Non Marie (Géraldine Nakache) n'est pas une femme forte, bien au contraire, elle est faible. Et c'est dans cette faiblesse que se retrouve tout le féminisme de ce film. Parce que la femme est aussi faible et quoi de plus sincère que de la représenter en cela.
Marie, c'est une femme seule, débordée par 4 enfants d'une famille recomposée, mariée à un homme absent, elle ne sait pas nager, elle ne peut plus allaiter, elle ne sait pas conduire et elle ne parvient même pas à réussir sa nouvelle recette de crêpes. Alors pourquoi ne pas faire des crêpes flambées? C'est là, dans la détresse la plus totale que Marie se révèle, elle est forte, elle peut tuer, elle sait flotter et même marcher sans trébucher.
Géraldine Nakache, à la manière de Marie, se révèle dans ce drame. Elle n'est pas que l'actrice drôle et pétillante que l'on connaît. Dans vacances, elle est presque laide. Elle est torturée, désemparée, elle est sombre et dure, mais qu'est ce que ça lui va bien ! Par ce film Géraldine Nakache nous montre ainsi qu'elle n'a pas fini de nous surprendre et de se dévoiler.
Quant à Béatrice de Staël dans le rôle d'une mère possédée par un fils monstrueux, elle est envoûtante. Au même stade que Marie, dans ce qui se voudrait être une fin en soi, elle se libère.
Ce film, injustement qualifié de film d'horreur, est en réalité une œuvre poignante sur la force qui s'exprime dans la faiblesse. Se contentant parfois de simples silences bien plus signifiants que les mots accompagnés de la photographie "mecanlolique" des Landes, le film retrace le nécessaire. Ne se perdant pas dans une histoire de famille inutile, il retrace simplement un moment de vie de femme confrontée à l'horreur et au désespoir et qui doit se relever, pour ne pas s'échouer, pour son image, pour ce qu'elle est, pour ce dernier et unique sourire qui clôt le film.