Derniers Avis : Vivre - Page 8

Le scénario est plutôt pas mal : il évite les scènes de pathos que l’on peut redouter .
Les comédiens sont très bons et l’image et les décors sont réjouissants .
Seul un manque de rythme assez marqué peut assombrir le tableau .

D'abord intrigué par une histoire "so british" mettant en scène quelques messieurs banlieusards, engoncés dans leur sombre costume de travail, chapeau melon compris, dans une brumeuse et pluvieuse Angleterre de l'après-guerre, employés à l'hôtel de ville de Londres, le spectateur finit rapidement par s'ennuyer. Montrer la routine poussiéreuse des longues journées de travail, la procrastination institutionnelle de ces employés mutiques, m'a plongé dans une torpeur que seule Miss Harris, une rafraîchissante employée qui s'enfuira rapidement de ce cauchemar a pu dissiper.
Le scénario raconte comment un vieil employé municipal veuf se transforme à l'annonce de sa fin prochaine aurait pu être davantage développé.
La réalisation, plutôt méticuleuse, manque donc de rythme. Le film s'en sort toutefois honorablement au niveau du casting, de la photo et des décors, insuffisant pour marquer les mémoires.

En 1952, le japonais Akira Kurosawa avait réalisé "Ikiru", sorti en France avec le titre "vivre", traduction en français du titre japonais, l'histoire d'un homme qui se métamorphose lorsqu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer, un scénario plus ou moins inspiré par "La mort d'Ivan Ilitch" de Léon Tolstoï, une charge contre le conservatisme de la société japonaise minée par un enchevêtrement administratif, une réalisation lorgnant vers le néoréalisme italien de l'époque. Le "Vivre" de 2022 est un remake de ce film, avec un scénario écrit par le romancier Kazuo Ishiguro, japonais d'origine, de nationalité anglaise depuis 1983 et Prix Nobel de littérature en 2017, avec une action se déroulant en 1953, à peu près donc à la même époque que l'original. Quant au réalisateur, la production ne souhaitant pas qu'il soit britannique, il a été fait appel au sud-africain Oliver Hermanus à qui on doit le récent "Moffie". Malgré la très grande qualité de la lumière et de la photographie du sud-africain Jamie Ramsey, une qualité qu'on retrouvera tout au long du film, la première demi-heure du film s'apparente à un calvaire pour le spectateur : mise en scène paresseuse, personnages totalement atones : des fonctionnaires d'un service de la municipalité de Londres, un service débordé par la reconstruction de la ville après les dommages causés par la guerre, des fonctionnaires qui, chef compris, passent leur temps à procrastiner. Ce chef, c'est Mr Williams, surnommé Mr Zombie, un homme raide comme un piquet, triste comme un jour sans chant d'oiseau. Lorsque cet homme apprend qu'il a un cancer, il commence par se laisser entrainer dans divers cabarets et le film n'y gagne en rien. C'est seulement lorsqu'il décide de s'inspirer de la joie de vivre de Miss Smith, une jeune femme qui travaillait avec lui, que le film, comme le personnage de Mr Williams, commence à vivre, avec une émotion qui va grandissante.

Éblouissant, subtil, émotionnellement très juste, ce film traite de l'archétype de toutes nos vies : avons-nous vécu ? Qu'est ce que vivre ? Que ferions-nous si nous connaissions l'échéance de notre mort ? Sans doute chacune des petites actions, chacun des moments qu'aborde M. williams interprété à la perfection par Bill Nighy !

Si comme l'écrit M. Williams à son collègue (et à nous tous) dans une lettre post-mortem, même si les choses que nous partageons ou construisons sont éphémères, une séance de cinéma partagée avec une amie, un bon restaurant, un après-midi de flânerie, une discussion sans fin a propos de ce qui nous est le plus intime, ne laissons pas passer ces moments uniques comme la vie, et qui n'ont d'autres sens que le partage de nos émotions face à ce que nous traversons si vite, en ne laissant que d'infimes et volatiles traces

Semi déception pour le film "Vivre" dont j'espérais peut-être (beaucoup) trop.

1953. Londres panse encore ses plaies après la Seconde Guerre mondiale. Williams, fonctionnaire chevronné, est un rouage impuissant dans le système administratif de la ville qui doit se reconstruire. Il mène une vie morne et sans intérêt, mais tout change lorsqu’on lui diagnostique une maladie grave qui l’oblige à faire le point sur son existence. Rejetant son quotidien banal et routinier, Williams va alors se dépasser et enfin vivre pleinement sa vie.

La première partie du film se laisse savourer comme un After Eight bien au chaud avec une tasse de thé.

Bill Nighy mémorable crooner raté dans "Love Actually" est parfait dans son rôle de gratte papier tristounet qui à la découverte d'un cancer incurable décide de prendre un grand bol de vie avant le grand saut.

Mais le film de manière un peu incompréhensible prend une autre direction à mi-chemin et nous perd avec une intrigue parallèle peu intéressante et très "anglaise" pour le coup.

On en sort pas fâché mais pas chamboulé non plus.

J’ai beaucoup apprécié ce film anglais adapté du film « IKURU » d’Akira KUROSAWA. Le réalisateur a su reconstituer parfaitement le LONDRES des années 50. La mise en scène est soignée et délicate. On a vraiment plaisir à découvrir ce film et suivre le destin de cet homme qui va complètement changer le cours des derniers mois de sa vie. L’interprétation de ce Monsieur WILLIAMS est magnifiquement incarnée par Bill NIGHY. Ce film qui dégage de l’émotion et en même temps une grâce typiquement britannique, est un remake très réussi.

Bernard CORIC