et sœur de Youssef. Et nous pourrions tous les citer…
C’est un petit bijou de comédie, j’ai adoré et même rit de bon cœur…Je vous le recommande !!