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    Cessez-le-feu
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Cessez-le-feu" et de son tournage !

    Un sujet personnel

    L'origine de ce film se déroulant en 1923 se trouve dans l'histoire personnelle d'Emmanuel Courcol. La Première Guerre mondiale faisait ainsi partie de son univers d'enfant par le biais de l'un de ses grands pères qui y avait combattu. "Je ne l’ai pas connu mais il y avait beaucoup de photos de lui en uniforme dans la maison, des cartes postales du Front… on jouait avec son casque… Il appartenait à la mythologie familiale. Il avait 20 ans en 1914 et s’est coltiné toutes les batailles jusqu’à celles des Balkans en 19. À la fin de la guerre, il avait été décoré et était redevenu instituteur", confie le metteur en scène.

    Les Années Folles

    Cessez-le-feu se situe dans les Années Folles, cette période qui a suivi la Première Guerre mondiale et qui, selon Emmanuel Courcol, n'a pas été si souvent que ça traitée au cinéma. Il explique : "L’après-guerre, comme la guerre, génère toujours de considérables affaires et toutes sortes de trafics, en plus de la folie liée à l’étonnement et la culpabilité d’avoir survécu. Après avoir détruit il faut reconstruire, et la guerre de 14 avec l’immense chantier de réhabilitation des champs de bataille n’a pas failli à la règle, avec ses fortunes qui se sont bâties sur le commerce de l’exhumation des corps, la récupération des métaux, le nettoyage et la reconstruction des 4 000 villages détruits ou rayés de la carte…"

    Source d'inspiration

    Pour l'écriture de la partie du film se déroulant en Afrique, Emmanuel Courcol s'est appuyé sur le livre "L’Etrange destin de Wangrin" écrit par Hampaté Bâ, qui raconte l’histoire d’un interprète de l’administration coloniale des années 1910 qui a vraiment existé. "Ce livre drôle et féroce m’a permis de saisir l’esprit africain et de me plonger dans toute cette époque coloniale en Haute-Volta du point de vue des autochtones. Je ne voulais pas que l’Afrique soit réduite à un décor exotique mais qu’elle existe le plus justement possible", précise le réalisateur.

    Tournage en Afrique

    Le tournage en Afrique a été synonyme d'aventure compte tenu de la volonté d'Emmanuel Courcol et son équipe de trouver des décors encore vierges et souvent difficiles d’accès. Les séquences villageoises ont été tournées dans des villages reculés du Burkina et du Sénégal, avec la participation des populations locales. Le metteur en scène se rappelle : "La séquence de la réparation du camion au début du film a été tournée avec le forgeron du village dans sa propre forge, fidèlement à ses traditions. De même pour l’épisode des chasseurs de brousse joués par d’authentiques Dozos Burkinabés, de l’arrestation de Georges jusqu’à son initiation selon le véritable rituel de la Confrérie."

    Tout est possible !

    Un carrossier de la ville de Bobodioulasso au Burkina Faso a construit le camion Berliet sur la base d’un vieux pick-up Toyota, d’après les plans d’origine. "L’engin est arrivé au dernier moment à Dori, au fin fond du Sahel - peint en bleu layette ! - mais repeint en gris dans la nuit à la lumière des projecteurs pour être finalement prêt au matin pour la première séquence. Là-bas tout est possible...", précise Emmanuel Courcol.

    Un Georges plus puissant

    Au moment de l'écriture du scénario, Emmanuel Courcol ne pensait pas à Romain Duris pour le personnage principal. Il voyait à ce moment un Georges puissant, dur, voire brutal, cachant ses fêlures derrière un physique impressionnant. C'est lorsqu'il a vu De battre mon coeur s'est arrêté et Persécution qu'il a alors pensé à Duris.

    "Finalement avec lui j’ai fait le chemin inverse : il a travaillé à masquer sa sensibilité, sa délicatesse, sa féminité derrière une dureté, une épaisseur, une autorité, une raideur martiale. Il s’est jeté dans le rôle, s’est épaissi, a travaillé son corps, sa démarche, sa voix, son élocution… Et Georges est devenu ce type élégant, éduqué, volontaire, pétri de cette culture du XIXème où l’on apprend à se maîtriser, et en même temps paumé, décalé, désabusé, incapable de se projeter dans l’avenir", confie Courcol.

    Meurtris par la Guerre

    Pour se préparer à incarner son personnage, Romain Duris s’est nourri de documents et de lectures où l'on voit des hommes qui reviennent du Front, physiquement entiers mais perdus, peinant à retrouver l’estime d’eux-mêmes. Ainsi, des auteurs comme Aurélien d’Aragon ou Gilles de Drieu la Rochelle ont été lus par le comédien. Il s'est aussi plongé dans Les Croix de bois de Roland Dorgelès et J’étais médecin dans les tranchées de Louis Maufrais.

    L'interprète de Diofo

    Pour trouver l'acteur interprétant Diofo, Emmanuel Courcol avait commencé un casting en France. Mais c'est lors des repérage en Afrique à Ouagadougou qu'il a rencontré Wabinlé Nabié. "J’ai instantanément vu Diofo, l’alter ego africain de Georges, lumineux, intelligent, spirituel, élégant, polyglotte, bourré de charme. Mais Wabinlé est aussi un conteur puissant capable d’exprimer toute la sauvagerie de la guerre que Diofo a lui-même vécu. Je ne pouvais pas passer à côté de cet acteur rare", se remémore le réalisateur.

    Le chef opérateur de Clint Eastwood !

    Pour la photographie, Emmanuel Courcol a travaillé avec Tom Stern, le chef opérateur de Clint Eastwood qui est devenu franco-américain suite à son mariage. Les deux hommes voulaient une grande gamme chromatique pour rendre compte des univers très contrastés qui cohabitent dans le film. "On passe de la lumière d’Afrique aux tranchées, des intérieurs confinés à la campagne verdoyante… La fluidité dans la narration que je recherchais dès l’écriture, j’avais envie de la retrouver à l’image. J’aspirais à une forme d’élégance, à une évidence – ce qui n’empêche pas de surprendre le spectateur, mais toujours en restant juste", précise le premier.

    Préparation physique

    C'est la virilité du personnage de Georges qui a le plus intéressé Romain Duris. L'acteur a en effet récemment tourné Une nouvelle amie dans lequel il avait beaucoup travaillé la féminité. En dehors des lectures, Duris a marché des heures et des heures dans Paris avec des poids aux jambes. Il a aussi cherché à rendre sa voix plus grave en s'entraînant à crier lorsqu'il marchait et courait.

    Se documenter par l'image

    En amont du tournage, Romain Duris a visionné des documentaires sur les rescapés de la Première Guerre mondiale (notamment sur leur manière de se tenir droit) mais aussi des fictions comme Capitaine Conan et Apocalypse, une série documentaire sur les deux guerres mondiales. Il a aussi vu le documentaire sur les soldats américains revenus d'Irak Of Men And War de Laurent Bécue-Renard et le culte Voyage au bout de l'enfer.

    Filmer les tranchées

    Pour filmer les scènes de tranchées, Emmanuel Courcol a eu recours à un plan de grue parcourant la tranchée de bout en bout, suivant tout ce qui s’y passe en plan séquence : les bombes, les soldats qu’on croise, l’obus qui explose et tue un camarade… "On a répété cette scène la veille du tournage et le lendemain, tout le monde était au taquet, dans la belle lumière du petit matin. J’ai tourné beaucoup de plans séquences mais pas qui demandaient une si grande préparation, de tels réglages", se rappelle Romain Duris.

    Le choix Céline Sallette

    Pour incarner Hélène, une femme moderne qui a vécu la guerre en tant qu’infirmière, Emmanuel Courcol a choisi Céline Sallette à cause de son jeu libre et spontané. "Et aussi parce qu’il lui suffit d’un regard pour qu’on sente affleurer le tragique – quand je choisis un acteur, je regarde d’abord ce qu’il ne va pas avoir besoin de jouer car c’est déjà en lui. Ce qui permet au reste d’advenir. Le jeu de Céline n’est jamais complaisant, il reste toujours dans l’énergie, dans la volonté de vivre. Ce qui cadre très bien avec le personnage d’Hélène, qui ne s’apitoie pas", note le cinéaste.

    Les personnages de Madeleine et Marcel

    Emmanuel Courcol avait déjà tourné avec Julie-Marie Parmentier et Grégory Gadebois dans son court métrage "Géraldine je t'aime" (2012). Les deux comédiens y formaient un couple insolite. Le cinéaste voulant les réunir à nouveau a écrit les rôles en pensant à eux. Il confie : "Madeleine, en revanche est encore un personnage du XIXème siècle. C’est une femme très touchante, courageuse et bienveillante. Et Julie-Marie Parmentier lui apporte son côté hors du temps, frêle et délicat, petit brin de femme à la fois modeste et lumineuse. De son côté, Grégory par son physique imposant incarne toute la pesanteur du personnage, son immobilité. Il est l’image de la vie en panne, du trauma empêtré dans le silence et dans l’épaisseur de ce corps qui le protège et l’encombre. Il y a en même temps chez lui une prodigieuse mobilité du visage, toutes les émotions s’y lisent avec une rare subtilité. Il passe en un instant d’une candeur enfantine à une expression effrayante ou déchirante."

    Retrouvailles

    Dans Cessez-le-feu, Céline Sallette retrouve Grégory Gadebois, son partenaire de Mon âme par toi guérie.

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