Thriller de l’étrange
Pour Léo Wolfenstein, c’est un 1er film. Pour Béatrice de Staël, la coréalisatrice… et scénariste, elle a une longue carrière d’actrice derrière elle, d’ailleurs elle est présente dans le casting. Pour la première fois, Marie passe des vacances seule avec ses enfants, sans son mari. Un soir, perdue, elle se laisse séduire par un jeune homme étrange et fascinant qui l’attire lentement dans son piège. Commence alors pour elle une nuit qui vire au cauchemar... 105 minutes de grande tension qui jouent la carte de l’étrange et du mystère que constitue la maternité. Les intentions sont bonnes, l’ambition réelle, la réalisation et le casting à la hauteur… alors qu’est-ce qui ne fonctionne pas ?
Il fallait tenir la gageure de faire un film dont tous les personnages sont antipathiques. Pas un – ni une – pour rattraper l’autre. La mère – que dis-je, les mères – ne sont pas des bonnes mères… c’est une litote. Les enfants peuvent se révéler odieux. Le jeune homme est flippant à souhait. Les voisins inquiétants, les décors le sont tout autant. Mais voilà, l’action se déroule mollement, avec trop de maladresses et d’invraisemblances pour réellement tenir en haleine de bout en bout. En fin de compte, un long moment de malaise dans une atmosphère pesante et lugubre, qui aurait dû faire mouche, mais par trop inégal pour gagner son pari.
Géraldine Nakache, pour la 1ère fois dans un rôle tragique, ne s’en sort pas si mal, d’autant qu’elle porte le film de bout en bout. Andranic Manet, - aperçu dans Réparer les vivants, Envole moi ou Eiffel -, Béatrice de Staël, Serge Raboukine, Zélie Rhixon, Elvis Asséraf et Sophie Verbeeck complètent le casting. J’aurais bien voulu aimer ce film mais sa dimension allégorique pour le moins appuyée et démonstrative, sur le sort réservé aux femmes battues ou mal considérées plombe toutes ses bonnes intentions. Pas convaincant… pas convaincu – en un seul mot -.