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Christoblog
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3,0
Publiée le 15 avril 2022
Grand vainqueur du Festival de Gérardmer 2022, ce film finlandais se place dans ce qui est en train de devenir une tendance lourde : l'épouvante nordique un peu barrée. Récemment, l'islandais (et poétique) Lamb, puis le norvégien (et alambiqué) Les innocents, ont montré le chemin d'un surnaturel profondément ancré dans le quotidien.
Ici, la réalisatrice Hanna Bergholm prend toutefois un chemin un petit peu différent en présentant la tableau d'une famille presque trop parfaite : la mère a un goût particulièrement kitsch en matière de décoration (du rose, du verre, des coeurs), elle tient un blog, et exerce une pression psychologique infernale sur sa fille de onze ans qui prépare un concours de gymnastique.
Evidemment ce monde parfait et sucré s'avère rapidement tordu : la mère a un amant et l'inconscient de la petite fille Tinja va revêtir plusieurs formes inquiétantes et assez réussies. Le film n'est pas avare de jumpscares, mais aussi de visions formelles d'une grande beauté, le tout assez concis et ramassé pour préserver l'intérêt de Ego jusqu'à la fin.
Je conseille donc plutôt ce film bien écrit (la dernière partie est assez surprenante), servi par l'interprétation impressionnante de la jeune Siiri Solalina. J'ai pu voir le film en Blu-ray et apprécier encore plus la qualité de la belle photographie du film.
Un film d'une rare finesse qui fait une part beaucoup plus belle à la psychologie qu'à l'horreur. La classification "horreur" est donc malvenue et en donne une fausse idée. Nous sommes dans le domaine du conte allégorique sur le passage de la soumission d'une adolescente à sa révolte contre une mère tyrannique et égocentrique. Le regard de la réalisatrice sur une famille scandinave aseptisée en apparence est féroce. Une réussite superbe.
Un excellent film d'épouvante sans prétention. Un très bon jeu d'acteur (surtout l'héroine). Pas de jumpscare, une atmosphère étrange et un peu décalé. Le film mérite ses récompenses
Ego a remporté le grand prix du festival Gerardmer 2022. Tinja : une adolescente de 12 ans qui voudrait s'affirmer et vivre une vie des filles de son âge mais qui s'efface face à la pression exercée par sa mère. Maman : publie des articles sur des blog pour montrer sa vie parfaite, avec sa famille parfaite. Elle exerce un perfectionnisme malsain sur sa fille. Tero : le frère, inexistant aux yeux de sa mère qui n'a de coeur que pour "sa petite princesse". Papa : encore plus inexistant que Tero. Il n'a aucune relation avec sa fille, c'est tout juste s'ils se parlent. Même l'amant a un rôle plus important que lui.
Tinja va faire éclore une créature qui petit à petit va lui ressembler physiquement et représentera son côté sombre en extériorisant les colères de la petite fille.
Après une malheureuse rencontre avec un volatile, une jeune fille ramène un œuf dans sa chambre pour s'en occuper. Ce dernier grossit dans des proportions inattendues et éclot en donnant naissance à une créature des plus étranges...
En tant que fable métaphorique, il faut bien avouer que "Ego" est un film extrêmement malin par sa manière très élaborée d'assimiler un florilège de troubles psychologiques (et même parfois physiques) d'une héroïne de cet âge à son concept d'oeuf fantastique et de son surprenant contenu. Bien sûr, à travers les énormes fissures qui craquèlent la coquille caricaturale de sa famille modèle, les frustrations d'un syndrome de fille parfaite sont les plus évidentes mais "Ego" ne limite jamais le champ des maux qui habitent l'enfant à cela, s'amusant à distordre son spectre d'exploration parfois à son plus large avec les affres universels propres à l'aube de la puberté pour ensuite mieux se concentrer sur une faille plus spécifique comme par exemple la peur d'épouser par mimétisme les traits d'un modèle que la jeune fille réalise déviant. En cela, "Ego" tire invariablement de très belles idées pour matérialiser et faire vivre à l'écran un kaléidoscope de souffrances sous des aspects inattendus, notamment par un rapport gémellaire qu'il institue assez rapidement et des effets de reflets déformants (ou de répétition) tout au long de son récit. À l'instar de la qualité de l'interprétation (le duo mère-fille est épatant), la mise en scène est bien entendu partie prenante dans cette réussite, tout autant d'un point de vue de l'univers très coloré et lumineux qu'elle instaure comme un cocon de perfection familiale illusoire que par l'horreur concrète qu'elle y répand rapidement par sa couverture fantastique en vue d'en faire une réponse violente à une douleur trop longtemps étouffée derrière le mur des apparences.
Maîtrisée dans sa préparation, l'omelette métaphorique proposée par "Ego" pourrait donc être un met d'exception mais elle va curieusement montrer quelques problèmes d'assaisonnement à la dégustation. D'abord, même si l'on en a vanté l'esthétique, l'espèce d'entre-deux entre le réel et l'image d'Épinal dans lequel se situe l'univers du film va parfois le desservir sur le fond, en figeant par exemple une partie des personnages à quelques traits volontairement grotesques pour en faire uniquement des caricatures antipathiques et dont le rôle par leurs excès ou manquements ne se résume qu'à être facilement pointées du doigt (le père et le fils par opposition au duo principal). Outre le fait qu'elles renvoient à l'inverse de l'image de perfection tant désirée par la mère, ces silhouettes grossières d'êtres humains sont avant tout un symptôme du schéma scénaristique finalement assez simpliste dans lequel s'enferme "Ego", sa première partie se contentant d'exposer au plus vite tous les travers assez convenus de l'environnement proche de son héroïne pour ensuite leur faire subir un inévitable déchaînement de fureur refoulée au gré de l'évolution de son œuf et de son contenu. Ne soyons pas totalement injustes, dans la deuxième moitié du film, cette structure narrative dévie parfois de ses rails prévisibles grâce à quelques détours plus inattendus comme la bienveillance d'un adulte là où ne l'aurait pas forcément soupçonnée ou la façon d'aborder la créature dans la réalité de ce petit monde (ce parti pris est néanmoins discutable, on vous laisse le soin d'en juger) mais, dans les grandes lignes de son déroulement , "Ego" a toujours bizarrement un mal fou à créer la surprise malgré les belles trouvailles de son traitement (l'inéluctable face-à-face final et ses conséquences en sont la parfaite illustration).
À cause du canevas trop rigide sur lequel il se bâtit, "Ego" n'est donc peut-être pas le total OEUFNI tant espéré mais sa manière très bien pensée d'incarner l'esprit sous pression de sa petite héroïne à son postulat fantastique en font malgré tout une fable à la singularité prometteuse et astucieuse. À découvrir.
Un film étrange, que j’ai regardé en connaissance de cause vu le synopsis, et aussi parce qu’il est suédois, mais je ne m’attendais pas à cette histoire assez plate au finale, ni à la manière dont elle se termine.
Cette production finlandaise m'a pas emballé. Le jeu d'acteur est bon certes, mais l'histoire... C'est un peu poussé non ? Mais disons pourquoi pas ! J'aime originalité. Mais ici, je sais pas, j'ai trouvé le scénario trop étrange avec un petit air de déjà vu mais sans l'être trop non plus pour son côté finlandais. Je les regardais jusqu'à la fin car le rythme n'était pas trop mauvais. Loin du navet mais je n'ai quand même pas accroché.
Agréablement surpris par ce drame horrifique. Très métaphorique et à la fois démonstratif, un subtile dosage. Belles prestations et effets scotchant. Scénario sombre et construit, à contre-pied et créatif. Un coup de cœur. 4/5 !
Décidément le cinéma nordique est passé maître dans l'art des contes horrifiques, en proposant depuis quelques temps des films aux scénarios originaux, assumés et particulièrement dérangeants. C'était le cas de l'Islande avec " Lamb" porté par l'excellente Noomi Rapace, ainsi que la Norvège et son" The innocents". "Ego", finnois, tout aussi troublant, livre un scénario tordu, violent en opposant de nouveau tendresse et cruauté. Le spectateur se laisse happer par cette atmosphère glauque qui fonctionne malgré son histoire totalement barrée. C'est ce qu'on attend du cinéma, être surpris, secoué, interpellé...
Ce film finlandais récent vainqueur à Gérardmer, parle d’une famille bien sous tous rapports à l’extérieur, mais dysfonctionnelle si on y regarde de plus près, avec cette mère tyrannique, ce père comme absent car ne réagissant jamais et le fils cadet véritable teigne. Au milieu de tout ça, vit Tinja, forcée par sa mère patineuse sur glace ratée à s’entrainer fort aux barres asymétriques. Heureusement, un jour, elle va trouver un œuf qu’elle va couver et cajoler après son éclosion (d’ailleurs titre original). Pour favoriser encore plus notre immersion, ce long-métrage horrifique prend son temps pour installer son décorum et présenter ses protagonistes sans oublier les moments d’angoisse ou de tension très bien gérés jusqu’à un final bouleversant que seuls les spécialistes de films de genre auront pu voir venir de loin. Ce premier long-métrage de Hanna Bergholm est donc une réussite car, sous forme de métaphore, il met le doigt sur le difficile passage de l’enfance à l’âge adulte. Un bien beau sujet avec un traitement original.
Grotesque! C'est un véritable contrepied à l'entendement et à la vraisemblance! Comment peut-on accepter toutes ces débilités de situation : la créature se déplace plus vite que les voitures, Tinja n'est jamais effrayée, les parents ne vont jamais dans la chambre et n'entendent rien, elle régurgite des graines pour nourrir la bête, la salive dans les mains dans le lit ne met pas la puce à l'oreille,... Le jury de Gérardmer serait-il composé d'ados attardés mentaux?
Pas mal du tout dans la forme comme dans le fond. Assez original. Créature convaincante. Sentiment de déjà vu mais pas trop. Ce film "Finlandais" est à découvrir de préférence en version originale! ça rajoute un peu d'exotisme et d'authenticité à ce récit.
Une jeune adolescente trouve un œuf qu’elle va conserver dans sa chambre et voir éclore un monstre avec lequel elle va développer une relation fusionnelle. Ego c’est un film d’horreur dans un cadre familial ou l’on sent chez le personnage de Tinja le besoin de « tuer la mère ». Et franchement on ne peut que l’encourager à le faire, car dans les nombreux films que j’ai vu j’ai rarement été confronté à une génitrice aussi détestable. Ce personnage de mère peut dans sa description paraître un enchaînement de caricature mais il est joué de manière tellement convaincante par son actrice, est elle est tellement bien caractérisée à l’écran qu’elle apparaît terriblement crédible. Un personnage finalement bien plus monstrueux que le produit de l’œuf. Ego c’est un conte horrifique moderne, sanglant et gluant qui laisse des traces chez son spectateur.
Étant l'heureux gagnant du Festival du film fantastique de Gerardmer de 2022, je ne pouvais passer à côté de ce film finlandais. Pas de claque mais une bonne surprise tout de même. "Ego" est à mi-chemin entre le classique et l'originalité, entre les lieux communs et l'audace. Cela se ressent beaucoup dans l'intrigue qui reste plutôt basique mais sait proposer quelques passages surprenants à l'image du personnage de la mère. C'est du solide tout comme l'est la réalisation et le casting. L'ambiance se forme petit à petit, sans abus d'effets horrifiques. Un bon long métrage fantastico-horrifique comme les nordiques savent si bien les faire depuis quelques années maintenant.