Bon, Dommage collatéral a mauvaise réputation dans la carrière de Schwarzie, et on ne peut en effet pas dire qu’on tient là un film réussi.
Niveau casting Schwarzenegger a l’air un peu perdu, hésitant, timide, bref, je l’ai trouvé peu percutant pour voir pourtant qu’il hérite d’un personnage nécessairement torturé, et assez peu crédible en fait. Il se fait d’ailleurs aisément voler la vedette par les seconds rôles, piquants et incisifs, bien mieux campés, notamment par l’excellent Elias Koteas, qui surnage clairement dans le film. Turturro est truculent mais il est doté d’un personnage sans consistance, et il en fait quand même un peu trop, comme s’il était sorti d’une comédie ! Peu de relief du coté de Francesca Neri.
Le scénario est incohérent. C’est franchement du gros n’importe quoi, du début à la fin, et de fait il est difficile d’accrocher. L’histoire est improbable, mais le traitement est pire. Le moment le plus énorme restant quand même celui de la prison, mais enfin, tout du long c’est blindé de trucs bouffons (j’ai adoré le terroriste bien fiché de partout qui sans même se mettre un postiche entre sans problème aux USA avec sa bombe sous le bras !). Honnêtement ce n’est pas clair du tout, le rythme est un peu aléatoire, et l’action reste espacée pour un film avec Schwarzie.
Visuellement Davis rate le coche. Habitué aux séries B d’action, il se loupe. L’action se résume ici à des scènes où tout à coup tout se met à pêter dans tous les coins, sans rien de plus. Davis filme cela platement, sans proposer la moindre recherche, même minimaliste, et son film rend mal. Mauvaise exploitation encore du décor colombien, sauf à quelques rares occasions. C’était pourtant un argument sympathique à utiliser, qui aurait pu, à défaut d’un grand film, rendre Dommage collatéral d’un exotisme dépaysant. La photographie reste de qualité, mais enfin, voilà quoi, sans plus. Je relève aussi des passages avec effets spéciaux pas des plus attrayants. Le final en fait partie, avec comme souvent un irréalisme assez pénible. A noter d’ailleurs que la fin est un ramassis d’absurdité. Schwarzie affronte en fait des Terminators dans ce film, si si, on le découvre à la fin, ce qui d’ailleurs enterre définitivement ce métrage. Côté musique, bof, rien à retenir.
En somme Dommage collatéral fait partie des ratés de Schwarzie. Il n’y a pas grand-chose à retenir. Souvent ridicule, invraisemblable, poussif, Dommage collatéral ressemble un peu à Kalidor, avec les mêmes défauts. C’est peu terrible sur la forme, c’est plus que limite niveau interprétation, et le fond est lénifiant. 1.