Années 20 : les secrets du tournage

Années 20 est un long-métrage tourné en un seul plan séquence dans Paris avec plus de 24 acteurs et actrices à la sortie du premier confinement.

Avant Années 20, la réalisatrice Elisabeth Vogler avait déjà signé un long-métrage hors norme en 2020 avec Paris est à nous. Sorti sur Netflix, ce film à très petit budget s’était financé grâce à une campagne de crowdfunding et s’était tourné sans autorisation dans les rues de Paris, au gré des événements de la capitale. « Avec Années 20, je continue ma quête dans le réel en imaginant la caméra comme un fil qui vient lier les existences ».

Elisabeth Vogler est un pseudonyme, emprunté à l’un des personnages de Persona d’Ingmar Bergman, une actrice qui cesse soudainement de s’exprimer. La réalisatrice a choisi l’anonymat car « Le cinéma est quelque chose d’intime pour moi. Quand j’étais adolescent.e j’étais tourmenté.e et plein.e de doutes. Le cinéma m’a permis petit à petit d’avoir le courage de me rapprocher de qui je suis vraiment.Je préfère qu'on s'intéresse aux films que je fais plutôt qu'à ma personne et je me sens vraiment plus proche de moi avec un pseudonyme féminin. »

C’est le scénariste François Mark qui a eu l’idée d’Années 20 après avoir vu Slacker de Richard Linklater. Noémie Schmidt raconte : « Il nous a dit ‘ce film est génial, c'est plein d'histoires qui se croisent, qui sont reliées et permettent une sorte de poésie permanente. C’est une manière de rentrer dans une ville de façon singulière. Ce serait génial de faire ça dans Paris’. »

Le film a été répété pendant un mois. Le producteur Laurent Rochette détaille : « Pas avec tous les acteurs. Il fallait déjà que le film fonctionne séquence par séquence. Après on a répété la configuration avec la caméra. […] Mais il y a eu des difficultés. Pour un plan séquence en scooter, si on fait un détour c'est parce que c'est le seul chemin où il n'y a qu'un seul feu rouge. On ne pouvait pas arrêter la caméra. » Il ajoute : « il y a un autre film qui se joue derrière la caméra. On a répété qu'une seule fois avec tout le groupe. Mais on a vraiment tout minuté, tout préparé en amont. On essaie de contrôler l'incontrôlable d'une certaine manière. Par exemple au son, on avait que 11 micros cravate sur 24 comédiens. Donc, il y avait tout un dispositif pour que les micros arrivent aux comédiens. Des ingénieurs son prenaient leurs vélos pour se rendre aux séquences d'après. »