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Ufuk K
518 abonnés
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4,0
Publiée le 21 décembre 2021
"Bad Luck Banging or Loony Porn" Ours d'Or cette année au Festival de Berlin est un ovni venu de Roumanie. En effet même si j'ai mis du temps à me mettre dans l'histoire et que les moyens du film sont limités, j'ai trouvé l'histoire fort pertinente décrivant l'hypocrisie de la société roumaine et ses inégalités sociales , l'influence négative des médias dans nos vies ainsi que la domination de la violence et du sexe dans les médias avec des séquences irrévérencieuse drôle et qui sort des sentiers battus.
Fine analyse sur les errances de la nature humaine et la perversité des réseaux sociaux. Film d'une très belle créativité et au final une belle critique sur ces homo sapiens qui manient sans nuance des concepts qui les dépassent pour juger et détruire son prochain.
Je ne vais pas dévoiler l'ouverture de ce film roumain, si je voulais m'enflammer je pourrais écrire que c'est la scène la plus hilarante de l'année. Bref, ça part très fort puis ça se gâte vraiment avant de remonter la pente ensuite.
Emilia est prof dans un lycée huppé de Bucarest avec un problème grave: une sextape avec son mari est disponible sur Internet. Tout en cherchant à supprimer cette autoproduction, elle déambule dans la capitale roumaine où les gens se détestent, s'insultent, n'arrêtent pas de s'engueuler et se roulent même dessus. L'office de tourisme de Bucarest ne va pas être content. Radu Jude multiplie les panoramiques pour nous montrer le décor urbain constitué de publicités, d'affiches pour des salles de sport et des politiciens, de fresque nationaliste. Il est intéressant de filmer une ville au cinéma mais le procédé de mise en scène en panoramique passant d'Emilia à un élément du paysage est extrêmement répétitif, ne raconte pas grand chose et la séquence dure trop longtemps. spoiler: La deuxième partie est consacrée à un long montage d'archives et de vidéos où Jude mélange tout: la dictature communiste avec Ceausescu, les conneries à la télé, la violence sur les enfants, l'humiliation de salariés par un patron hystérique, la fellation comme sujet de recherche numéro un sur Internet... Cette séquence est pénible et peu drôle, du remplissage et on se demande si le film va recommencer un jour après une première scène géniale?
Oui, je rassure tout le monde, le film recommence avec une troisième partie plus vivante: le conseil de discipline d'Emilia devant les parents d'élèves avec la directrice de l'établissement. Le visionnage de la sextape par les parents en présence de la prof est un grand moment de comédie, les choses prennent ensuite la tournure d'un débat lunaire. Entre les sarcasmes, les règlements de compte, la lecture de textes sérieux pour donner un cachet intellectuel à leur petit procès et les accès de haine comme le complotisme ou le racisme, les parents se servent de cette histoire pour exprimer leurs névroses, déconner ou régler des comptes personnels avec la prof. Les dialogues sont parfois durs à saisir car ils sont truffés de références mais le cinéaste arrive à démontrer avec pas mal de mauvais esprit l'hypocrisie des gens face au sexe et à la pornographie, ils ne font rien pour surveiller leurs enfants mais ils font un drame pour une sextape entre une femme et son mari. Bien qu'inégale par moments, cette troisième partie se regarde avec plaisir et ne recule devant aucun tabou. Bad Luck Banging or Loony Porn est une comédie originale et barrée avec une ouverture et une fin réjouissantes.
Et dire que Radu Jude avait commencé par la réalisation de La fille la plus heureuse du monde ! Progressivement, le cinéaste roumain s'est libéré des contraintes de narration classique et n'hésite plus à manier la satire et le provocation, quitte à prendre les spectateurs à rebrousse-poil. En cela, Bad Luck Banging or Loony Porn, Ours d'Or à Berlin, outrepasse largement tout ce qu'il a tourné jusqu'alors. A partir de la Sex Tape d'une enseignante qui a fuité sur Internet, Jude analyse en profondeur la société roumaine, sous-entendant que la pornographie et la violence ne sont pas nécessairement là où le commun des mortels la voit. Le film commence par une vidéo amateur explicite et poursuit par une promenade dans Bucarest où l'on perçoit l'agressivité ambiante, dans le contexte de la pandémie actuelle, avec masques à la clé. La partie suivante, foisonnante, est une sorte de dictionnaire qui évoque tous les sujets possibles et imaginables, avec parfois des images d'archives, dans une posture très godardienne. Ceci avant de passer au jugement de l'enseignante par un tribunal populaire (un mot qui signifie quelque chose en Roumanie) composé de parents d'élèves. Les répliques fusent, montrant l'hypocrisie sociale, le négationnisme, le racisme, la misogynie et autres joyeusetés. Autant dire que le film est un fourre-tout pas facile à digérer qui, malgré ses fulgurances, est assez inégal, lesté d'outrances et volontairement grotesque et loufoque, par endroits. Pas un spectacle recommandable pour tous, sans doute, mais le genre d'oeuvre qui ne se laissera certainement pas oublier facilement.
Un peu monotone peut-être mais une belle réflexion sur ce qui est véritablement obscène dans notre société. La troisième partie, lorsque l'enseignante est "jugée" par les parents est vraiment jubilatoire.
Un film un peu coquin sur les déboires d'une enseignante qui voit sa sextape diffusée accidentellement sur internet promettait d'être sympa... surtout s'il était présenté comme un comédie. En fait...non. Le film commence par une scène de pornographie d'une rare laideur et d'une infinie vulgarité. S'ensuit une déambulation interminable et sans intérêt dans un Bucarest mal filmé. Les rares dialogues sont agressifs et laids. La seconde partie est une succession d'images plus ou moins immondes. La troisième est une engueulade. Lamentable de tourner des films pareils.
C'est un film au parfum de scandale qui ne ressemble à aucun autre. Radu Jude nous bouscule dans notre position de spectateur, et nous offre une plongée bouillonnante dans tout ce que nos sociétés contemporaines charrient d'hypocrisie et d'obscénité. Tout à la fois jubilatoire, monstrueux et explosif.
Difficile de ne pas attribuer à ce film la note parfaite en dépit de quelques maladresses évidentes de réalisation. Il a en effet deux mérites exceptionnels : celui de capter parfaitement notre époque (ne cherchez pas, vous ne verrez pas un film plus juste sur une grande ville européenne en 2021), et celui d'exploser la structure narrative pour faire du cinéma un prodigieux outil interactif d'exploration du monde. En prime, on découvre la Roumanie contemporaine, si proche et si ignorée. Cinq étoiles donc, hop, à ne surtout pas rater.
La bande-annonce semble augurer d'un film intéressant : une enseignante est victime d'une sex-tape diffusée sur internet. Problème : au bout de 45 minutes, il en a été question tout au plus 2 mn. Au lieu de cela, on suit les déambulations de l'héroïne dans Bucarest : arrêt à la pharmacie, au supermarché, au café, sur un trottoir où un automobiliste est mal garé. Partout des gens exaspérés qui s'insultent. Arrive le 2e chapitre ; une juxtaposition de vidéos dénonçant Ceaucescu, l'armée, l'Eglise etc. Je suppose que l'ensemble se veut avant-gardiste. Pour moi, c'est un fatras prétentieux sans queue ni tête.
Emi, une enseignante, voit sa carrière et sa réputation menacées après la diffusion sur Internet d’une sextape tournée avec son mari. Forcée de rencontrer les parents d'élèves qui exigent son renvoi, Emi refuse de céder à leur pression, et questionne alors la place de l'obscénité dans nos sociétés.
C’est une réalisation du Roumain Radu Jude qui s’était déjà fait remarquer internationalement avec son film Aferim! en 2015. Il a aussi écrti le scénario. Bad Luck Banging or Loony Porn a remporté l'Ours d'or au Festival de Berlin 2021.
En soufflant le chaud et le froid, dans l’ensemble j’ai trouvé cette comédie pas mal du tout.
Ce film est ouvertement fait pour choquer. Que ce soit par ses images ou ses propos. Ce n’est pas pour rien qu’il est interdit au moins de 16 ans. En effet, il va commencer par une sextape qui ne semble pas du tout simulée. Radu Jude va s’amuser à nous placer de temps à autre du contenu à connotation sexuelle afin d’interpeler l’œil du spectateur. Le but est de le faire réagir par rapport à un contenu peu habituel au cinéma. La volonté est de mettre en exergue le discours qui est lui plus commun mais en réalité tout aussi choquant par la nature des propos.
J’ai apprécié le principe de construction autour de trois parties. Je dois avouer que je n’ai pas été fan de la première. Il ne se passait pas grand-chose et elle va surtout poser les bases. En réalité, c’est surtout la réalisation de celle-ci qui m’a rebuté. Il y a énormément de travelling et à la fin de chacun, le réalisateur va arrêter sa caméra plusieurs secondes sur un point du décor en particulier. Déjà, cela fait très répétitif à force et ensuite cela instaure une grosse lenteur. Un peu oui, mais pas durant 30 minutes sur presque chaque plan. La seconde partie va être plus interactive. On va enchainer des mots qui font référence à la Roumanie. Ils seront accompagnés d’illustration et d’explication dessus. Le rythme est beaucoup plus soutenu, et cela peut être instructif pour ceux ne connaissant pas le pays. Enfin, Bad Luck Banging or Loony Porn va se clôturer sur un débat concernant la fameuse sextape.
Tout cela est l’occasion de prendre du recul sur la société roumaine. On va être confronté directement à tous ses travers qui sont j’espère exagérer. Certains personnages vont être des racistes et antisémites revendiquer sans que cela ne choque personne, d'autres vont plus pencher vers l’homophobie, avec bien entendue un penchant pour les régimes autoritaires, le tout en saupoudrant une touche de conspirationniste concernant le covid. La discutions finale va aussi être l’occasion de remettre au centre le droit de la femme de disposer de son corps. Qu’y a-t-il de mal à ce qu’une enseignante fasse l’amour avec son mari et que cela soit visible sur un site où des mineurs ont interdiction d’aller. Une remise en cause d’une certaines moralité pré établie.
Pour porter ce personnage fort d’Emi, l’actrice Katia Pascariu se met littéralement à nu. J’ai aimé sa prestance face aux parents d’élèves. Elle porte sa prestation. D’autant plus qu’elle est un peu seule contre tous, il fallait donc avoir les épaules solides. Son personnage en soi n’est pas approfondi, mais cela permet de garder une distance et de se concentrer sur le débat sociétal.
Film qui perd totalement le sujet promis dans la bande annonce pour faire subir aux spectateurs des images crus ( sexuels mais aussi de charniers .. ) dans un spasme névrotique où tout est permis. Si on reste sur l'histoire de cette femme qui voit une sexe tape être diffusé sur la toile:le sujet est pas mal construit .
En revanche le reste du film est pénible , voir assez difficilement supportable: certaines associations d'images sont très dérangeantes .
Au secours Rien d'intéressant dans ce film roumain Hormis la description d'un pays malaisant et pauvre Les scènes sont glauques et bruyantes sans queue ni tête Le jeu des acteurs ou des figurants amateurs ne relèvent même pas d'une Cole enfantine de théâtre Ours d'or à Berlin : au secours La moitié de la salle n'est pas restée jusqu'au bout
Trois parties très inégales pour traiter des sujets qui pouvaient être passionnants : les désordres de la société roumaine, l'absurde hiérarchie des références morales, l’hypocrisie de la bien-pensance, la menace de la pensée conspirationniste - capable de laminer la vérité, l’abandon du vivre ensemble. Mais l’intention ne suffit pas à faire un bon film, pas plus que l'originalité du montage : celui-ci est désagréable à regarder, volontairement choquant, long, nihiliste… mauvais en somme !
Bad Luck Banging or Loony Porn est, sans doute, l'un des films les plus barrés de l'année. Découpé en trois parties distinctes, le dernier film de Radu Jude à qui l'on doit l'excellent Aferim, est totalement iconoclaste. La première partie suit l'errance d'une enseignante, dont la sextape a fuité sur internet, dans les rues de Bucarest. Lent et contemplatif, cette partie présente Bucarest comme une ville en ruines, la seconde, montage très godardien d'images et d'aphorismes sur la politique, la religion ou encore l'antisémitisme est une forte charge critique à l'égard de la Roumanie et de son gouvernement, la troisième qui présente le procès de l'enseignante par les parents d'élèves poursuit cette veine dénonciatrice sous le mode de la farce avec un final d'un mauvais goût assez réjouissant. Très drôle malgré la gravité de son propos, bad luck banging or loony porn , même s'il frôle l'exercice de style, est une oeuvre conceptuelle assez folle notamment dans sa manière presque documentaire d'y introduire la pandémie de covid 19. Bref, réjouissant, politique et décalé, l'un des films de l'année.
"Bad luck banging or loony Porn" est un grand film pour la pensée du paradoxe et qui pourrait même servir d'allégorie au concept d'hypocrisie sociétale.
Il devrait s'adresser à tout le monde, mais son format n'est définitivement pas adapté à tous. Le rythme étant plutôt lent et propice à l'observation/réflexion. Mais ce n'est finalement pas si grave puisque ceux à qui il veut tendre un miroir, au sens premier, sont probablement les seuls qui, de part leur bonne éducation, seront à même de pouvoir suivre la réflexion proposée sans décrocher avant la fin.
Oui, Radu Jude impose à ce que le spectateur reste concentré et attentif du début à la fin, tel un élève en classe. Mais pour peu que l'on aime les bonnes satires, et que l'on ne soit pas devenu impatient avec le temps, le film donnera la grande leçon que l'on connaît déjà tous mais que peu d'entre nous ont certainement déjà pris le temps de disséquer, ni à l'écrit ni à l'oral. En cela la partie 1 et 2 sont cyniquement géniales. En revanche, j'ai trouvé la troisième et dernière partie (le procès presque kafkaïen de cette professeure face aux parents d'élèves) un peu longue et moins subtile que les précédentes.
J'aurais pu attribuer à cette œuvre une probable étoile supplémentaire si j'avais autant aimé cette dernière partie.
À voir pour un public averti (cf toute ma critique).