Mes très chers enfants : les secrets du tournage

Après Garde alternée (2017), où elle traitait d'une certaine vision du couple, Alexandra Leclère avait envie de se centrer du côté des relations parents-enfants. Un sujet qu'elle n'a pas encore abordé au sein d’une famille "traditionnelle". Elle explique :

"J’aime le principe du pitch, de l’histoire qu’on peut résumer en une phrase. Alors, je mets mon cerveau en marche et je cherche une idée de conflit au sein de la famille qui doit déboucher sur une ligne directrice claire. Car pour moi, du conflit naît la comédie."

"Et l’idée du scénario est arrivée : des parents, qui, pour faire revenir leurs enfants, à qui ils reprochent de les délaisser, vont leur faire croire qu’ils ont gagné une grosse somme d’argent. Je teste le pitch autour de moi, je vois les sourires, j’y vois le signe que ça peut parler à beaucoup de monde."

Mes très chers enfants est le sixième long-métrage réalisé par Alexandra Leclère. Elle retrouve Didier Bourdon pour la troisième fois après Le Grand Partage et Garde Alternée. La cinéaste avait aussi collaboré avec Josiane Balasko sur Maman et Le Grand Partage. Par ailleurs, les deux acteurs ont déjà incarné un couple à l'écran dans Beaux-parents en 2019 et ont partagé l'affiche de Bancs publics (Versailles rive droite), Le Grand Partage, Les Nouvelles aventures de Cendrillon et Madame Edouard.

Alexandra Leclère et son équipe ont longtemps cherché longtemps la maison de Chantal et Christian. La réalisatrice se souvient : "On m’en a montré beaucoup. Je tordais le nez à l’instinct : celle-là trop grande, celle-ci trop bourgeoise, cette autre, trop pavillonnaire. Et puis j’ai flashé sur l’extérieur de celle qui est dans le film. Comme si je l’avais 'reconnue'."

"Je me suis dit : c’est elle ! C’est ensuite Carlos Conti qui donne à l’intérieur de cette maison la bonne couleur, le bon dosage, qui raconte l’intérieur de ce couple. Les enfants sont partis, mais le décor est resté le même depuis toutes ces années. J’avais parfois l’impression de me retrouver chez mon cher papa, ça me touche, ça m’attendrit. C’est donc un décor 'juste'."

Si le choix Josiane Balasko, Didier Bourdon et Marilou Berry relevait du domaine de l'évidence, Alexandra Leclère a trouvé Ben, qui joue Stéphane, après être tombée sur une série diffusée sur Arte dans laquelle il avait un rôle sérieux. Elle se remémore :

"Je pense que dans un premier temps, c’est son physique qui m’a interpelée. J’ignore pourquoi, mais j’avais envie d’un grand garçon ! Je lui ai envoyé le scénario, on s’est rencontré. Il était assez réservé et je n’avais pas de référence particulière de lui dans des comédies, même si je l’avais vu dans des extraits de ses spectacles. Je lui ai joué quelques dialogues, il a éclaté de rire. J’ai su à cet instant qu’il percutait sur le ton du scénario."

Josiane Balasko retrouve sa fille Marilou Berry après Ma vie est un enfer (1991), Cliente (2008), Beur sur la ville (2011), Joséphine s'arrondit (2016) et Les Nouvelles aventures de Cendrillon (2017). Mes très chers enfants leur permet d'avoir davantage de scènes ensemble, comme l'explique Josiane :

"Jusque-là, on n’avait eu que des petites scènes ensemble, que ce soit dans Joséphine s'arrondit, qu’elle avait réalisé en 2016, ou, en 2018, dans Les Nouvelles aventures de Cendrillon. Pour Mes très chers enfants, c’était du travail au « long cours » et on était toutes les deux assez excitées."

Contrairement à Les Soeurs fâchées ou Le Prix à payer, rien n'est autobiographique dans Mes très chers enfants. Alexandra Leclère précise : "Je pense que si ma mère gagnait au Loto, elle se garderait bien de me le dire ! Il est vrai que dans mes deux premiers films, il y avait une part autobiographique. J'insiste sur le mot "part". Mais tout ça est terminé depuis bien longtemps (Le Grand partage, Garde alternée). J’aime inventer, imaginer, je me sens plus libre, ce qui n’est pas en contradiction avec l’observation de mes concitoyens bien évidemment."

Alexandra Leclère voulait que le décalage entre les tenues quotidiennes et de "riches" des personnages fasse sourire. Pour ne pas tomber dans le cliché du "faux Chanel", la chef costumière Fabienne Katany a imaginé, pour Josiane Balasko et Didier Bourdon, des costumes très colorés.