Mon compte
    Bad Luck Banging or Loony Porn
    Note moyenne
    3,0
    272 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Bad Luck Banging or Loony Porn ?

    42 critiques spectateurs

    5
    6 critiques
    4
    7 critiques
    3
    13 critiques
    2
    9 critiques
    1
    4 critiques
    0
    3 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    102 abonnés 1 800 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 mars 2022
    Ce pamphlet punk et volontairement grotesque développe une critique au vitriol de la société roumaine – et occidentale – dans ses excès et ses paradoxes en tous genres, n’hésitant pas nous saturer d’images à caractère commercial et à nous exposer frontalement à des images pornographiques. Résolument contemporain dans sa description du monde – comme dans la vraie vie, tous les acteurs portent ici un masque, à l’instar d’une grande partie de la planète depuis 2020 et la pandémie de covid – le film est composé de trois chapitres distincts. Le premier, qui prend la forme d’une balade urbaine, nous plonge dans une Bucarest bruyante, tendue et abreuvée de messages publicitaires, le second est un aparté drôle et caustique de près d’une demi-heure, et le dernier assume son côté bouffon et grand guignolesque. Parfois un peu démonstratif, parfois un tantinet long et intello, Radu Jude nous offre néanmoins 1h45 d’une satire accablante et implacable sur nos sociétés du spectacle.
    Isabel I.
    Isabel I.

    38 abonnés 317 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 février 2022
    Traduction (approximative ) du titre
    "frapper de malchance ou porno loufoque"
    Film construit en trois parties après une Sextape direct en  intro. Attention aux  âmes pudiques devant ces plans sans filtre, en ouverture,  mais pas que. .... il y en aura d'autres scènes érotico/porno, d'autres images difficiles.
    Commençons par une ballade dans un  Bucarest qui n'est pas celui des cartes postales. Ce n'est pas une visite organisée par l'office du tourisme, c'est la déambulation d'Emi désabusée, au milieu du bruit,  des bâtiments en ruines, de l'agressivité et des injures souvent sexuées ou obscènes. 
    Puis un montage alphabétique autour de  concepts sociétaux des plus divers;  les images , les textes parfois dissociés sont d'une vraie force. Les mots font mouches et touchent notre esprit au risque de nous interpeler, de nous choquer.
    Le final : tribunal populaire surréaliste, déjanté. Là  encore plein de sujets sont abordés. La bêtise, la  méchanceté de chacun sont bien réels: jugements abusifs, voyeurisme malsain, vulgarité de ces "biens pensants" .
    La caméra aux plans parfois volontairement malhabiles suit l'histoire  de cette femme face à une société moralisatrice mais la  société est  immorale.
    Cette caméra nous présente aussi  L'HISTOIRE politique, un constat sans indulgence sur  la Roumanie d'hier et d'aujourd'hui dans un monde tout autant critiquable.
    Surprenant, déroutant, déconcertant mais jouissif tant tous les sujets sont traités de manière ubuesque sur le fond comme sur la forme.
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    227 abonnés 973 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 décembre 2021
    Décontenançant par les images explicites du tout début, le film se perd au début dans deux parties inintéressantes et se révèle sur la dernière partie. Un goût amer reste malgré tout à l’issue du film.
    FaRem
    FaRem

    8 593 abonnés 9 496 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 mars 2022
    "Bad Luck Banging or Loony Porn" est un long-métrage satirique coupé en trois parties qui n'ont pas forcément de rapport entre elles. La première et la dernière se suivent, par contre la seconde à de quoi surprendre tant elle est décalée par rapport au reste. Ce qui ouvre et conclut le film concerne Emi, une maitresse qui se retrouve dans une situation délicate après la fuite d'une sextape avec son mari. Elle tente d'abord de trouver une solution avant de devoir plus tard faire face aux parents de ses élèves. Entre temps, et c'est probablement la partie la plus étrange, on nous assomme d'images et de vidéos en rapport avec un thème ou un mot du genre la nature ou le patriotisme comme un dictionnaire illustré sauf que tout ce qui est montré à un rapport avec la société roumaine. On apprend par exemple que les femmes battues ne doivent pas appeler la police durant la nuit, mais attendre le matin. Pour le coup, Radu Jude ne fait pas dans la subtilité pour faire passer son message et intègre même des scènes de sexe non simulées. Ce qui ressort le plus de ce film, pour moi, c'est l'hypocrisie de la société et pour le coup, ce n'est pas propre à la Roumanie. Dans le dernier acte qui fait office de tribunal, Emi se fait juger par des gens qui font les choqués. Personne ne veut voir son enfant être confronté à de la pornographie à un jeune âge, mais leur réaction est hypocrite. À les écouter, ils n'ont jamais eu de relations sexuelles. Personnellement, je n'ai pas trouvé le film très pertinent, le réalisateur se contentant d'enfoncer des portes ouvertes.
    velocio
    velocio

    1 298 abonnés 3 132 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 janvier 2022
    3 chapitres dans ce film, Ours d'or à la Berlinade 2021, avec une chanson de Bobby Lapointe pour passer d'un chapitre à l'autre, sur fond d'écran rose. Commençant par 5 minutes de porno explicite, la première partie suit ensuite dans Bucarest les pérégrinations d'Emi, la femme de la sex tape, une femme d'une petite quarantaine d'années. Cette promenade un peu trop longue présente toutefois l'intérêt de montrer un pays sous l'emprise de la COVID, un pays où la population est agressive, un pays où les gens ne cessent de s'insulter, le plus souvent avec un langage ordurier à connotation sexuelle. Et puis aussi, on comprend petit à petit qu'Emi a des problèmes à cause de la diffusion par un tiers de la sex tape sur Internet. La deuxième partie peut faire penser au cinéma de Jean-Luc Godard, le film égrenant une sorte de dictionnaires avec images et citations. La troisième et dernière partie nous amène au cœur du problème rencontré par Emi : Emi est prof d'histoire dans un lycée huppé de la capitale et, suite à la diffusion de la sextape sur Internet, on la retrouve au centre d'un procès populaire dont le jury est composé de parents d'élèves. A-t-elle causé du tort au lycée ? Est-il imaginable qu'elle y reste ? L'occasion est belle pour Radu Jude de montrer que le pornographie existe ailleurs que dans la diffusion d'images à caractère sexuel, qu'elle peut aussi se trouver dans des positions racistes ou négationnistes, dans des propos misogynes ou autre affirmations de classe dominante. Ouvertement provocateur, ce film de Radu Jude est loin d'être parfait mais également loin d'être inintéressant.
    Cinememories
    Cinememories

    480 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Si certaines œuvres sont d’une bêtise exaspérante, d’autres l’exploitent dans un tour de force, au mépris d’une culture sacrificielle, que la société absorbe, efface, puis feint d’en avoir quelque chose à foutre. C’est ce que le réalisateur roumain Radu Jude (Papa vient dimanche, Aferim!, Peu m'importe si l'Histoire nous considère comme des barbares) raconte de son pays natal, de son héritage, qui est arrivé depuis un moment dans une zone de turbulences, où la mauvaise foi, comme l’obscénité cohabitent au tribunal de citoyens idiots, incultes et vulgaires. Le constat passe par une ouverture des plus crues, une sextape non censurée. Rien ne sera donc laissé dans le hors-champ et c’est un message fort et clair d’un cinéaste, qui viendra à frapper là où ça fait mal et là où ça fait rire. L’humour par l’autodérision a connu maints exemples, que l’on estampille la plupart du temps de l’ordre de l’anecdote, mais pas dans ce contexte, où il faudra traverser un labyrinthe d’absurdité avant jouir de l’extase.

    La filmographie de Jude a lentement orienté son cynisme vers une forme de paternité dysfonctionnelle, qu’il projette à présent sur la Roumanie et son héritage culturel et politique, sans oublier de laisser quelques brèches aux frontières. C’est en ouvrant avec une sextape amateure que l’œuvre nous invite à analyser, comparer et relativiser les maux d’une société qui ne sait plus s’écouter ou communiqué. À l’heure des réseaux sociaux et d’Internet comme un espace libre de perversion, le cinéaste ne cache pas son envie de traiter chaque degré d’absurdité dans un même montage, au détour d’une confrontation entre des visages masqués. Trois axes d’études aboutissent à une véritable glorification de l’expression, qu’elle soit visuelle ou intellectuelle. On ressent dans sa démarche une forme d’attachement à la créativité, quitte à la rendre plus explicite dans le dernier acte. Mais c’est avec le premier chapitre, que l’on déambule aux côtés d’Emi (Katia Pascariu), apparue dans la première vidéo, que l’on découvre Bucarest comme une capitale balisée par ses enseignes, confronter à ses contradictions culturelles et à une vulgarité, dont les éléments viendront alimenter un débat qui pose déjà ses arguments.

    La caméra n’est donc pas toujours centrée sur sa traversée du désert, car avoir tourné en temps de crise sanitaire permettait de compléter le tableau néfaste d’une cité qui tombe en ruine ou dont les lieux de rassemblement communs se vident, comme pour évoquer le spectre de la vitalité, saine et extravagante. On ne jouit plus d’un plaisir particulier et la plupart des passants ne daignent pas davantage lever la tête pour prendre conscience de ce qui les entoure. La transition avec le montage encyclopédique du second chapitre peut alors surprendre et désarmer les idées reçues de spectateurs très conservateurs. Mais si l’on y survit, l’intérêt est sans doute sauf, car ce qui tient d’un méli-mélo d’images d’archives, de changements d’angle avec des lieux communs du quotidiens et autres absurdités militarisées, qui tiennent en joue un régime post-totalitarisme vaniteux, on accueillera avec une grande attention le dénouement de cette fantasque, et pourtant réelle, aventure de notre siècle.

    « Bad luck banging or looney porn » emploie les caricatures avec le bon ton, inversant les rapports de force entre l’accusée et simplement des prédateurs grognards, prêts à sauter à la gorge de celle qui qui a consenti sa fellation, alors qu’elle leur renvoie chaque divagation directement dans le gosier. Les enfants sont un temps évoqués dans le débat, mais n’en demeurent pas moins absents, preuves de nonchalance de la part de parents aux divers profils, qui étouffent la voix d’une jeunesse avertie et en même temps pas assez. Afin de déterminer l’issue, si la crédibilité de l’enseignante ou de son aptitude à pouvoir garantir un apprentissage sain, tout cela se matérialise en un festival de faux raccords, de joutes verbales, entrecoupées de ricanement excessif, comme si le fait d’être en présentiel ou sur un groupe de conversation en ligne ne changerait rien. Le rictus se déploie à crescendo jusqu’à un lâcher prise bouclant cette mascarade comme un aveu d’échec, avec des individus qui ne sont pas conscients des véritables obscénités qu’ils dégagent, en opposition avec la sextape d’ouverture, finalement plus anecdotique.
    Yves G.
    Yves G.

    1 454 abonnés 3 479 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 janvier 2022
    Emi est enseignante d'histoire dans un lycée de Bucarest. La petite quarantaine, elle a une vie sexuelle active avec son mari qui filme leurs ébats pour les pimenter. Pas de chance : une video se retrouve sur les réseaux sociaux, postée par le réparateur de l'ordinateur familial.
    Des parents d'élèves l'apprennent et obtiennent la convocation d'une assemblée générale. Emi se retrouve sur la sellette.

    Dans la nouvelle Vague roumaine, extraordinairement riche et stimulante, Radu Jude a trouvé sa place bien à lui : celle d'une vigie intellectuelle, mauvaise conscience d'une Roumanie trop prompte à oublier ses vieux démons. Son précédent film, "Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares", évoquait une page sombre et méconnue de l’histoire européenne : ces quelques années où la Roumanie, vaincue par Hitler, s’est alliée avec l’Allemagne nazie sous l’autorité du maréchal Ion Antonescu, un « Pétain roumain » et s'est rendu coupable durant l’opération Barbarossa, sur le front de l’Est, de crimes de guerres et de génocide comme à Odessa en octobre 1941.

    "Bad Luck Banging or Loony Porn" a un titre presqu'aussi long que ce film-là. Un titre à semer la confusion au moment de passer à la caisse du cinéma : "Bonsoir, je voudrais une place pour.... le film porno roumain !" Son sujet est simple : c'est celui que j'ai résumé ci-dessus. Son traitement est plus tarabiscoté et contient trois parties d'inégale longueur.
    La première est un prologue (je n'ose parler d'amuse-bouche) : il s'agit de la courte vidéo tournée par les deux amants. L'image est granuleuse, le cadrage imprécis, le son crachotant. Il s'agit de porno amateur, très cru, qui filme sans détour un sexe en érection, pas vraiment ragoûtant, une fellation et un coït. Pas de quoi étonner les abonnés à Jacquie et Michel, mais assez surprenant au MK2 Beaubourg. Suffisamment en tous cas pour justifier une interdiction en France aux moins de seize ans.
    La deuxième partie est plus longue - et moins pornographique. On suit Emi dans une longue déambulation durant laquelle on comprend, à travers ses conversations téléphoniques hachées, qu'elle se rend à sa convocation. Elle traverse Bucarest, une métropole embouteillée dont les habitants excédés multiplient les incivilités.
    Troisième partie sous forme de parenthèse godardienne : Radu Jude met en image quelques concepts politiques (colonialisme, sexisme, maltraitance infantile, pollution....)
    Il faut attendre la dernière partie pour enfin arriver au cœur du sujet : la confrontation entre la professeure et la meute de parents d'élèves, tous plus agressifs et primaires les uns que les autres, qui entendent obtenir son éviction.

    La situation du film aurait soulevé en droit administratif français une question délicate dont la réponse n'est pas certaine. L'article 25 de la loi du 13 juillet 1983 fait obligation aux fonctionnaires d'exercer leurs fonctions avec dignité.
    Au milieu des 90ies, une gardienne de la paix avait été révoquée pour avoir tourné dans des films X. La cour administrative d'appel de Paris avait considéré que de tels faits étaient "contraires à l'obligation de dignité qu'on est droit d'attendre d'un fonctionnaire de police" et constituaient "une faute de nature à justifier une sanction disciplinaire" ; mais, considérant qu'aucune référence ni mention n'avait été faite dans les films litigieux à la profession de la policière municipale et que par ailleurs, la fonction policière n'avait été, en aucune façon, dans lesdits films mise en cause ni tournée en dérision, le juge avait estimé que la sanction de l'exclusion était excessive eu égard aux faits commis (CAA Paris, 9 mai 2001, Ministre de l’intérieur contre Slujka, n° 99PA00217).

    Quelle décision le juge administratif français aurait-il rendu ? Aurait-il considéré que le fait de tourner dans un film pornographique est contraire à l'obligation de dignité qu'on est en droit d'attendre d'un fonctionnaire de l'éducation nationale, notamment d'un enseignant en contact permanent avec des enfants mineurs ? Pas sûr. Sans doute l'aurait il fait sans guère d'hésitation dans l'hypothèse où, comme dans l’affaire Ministre de l’intérieur contre Slujka précitée, ledit enseignant savait que ses ébats feraient l'objet d'une diffusion publique. Mais la circonstance que leur enregistrement n'avait pas vocation à être diffusée, qu'elle était réservée aux seuls amants dans l'accomplissement de leurs fantasmes, pourrait être regardée comme la vidant de tout caractère fautif. La question me semble très indécise.
    À supposer qu'une faute ait toutefois été retenue, le juge administratif aurait, en tout état de cause censuré une sanction trop sévère - telle que l'exclusion - et aurait validé non sans hésitation un avertissement voire un blâme.

    On me reprochera - et on aura raison - une longue disgression juridique, bien loin du film que je suis censé critiquer.
    C'est que "Bad Luck Banging or Loony Porn" pêche par son manichéisme en mettant face à face deux arguments simplistes : Emi : "J'ai le droit à ma vie privée" vs. les parents d'élèves : "Vous avez des mœurs dépravées".
    Le réalisateur lui-même ne sait pas comment conclure et nous propose trois fins alternatives, la dernière n'étant pas la moins loufoque ni la moins hilarante.
    Loïck G.
    Loïck G.

    334 abonnés 1 668 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juillet 2022
    Sur un sujet de société très présent ( la diffusion de sextapes, leurs répercussions) Radu Jude passe en revue les travers de la société roumaine et à travers elle, de l’humanité tout entière. C’est concis mais très particulier dans la mise en forme du sujet réparti sur trois niveaux : la vision sans retenue de la fameuse sextape – vidéo porno – que la victime porte lourdement dans sa déambulation urbaine où tous les codes de la ville lui renvoient des signaux aussi nauséeux que ce qu’on lui reproche. Le point ultime étant le jugement de cette femme, enseignante, par les parents d’élèves qui souvent par ignorance, bêtise et méchanceté la cloue au piloris. Entre les deux Radu Jude illustre le mal être du pays en stigmatisant les lieux communs d’un abécédaire assez déglingué, fait d’aphorismes, d’images d’archives et de vérités toutes faites. C’est d’une totale pertinence, et d’un humour destructeur. AVIS BONUS Deux courts métrages bien particuliers chaque fois et une rencontre au festival de La Rochelle où le cinéma prend toute sa place.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    mat niro
    mat niro

    352 abonnés 1 815 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 décembre 2022
    Film roumain Ours d'Or à Berlin 2021, celui-ci se découpe en trois parties avec comme scène d'ouverture le tournage d'une sex tape mettant en scène une enseignante et son mari. Adoubée par la critique, cette oeuvre ne prend réellement son envol que dans le dernier chapitre où la prof doit rendre compte de ses actes devant les parents d'élèves avec des scènes très drôles. Pour le reste ce long-métrage se contente de suivre les déambulations d'Emi dans les rues de la ville et d'égrener une somme somme d'informations colossale qui ravira les historiens. Un film très clivant, interdit aux moins de 16 ans, et qui ne vaut que pour son tribunal populaire final.
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 671 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 décembre 2021
    Je connaissais le roumain Radu Jude au travers ses derniers films que j’avais particulièrement aimés. « Aferim », sorti en 2015, sorte de western valaque, reprise de l’éternel thème du chasseur de primes à la poursuite du fugitif …Dans la Roumanie du 19e siècle, deux hommes à cheval, le père brigadier et son fils, sont à la recherche d’un esclave gitan qui a commis l’erreur fatale de céder aux avances de l’épouse du boyard, son maître et propriétaire. Chemin faisant, le père fait l’éducation du fils à grand renfort d’aphorismes, de lieux communs et de proverbes, tous fortement teintés de racisme, de misogynie, de xénophobie, le tsigane est un corbeau, mais le summum dans la bouche d’un prêtre orthodoxe rencontré en chemin est le juif, rangé au rang des sous-hommes !!...Ensuite il y a eu « Peu importe que l’histoire nous considère comme des barbares », sorti en 2019. Et où Radu Jude se penchait sur une histoire occultée celle du massacre des juifs d’Odessa par l’armée roumaine. Et des massacres qui ont suivi sous la direction du maréchal Antonescu, dictateur d’une Roumanie fasciste, allié de l’Allemagne nazie. Et c’est une phrase attribuée au maréchal « Peu m’importe si l’Histoire nous considère comme des barbares » que Radu Jude a repris comme titre de son film. Et déjà, ce film fort et prenant laissait peu d’espoir sur la possibilité d’un pays de partager une histoire commune et de regarder en face les zones d’ombre du passé. C'est une thématique souvent reprise par Radu Jude...mais on pouvait regretter que son film ne soit présenté que dans deux cinémas à Paris. Avec « Bad Luck Banging or Loony Porn » c’est pire, une seule salle dans Paris Intramuros, et 3 en banlieue…. Déjà ce titre qui n'a rien de roumain et que l’on peut traduire approximativement par « baise malchanceuse ou porno déglingué » peut surprendre… Le film a pourtant reçu l’Ours d’Or à la dernière Berlinade de 2021 et je m’en étonne…tant le film détonne …est-ce une provocation ou une farce comme le réalisateur le suggère en fin de film….
    À Bucarest, une enseignante risque sa carrière à cause d'une sextape tournée par son mari et qui a fuité sur les réseaux sociaux…. Les premières images ont justifié l’interdiction du film au moins de 16 ans…Le film est curieusement construit, d’emblée Radu Jude nous place face à la vidéo du litige, une bande porno amateur qui n’a rien de bien choquant…Puis , on suit trop longuement la déambulation d’Emi, la professeure, en stricts habits de ville, à travers un Bucarest, bruyant, assez sale , où les disputes de rue tournent vite aux insultes dégradantes, dans une haine sexiste et raciste…Elle cherche à endiguer la diffusion de la sextape par d’incessants appels sur son portable….suit une espèce d’intermède central à base de séquences d’archives, de vidéos anodines détournées à coups de citations de soi-disant penseurs…et qui revient sur les vieux démons de la Roumanie…d’Antonescu à Ceausescu…cela devient vite exaspérant ... pour arriver finalement au procès de la professeure devant les parents d’élèves, ouvrant une réflexion sur la place et le sens de l'obscénité hors des sphères privées. …Radu Jude, témoigne certes d’une réjouissante folie subversive (sexe frontal en introduction), mais se complaît dans des poses d’auteur, une misanthropie et un côté fourre-tout qui noient son propos sur les dérives de l’époque et des mœurs roumaines (extrême droite, puritanisme, consumérisme), c'est bavard, les couleurs sont affreusement saturées, les dialogues vulgaires sinon orduriers, c'est grinçant, dérangeant, bien plus obscènes qu’une partie de jambes en l’air…et finalement même pas drôle comme annoncé par certains critiques !!!
    Comme vous l'avez compris, je n'ai pas du tout aimé....
    Antoine
    Antoine

    31 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 janvier 2022
    Une petite pépite, pleine de bons moments, ode à la résistance, à la mémoire, fable post-moderne où la dignité fait front. Super rafraîchissant!
    Kethuwan
    Kethuwan

    17 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 janvier 2022
    Avec son synopsis alléchant, le film du réalisateur roumain Radu Jude promet une analyse fine de notre société et de son côté faussement pudibond.

    Malheureusement... Il est pour moi bien loin de remplir ses promesses, offrant seulement au spectateur un long-métrage long, ennuyeux, et se voulant subversif mais n'arrivant qu'à être lourd.

    A la suite d'une intro assez crue, qui met clairement le spectateur dans le bain, on passe à une (longue) première partie où l'héroïne marche dans Bucarest. Si je n'ai rien contre les films qui prennent leur temps (au contraire), le réalisateur a ici une manie que j'ai fini par trouver insupportable : Quasiment à la fin de chaque plan en extérieur (donc 90% des plans), la caméra part en travelling pour se fixer sur un point du décor assez aléatoire (un panneau de publicité, un bâtiment en ruine). Si l'idée peut être intéressante, le répéter à chaque plan devient extrêmement répétitif, renforçant la lenteur de cette partie déjà pour le moins calme. Entre deux travellings, le film nous montre, malheureusement très peu subtilement, l'agressivité humaine au quotidien...

    Le film part ensuite sur une deuxième partie, particulièrement fourre-tout, enchaînant les sujets divers et variés, parfois vaguement drôle, parfois lourd, parfois se voulant choquant (mais sans trop réussir)... Le rythme est plus soutenu, mais j'ai quand même eu la forte impression que cette partie tirait en longueur, sans doute trop fouillis et mal amenée à mon goût.

    Enfin, on arrive à ce qui était promis dans le synopsis : Le "tribunal populaire" que subit l'enseignante, Emi, face aux parents d'élèves et à sa hiérarchie. J'ai l'impression que dans cette partie, le réalisateur a voulu représenter les pires clichés des réseaux sociaux. Mais cela vire à la farce grotesque (et non, contrairement à certaines critiques presse, cela n'est PAS une qualité).
    Aligner les clichés, c'est très bien, mais il faudrait ensuite songer à en faire quelque chose. Hors, Emi est bien la seule personne sensée, mais son propos est perdu au milieu des réactions sans queue ni tête de tous les autres intervenants, et le film se finit sur une conclusion... A l'image du reste du film.

    Au final, le film me laisse une impression assez étrange : Le film voulait dénoncer les tribunaux populaires, notamment les réseaux sociaux, tout en se montrant subversif... Mais cela est fait à la manière d'un quinquagénaire sur Facebook, de manière très lourde, sans réflexion derrière, et se croyant original alors que tout est convenu. Un film "OK Boomer" en somme.

    Une petite note pour finir : Le film est particulièrement encensé par la presse, et je trouve ces "critiques" particulièrement ridicules. On est sur des personnes qui s'extasient devant toute œuvre d'art contemporain se voulant être une "critique acerbe et irrévérencieuse de la société", quand bien même il n'y aurait derrière qu'un vague délire d'artiste. Notons que je n'ai rien contre les artistes, ils ont bien compris le filon, mais plutôt contre cette adulation aveugle de tout ce qui s'auto-qualifie d'art contemporain, et n'est finalement pas bien plus qu'une machine à sous.

    Bref, allez plutôt voir Venom 2, c'est tout aussi peu intéressant, mais ça aura au moins le mérite d'être vaguement divertissant si l'on laisse son cerveau à l'entrée de la salle.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    192 abonnés 2 507 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 décembre 2022
    Bad Luck Banging or Loony Porn est une comédie roumaine qui m'a laissé un souvenir mitigé. Certes, le pitch initial est plutôt marrant (une sex-tape d'une professeure sans histoire fuite sur internet et devient l'objet d'un véritable scandale au sein du lycée où elle enseigne). Malheureusement, j'ai trouvé que le film s'égarait notamment avec un montage sans queue ni tête au beau milieu du film avec une série d'images sans commentaire totalement déconnectées de l'intrigue. Et ce montage dure bien 20 minutes. Ce choix, qui a sans doute une motivation m'a coupé du film. De la même manière, la fameuse sex-tape est montrée dans son entièreté, soit 20 bonnes minutes également de porno pur et dur et au risque de sonner pudibond, je ne suis pas convaincu que l'intégralité de la vidéo soit absolument nécessaire à la compréhension et l'appréciation de l'histoire. C'est dommage car le débat qui s'ensuit au sein de l'équipe pédagogique et des parents d'élèves en dit long sur la société roumaine. Entre machisme décompressé et pudibonderie hypocrite, le tout au prétexte du bien-être des élèves, le débat ressemble en effet plus à un procès stalinien qu'à un débat.
    Au final, je retiens plutôt les bonnes idées de ce film.
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 580 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 décembre 2023
    Trois phases, bien différentes, entrecoupées de chansons de Bobby Lapointe, pour s’amuser aux dépenses de la société roumaine, c’était apparemment le défi que s’était lancé le réalisateur Radu Jude, à partir du concept d’une sex-tape qui fuite sur Internet, au grand dam de l’enseignante d’un collège réputé qui y tient la “vedette”. La première phase consiste en une longue traversée de Bucarest pour se rendre à l’audition disciplinaire, odyssée urbaine très silencieuse et vaguement burlesque au cours de laquelle on aura tout le loisir d’observer l’égoïsme, l’inculture, la superficialité et autres tares ordinaires des concitoyens de Radu Jude. La seconde phase, qui tient lieu d’entracte, est une sorte de version contemporaine du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, un jeu constant d’analogies entre les mots servant l’humour sarcastique de Radu Jude. Dans la troisième phase, on retrouve le côté absurde de la première partie, cette fois en mode verbeux : à son “procès” en présence des parents, l’enseignante tente vainement d’opposer le droit, la raison et la logique à un cercle d’accusateurs qui carburent à l’émotionnel, aux valeurs dogmatiques, à la grossièreté et à la mauvaise foi. Tout est bordélique et décousu, l’humour est la plupart du temps indirect ou culturellement trop référencé pour que son impact aille de soi mais l’ensemble dégage une véritable originalité et la troisième partie offre un débat d’idées souvent intéressant : ‘Bad luck banging’ est décidément un drôle de film, avec toutes les qualités et les défauts que cela suggère.
    Hervé L
    Hervé L

    71 abonnés 629 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 janvier 2022
    Un film confus fait de la juxtaposition de plusieures parties vaguement loufoques et toujours incohérentes. Et bien sûr la sempiternelle diatribe contre les réseaux sociaux accusés de tous nos maux par ceux qui justement s'en delectent
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top