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    Bad Luck Banging or Loony Porn
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    42 critiques spectateurs

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    Michel Gillen
    Michel Gillen

    23 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 septembre 2024
    Excellent film courageux et pertinent. Le premier quart d'heure genre porno se justifie pleinement pour pemettre d'appréhender l'hypocrisie des censeurs. Le procès dont l'enseignante est victime réalisé efficacement tant les protagonistes sont porteurs d'un archétype de comportement significatif.
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 décembre 2023
    Trois phases, bien différentes, entrecoupées de chansons de Bobby Lapointe, pour s’amuser aux dépenses de la société roumaine, c’était apparemment le défi que s’était lancé le réalisateur Radu Jude, à partir du concept d’une sex-tape qui fuite sur Internet, au grand dam de l’enseignante d’un collège réputé qui y tient la “vedette”. La première phase consiste en une longue traversée de Bucarest pour se rendre à l’audition disciplinaire, odyssée urbaine très silencieuse et vaguement burlesque au cours de laquelle on aura tout le loisir d’observer l’égoïsme, l’inculture, la superficialité et autres tares ordinaires des concitoyens de Radu Jude. La seconde phase, qui tient lieu d’entracte, est une sorte de version contemporaine du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, un jeu constant d’analogies entre les mots servant l’humour sarcastique de Radu Jude. Dans la troisième phase, on retrouve le côté absurde de la première partie, cette fois en mode verbeux : à son “procès” en présence des parents, l’enseignante tente vainement d’opposer le droit, la raison et la logique à un cercle d’accusateurs qui carburent à l’émotionnel, aux valeurs dogmatiques, à la grossièreté et à la mauvaise foi. Tout est bordélique et décousu, l’humour est la plupart du temps indirect ou culturellement trop référencé pour que son impact aille de soi mais l’ensemble dégage une véritable originalité et la troisième partie offre un débat d’idées souvent intéressant : ‘Bad luck banging’ est décidément un drôle de film, avec toutes les qualités et les défauts que cela suggère.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    194 abonnés 2 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 décembre 2022
    Bad Luck Banging or Loony Porn est une comédie roumaine qui m'a laissé un souvenir mitigé. Certes, le pitch initial est plutôt marrant (une sex-tape d'une professeure sans histoire fuite sur internet et devient l'objet d'un véritable scandale au sein du lycée où elle enseigne). Malheureusement, j'ai trouvé que le film s'égarait notamment avec un montage sans queue ni tête au beau milieu du film avec une série d'images sans commentaire totalement déconnectées de l'intrigue. Et ce montage dure bien 20 minutes. Ce choix, qui a sans doute une motivation m'a coupé du film. De la même manière, la fameuse sex-tape est montrée dans son entièreté, soit 20 bonnes minutes également de porno pur et dur et au risque de sonner pudibond, je ne suis pas convaincu que l'intégralité de la vidéo soit absolument nécessaire à la compréhension et l'appréciation de l'histoire. C'est dommage car le débat qui s'ensuit au sein de l'équipe pédagogique et des parents d'élèves en dit long sur la société roumaine. Entre machisme décompressé et pudibonderie hypocrite, le tout au prétexte du bien-être des élèves, le débat ressemble en effet plus à un procès stalinien qu'à un débat.
    Au final, je retiens plutôt les bonnes idées de ce film.
    mat niro
    mat niro

    354 abonnés 1 824 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 décembre 2022
    Film roumain Ours d'Or à Berlin 2021, celui-ci se découpe en trois parties avec comme scène d'ouverture le tournage d'une sex tape mettant en scène une enseignante et son mari. Adoubée par la critique, cette oeuvre ne prend réellement son envol que dans le dernier chapitre où la prof doit rendre compte de ses actes devant les parents d'élèves avec des scènes très drôles. Pour le reste ce long-métrage se contente de suivre les déambulations d'Emi dans les rues de la ville et d'égrener une somme somme d'informations colossale qui ravira les historiens. Un film très clivant, interdit aux moins de 16 ans, et qui ne vaut que pour son tribunal populaire final.
    Marie Breton
    Marie Breton

    67 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 septembre 2022
    "Bad luck banging or loony Porn" est un grand film pour la pensée du paradoxe et qui pourrait même servir d'allégorie au concept d'hypocrisie sociétale.

    Il devrait s'adresser à tout le monde, mais son format n'est définitivement pas adapté à tous.
    Le rythme étant plutôt lent et propice à l'observation/réflexion.
    Mais ce n'est finalement pas si grave puisque ceux à qui il veut tendre un miroir, au sens premier, sont probablement les seuls qui, de part leur bonne éducation, seront à même de pouvoir suivre la réflexion proposée sans décrocher avant la fin.

    Oui, Radu Jude impose à ce que le spectateur reste concentré et attentif du début à la fin, tel un élève en classe.
    Mais pour peu que l'on aime les bonnes satires, et que l'on ne soit pas devenu impatient avec le temps, le film donnera la grande leçon que l'on connaît déjà tous mais que peu d'entre nous ont certainement déjà pris le temps de disséquer, ni à l'écrit ni à l'oral.
    En cela la partie 1 et 2 sont cyniquement géniales.
    En revanche, j'ai trouvé la troisième et dernière partie (le procès presque kafkaïen de cette professeure face aux parents d'élèves) un peu longue et moins subtile que les précédentes.

    J'aurais pu attribuer à cette œuvre une probable étoile supplémentaire si j'avais autant aimé cette dernière partie.

    À voir pour un public averti (cf toute ma critique).
    Surfeurfou974
    Surfeurfou974

    10 abonnés 268 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 août 2022
    Les 45 premières minutes de ce film sont d’un ennui mortel pour la première fois depuis longtemps j’ai failli arrêter le film au bout d’un moment puis y’a plus beaucoup d’efforts j’ai tenu le coup encore en me disant qu’il recevait peut-être quelques minutes d’intérêt, et soudain J’étais très surpris par ce long-métrage qui est en fait un quasi documentaire hautement politique filmé en Roumanie semble-t-il qui aborde l’hypocrisie de la société, les ineptie de la bien-pensance catholique et orthodoxe, la fin très bizarre ne m’a pas plu du tout par contre les discussions autour du fameux sujet qui ont eu lieu lors de la réunion des parents font une formidable satire de la société bien pensante d’aujourd’hui
    Loïck G.
    Loïck G.

    336 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juillet 2022
    Sur un sujet de société très présent ( la diffusion de sextapes, leurs répercussions) Radu Jude passe en revue les travers de la société roumaine et à travers elle, de l’humanité tout entière. C’est concis mais très particulier dans la mise en forme du sujet réparti sur trois niveaux : la vision sans retenue de la fameuse sextape – vidéo porno – que la victime porte lourdement dans sa déambulation urbaine où tous les codes de la ville lui renvoient des signaux aussi nauséeux que ce qu’on lui reproche. Le point ultime étant le jugement de cette femme, enseignante, par les parents d’élèves qui souvent par ignorance, bêtise et méchanceté la cloue au piloris. Entre les deux Radu Jude illustre le mal être du pays en stigmatisant les lieux communs d’un abécédaire assez déglingué, fait d’aphorismes, d’images d’archives et de vérités toutes faites. C’est d’une totale pertinence, et d’un humour destructeur. AVIS BONUS Deux courts métrages bien particuliers chaque fois et une rencontre au festival de La Rochelle où le cinéma prend toute sa place.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 mars 2022
    Ce pamphlet punk et volontairement grotesque développe une critique au vitriol de la société roumaine – et occidentale – dans ses excès et ses paradoxes en tous genres, n’hésitant pas nous saturer d’images à caractère commercial et à nous exposer frontalement à des images pornographiques. Résolument contemporain dans sa description du monde – comme dans la vraie vie, tous les acteurs portent ici un masque, à l’instar d’une grande partie de la planète depuis 2020 et la pandémie de covid – le film est composé de trois chapitres distincts. Le premier, qui prend la forme d’une balade urbaine, nous plonge dans une Bucarest bruyante, tendue et abreuvée de messages publicitaires, le second est un aparté drôle et caustique de près d’une demi-heure, et le dernier assume son côté bouffon et grand guignolesque. Parfois un peu démonstratif, parfois un tantinet long et intello, Radu Jude nous offre néanmoins 1h45 d’une satire accablante et implacable sur nos sociétés du spectacle.
    FaRem
    FaRem

    8 647 abonnés 9 528 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 mars 2022
    "Bad Luck Banging or Loony Porn" est un long-métrage satirique coupé en trois parties qui n'ont pas forcément de rapport entre elles. La première et la dernière se suivent, par contre la seconde à de quoi surprendre tant elle est décalée par rapport au reste. Ce qui ouvre et conclut le film concerne Emi, une maitresse qui se retrouve dans une situation délicate après la fuite d'une sextape avec son mari. Elle tente d'abord de trouver une solution avant de devoir plus tard faire face aux parents de ses élèves. Entre temps, et c'est probablement la partie la plus étrange, on nous assomme d'images et de vidéos en rapport avec un thème ou un mot du genre la nature ou le patriotisme comme un dictionnaire illustré sauf que tout ce qui est montré à un rapport avec la société roumaine. On apprend par exemple que les femmes battues ne doivent pas appeler la police durant la nuit, mais attendre le matin. Pour le coup, Radu Jude ne fait pas dans la subtilité pour faire passer son message et intègre même des scènes de sexe non simulées. Ce qui ressort le plus de ce film, pour moi, c'est l'hypocrisie de la société et pour le coup, ce n'est pas propre à la Roumanie. Dans le dernier acte qui fait office de tribunal, Emi se fait juger par des gens qui font les choqués. Personne ne veut voir son enfant être confronté à de la pornographie à un jeune âge, mais leur réaction est hypocrite. À les écouter, ils n'ont jamais eu de relations sexuelles. Personnellement, je n'ai pas trouvé le film très pertinent, le réalisateur se contentant d'enfoncer des portes ouvertes.
    Isabel I.
    Isabel I.

    38 abonnés 317 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 février 2022
    Traduction (approximative ) du titre
    "frapper de malchance ou porno loufoque"
    Film construit en trois parties après une Sextape direct en  intro. Attention aux  âmes pudiques devant ces plans sans filtre, en ouverture,  mais pas que. .... il y en aura d'autres scènes érotico/porno, d'autres images difficiles.
    Commençons par une ballade dans un  Bucarest qui n'est pas celui des cartes postales. Ce n'est pas une visite organisée par l'office du tourisme, c'est la déambulation d'Emi désabusée, au milieu du bruit,  des bâtiments en ruines, de l'agressivité et des injures souvent sexuées ou obscènes. 
    Puis un montage alphabétique autour de  concepts sociétaux des plus divers;  les images , les textes parfois dissociés sont d'une vraie force. Les mots font mouches et touchent notre esprit au risque de nous interpeler, de nous choquer.
    Le final : tribunal populaire surréaliste, déjanté. Là  encore plein de sujets sont abordés. La bêtise, la  méchanceté de chacun sont bien réels: jugements abusifs, voyeurisme malsain, vulgarité de ces "biens pensants" .
    La caméra aux plans parfois volontairement malhabiles suit l'histoire  de cette femme face à une société moralisatrice mais la  société est  immorale.
    Cette caméra nous présente aussi  L'HISTOIRE politique, un constat sans indulgence sur  la Roumanie d'hier et d'aujourd'hui dans un monde tout autant critiquable.
    Surprenant, déroutant, déconcertant mais jouissif tant tous les sujets sont traités de manière ubuesque sur le fond comme sur la forme.
    Jérôme BATAFOE
    Jérôme BATAFOE

    1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2022
    Film surprenant. Partie 1 un peu longue ... Vérités en slogan en Partie 2. Visions critiques en Partie 3.
    C'est un pamphlet, finalement réussi.
    JoCOU
    JoCOU

    2 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2022
    Les films d'art et essai nous offrent le bonheur de voir d'autres cinémas que les histoires de format standard uniformes à gros budgets hollywoodiens. Et ce film roumain nous donne à voir un autre cinéma, une autre façon de filmer, de raconter, de penser que les sempiternelles daubes que le cinéma commercial standardisé actuel nous inflige.
    Une fois passée la scène d'ouverture, qui a le mérite de bien "poser" le sujet ( ! ), le début du film m'a bluffé. Pendant 30 mn, on suit les périgrinations urbaines de la protagoniste principale du film, sans bien en comprendre l'intérêt, la camera s'attardant parfois sur quelque façade d'immeuble. Soporifique en apparence, les scènes de rue s'élargissent pour nous montrer sinon la violence, en tout cas l'agressivité et le sexisme qui ont cours encore ouvertement de nos jours en Roumanie. La 2è partie m'a tout autant bluffé. Un catalogue de scénettes, d'anecdotes, de stats sociologiques roumaines mises en scène,etc... souvent drôles, jusqu'à ce qu'on comprenne que tout ça n'est pas gratuit; ça nous confirme la violence, l'hypocrisie, les mentalités rétrogrades qui régissent la société roumaine. bref, tout est prêt pour que le film débute: la 3è partie, le procès à charge de la prof "dépravée" vouée à la vindicte populaire, à travers ce "jury" de parents d'élève outrés, qui ressemblent à un échantillon bien représentatif ( et bien gratiné ! ) de la société roumaine, où le poids de l'armée, des institutions et le conservatisme des idées ( sexisme, machisme, sentiment anti-juif/tzigane ) est encore fortement ancré, exacerbé même, du point de vue d'un spectateur d'Europe de l'Ouest. Du coup, l'étalage ( involontaire ) de la vie privée ( très ) pimentée de la prof paraît bien dérisoire face à cette hypocrisie institutionnelle.
    Démonstration originale, ce qui l'a rend d'autant plus implacable, probante, efficace. Merci pour cette fraîcheur et cette originalité dans le récit !
    PaulC
    PaulC

    1 abonné 14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 janvier 2022
    Une farce tres pertinente et impertinente sur les Tartuffes roumains. La dénonciation est complete et originale prenant la forme de la parodie. Outre le demontage des discours et references, j'ai trouvé rétrospectivement le regard porté sur le paysage urbain et les scènes de rye encore plus caustique. Le tout est chapitré de manière joyeuse, mais parfois lourde et certaines scènes sont un peu trop grotesque. Le cineaste aurait pu l'alleger pour en faire une diatribe parfaite.
    Kethuwan
    Kethuwan

    17 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 janvier 2022
    Avec son synopsis alléchant, le film du réalisateur roumain Radu Jude promet une analyse fine de notre société et de son côté faussement pudibond.

    Malheureusement... Il est pour moi bien loin de remplir ses promesses, offrant seulement au spectateur un long-métrage long, ennuyeux, et se voulant subversif mais n'arrivant qu'à être lourd.

    A la suite d'une intro assez crue, qui met clairement le spectateur dans le bain, on passe à une (longue) première partie où l'héroïne marche dans Bucarest. Si je n'ai rien contre les films qui prennent leur temps (au contraire), le réalisateur a ici une manie que j'ai fini par trouver insupportable : Quasiment à la fin de chaque plan en extérieur (donc 90% des plans), la caméra part en travelling pour se fixer sur un point du décor assez aléatoire (un panneau de publicité, un bâtiment en ruine). Si l'idée peut être intéressante, le répéter à chaque plan devient extrêmement répétitif, renforçant la lenteur de cette partie déjà pour le moins calme. Entre deux travellings, le film nous montre, malheureusement très peu subtilement, l'agressivité humaine au quotidien...

    Le film part ensuite sur une deuxième partie, particulièrement fourre-tout, enchaînant les sujets divers et variés, parfois vaguement drôle, parfois lourd, parfois se voulant choquant (mais sans trop réussir)... Le rythme est plus soutenu, mais j'ai quand même eu la forte impression que cette partie tirait en longueur, sans doute trop fouillis et mal amenée à mon goût.

    Enfin, on arrive à ce qui était promis dans le synopsis : Le "tribunal populaire" que subit l'enseignante, Emi, face aux parents d'élèves et à sa hiérarchie. J'ai l'impression que dans cette partie, le réalisateur a voulu représenter les pires clichés des réseaux sociaux. Mais cela vire à la farce grotesque (et non, contrairement à certaines critiques presse, cela n'est PAS une qualité).
    Aligner les clichés, c'est très bien, mais il faudrait ensuite songer à en faire quelque chose. Hors, Emi est bien la seule personne sensée, mais son propos est perdu au milieu des réactions sans queue ni tête de tous les autres intervenants, et le film se finit sur une conclusion... A l'image du reste du film.

    Au final, le film me laisse une impression assez étrange : Le film voulait dénoncer les tribunaux populaires, notamment les réseaux sociaux, tout en se montrant subversif... Mais cela est fait à la manière d'un quinquagénaire sur Facebook, de manière très lourde, sans réflexion derrière, et se croyant original alors que tout est convenu. Un film "OK Boomer" en somme.

    Une petite note pour finir : Le film est particulièrement encensé par la presse, et je trouve ces "critiques" particulièrement ridicules. On est sur des personnes qui s'extasient devant toute œuvre d'art contemporain se voulant être une "critique acerbe et irrévérencieuse de la société", quand bien même il n'y aurait derrière qu'un vague délire d'artiste. Notons que je n'ai rien contre les artistes, ils ont bien compris le filon, mais plutôt contre cette adulation aveugle de tout ce qui s'auto-qualifie d'art contemporain, et n'est finalement pas bien plus qu'une machine à sous.

    Bref, allez plutôt voir Venom 2, c'est tout aussi peu intéressant, mais ça aura au moins le mérite d'être vaguement divertissant si l'on laisse son cerveau à l'entrée de la salle.
    Cinememories
    Cinememories

    482 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Si certaines œuvres sont d’une bêtise exaspérante, d’autres l’exploitent dans un tour de force, au mépris d’une culture sacrificielle, que la société absorbe, efface, puis feint d’en avoir quelque chose à foutre. C’est ce que le réalisateur roumain Radu Jude (Papa vient dimanche, Aferim!, Peu m'importe si l'Histoire nous considère comme des barbares) raconte de son pays natal, de son héritage, qui est arrivé depuis un moment dans une zone de turbulences, où la mauvaise foi, comme l’obscénité cohabitent au tribunal de citoyens idiots, incultes et vulgaires. Le constat passe par une ouverture des plus crues, une sextape non censurée. Rien ne sera donc laissé dans le hors-champ et c’est un message fort et clair d’un cinéaste, qui viendra à frapper là où ça fait mal et là où ça fait rire. L’humour par l’autodérision a connu maints exemples, que l’on estampille la plupart du temps de l’ordre de l’anecdote, mais pas dans ce contexte, où il faudra traverser un labyrinthe d’absurdité avant jouir de l’extase.

    La filmographie de Jude a lentement orienté son cynisme vers une forme de paternité dysfonctionnelle, qu’il projette à présent sur la Roumanie et son héritage culturel et politique, sans oublier de laisser quelques brèches aux frontières. C’est en ouvrant avec une sextape amateure que l’œuvre nous invite à analyser, comparer et relativiser les maux d’une société qui ne sait plus s’écouter ou communiqué. À l’heure des réseaux sociaux et d’Internet comme un espace libre de perversion, le cinéaste ne cache pas son envie de traiter chaque degré d’absurdité dans un même montage, au détour d’une confrontation entre des visages masqués. Trois axes d’études aboutissent à une véritable glorification de l’expression, qu’elle soit visuelle ou intellectuelle. On ressent dans sa démarche une forme d’attachement à la créativité, quitte à la rendre plus explicite dans le dernier acte. Mais c’est avec le premier chapitre, que l’on déambule aux côtés d’Emi (Katia Pascariu), apparue dans la première vidéo, que l’on découvre Bucarest comme une capitale balisée par ses enseignes, confronter à ses contradictions culturelles et à une vulgarité, dont les éléments viendront alimenter un débat qui pose déjà ses arguments.

    La caméra n’est donc pas toujours centrée sur sa traversée du désert, car avoir tourné en temps de crise sanitaire permettait de compléter le tableau néfaste d’une cité qui tombe en ruine ou dont les lieux de rassemblement communs se vident, comme pour évoquer le spectre de la vitalité, saine et extravagante. On ne jouit plus d’un plaisir particulier et la plupart des passants ne daignent pas davantage lever la tête pour prendre conscience de ce qui les entoure. La transition avec le montage encyclopédique du second chapitre peut alors surprendre et désarmer les idées reçues de spectateurs très conservateurs. Mais si l’on y survit, l’intérêt est sans doute sauf, car ce qui tient d’un méli-mélo d’images d’archives, de changements d’angle avec des lieux communs du quotidiens et autres absurdités militarisées, qui tiennent en joue un régime post-totalitarisme vaniteux, on accueillera avec une grande attention le dénouement de cette fantasque, et pourtant réelle, aventure de notre siècle.

    « Bad luck banging or looney porn » emploie les caricatures avec le bon ton, inversant les rapports de force entre l’accusée et simplement des prédateurs grognards, prêts à sauter à la gorge de celle qui qui a consenti sa fellation, alors qu’elle leur renvoie chaque divagation directement dans le gosier. Les enfants sont un temps évoqués dans le débat, mais n’en demeurent pas moins absents, preuves de nonchalance de la part de parents aux divers profils, qui étouffent la voix d’une jeunesse avertie et en même temps pas assez. Afin de déterminer l’issue, si la crédibilité de l’enseignante ou de son aptitude à pouvoir garantir un apprentissage sain, tout cela se matérialise en un festival de faux raccords, de joutes verbales, entrecoupées de ricanement excessif, comme si le fait d’être en présentiel ou sur un groupe de conversation en ligne ne changerait rien. Le rictus se déploie à crescendo jusqu’à un lâcher prise bouclant cette mascarade comme un aveu d’échec, avec des individus qui ne sont pas conscients des véritables obscénités qu’ils dégagent, en opposition avec la sextape d’ouverture, finalement plus anecdotique.
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