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ConFucAmuS
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3,5
Publiée le 11 octobre 2020
Quand on lance la lecture du documentaire Netflix L'Affaire Watts, on pense tenir le nouveau maillon d'une chaîne de true-crime dont la plateforme au N rouge est devenue l'actionnaire. Pourtant, quelque chose d'inattendu se produit. Sur le papier le fait divers, aussi macabre soit-il, ne fait pas mentir les statistiques sur l'issue ou ne surprend guère dans son déroulement. Alors pourquoi cette nouvelle page criminelle parvient-elle à capter l'intérêt ? Eh bien, sa structure la rend inédite. Pas de voix-off, pas de reconstitution, pas de manipulation malsaine pour faire grimper le suspense, pas de "à suivre" indécent,...Bref, un documentaire qui se déleste d'une bonne partie des tropismes habituellement disséminés dans le genre. Que reste-t-il ? Les images. Caméras-piétons des policiers, captures d'écrans des messages sur les réseaux sociaux, les sms, les photographies, les interrogatoires filmés,...La chronologie est droite, et presque tout ce qui est présenté à l'écran est réel : ce qui arrivé le jour J, les semaines suivantes, etc...Alors bien sûr il reste une forme narrative mais elle est rudimentaire, Jenny Popplewell entend bien nous plonger aux premières loges d'un mystère qui peu à peu va disséminer son venin alors que le brouillard se dissipe. Si L'Affaire Watts prend aux tripes, c'est parce qu'il arrive d'abord à prendre au piège son spectateur, en particulier le plus averti qui pense connaître suffisamment les rouages pour résoudre l'énigme. Il y avait probablement matière pour ajouter une partie sur le pouvoir de manipulation des images que le documentaire ne semble pas vouloir aborder. Dommage car fondamentalement, c'est ce qui le rend opérant. Mais on ne peut que féliciter la réalisatrice de tenter une nouvelle approche pour le genre, coupant un peu le romanesque sans perdre de sa puissance. J'espère que cette tentative ne restera pas lettre morte.
Difficile de mettre une note, car il s'agit ni d'une œuvre de fiction, ni d'un reportage, plutôt un montage. Ici on assiste à un film policier très prenant, à l'exception de 2 points: Premièrement, on connait la fin, et deuxièmement cette histoire nous montre les véritables protagonistes : meurtrier, victimes. C'est l'horreur à l'état pur. D'un point de vu "sociétal" et psychologique c'est extrêmement intéressant, sur la communication à travers des outils numériques, la médiatisation de sa vie privée, le sexe, le travail des enquêteurs lors de l'interrogatoire. C'est formidable. D'un autre côté c'est très très malsain et on regarde les images avec incrédulité. Suis-je en train de vouloir regarder la chronologie d'une tuerie familiale ?? Je me demande si Christopher Watts a donné son accord pour la diffusion de toutes ces infos. Un document très efficace qui laisse néanmoins un goût amer. Vraiment Bizarre !
Ce film est sans doute le plus abject que j'ai vu depuis très longtemps. Je l'ai juste vu parce que Bégaudeau disait dans son podcast que c'était le film qui l'a fait le plus réfléchir en 2020 (pas le meilleur, juste celui qui l'a fait le plus réfléchir) et vu que j'avais envie d'écouter ce qu'il avait à dire sur le film j'ai voulu le voir avant. Je pense savoir ce qui l'a fait réfléchir : les images...
C'est incroyable, je ne pense pas avoir déjà vu ça. C'est un documentaire où on reconstitue toute une affaire policière avec que des images d'archives filmées par les victimes elles-mêmes, par la police ou par les enquêteurs. Je pense que juste quelques rares plans de coupe au drone ont été faits pour le film. Et en voyant ça je comprends pourquoi je ne regarde pas ce genre de trucs d'habitude, j'avais le préjugé que c'est juste du voyeurisme et ce film ne m'a que trop donné raison.
On a accès à leurs conversation privées par SMS... on a tout... on voit même la femme rentrer chez elle avant de se faire buter.
C'est parfaitement ignoble. On a dépassé toutes les limites du voyeurisme avec ce film. Mais ça dit quelque chose d'intéressant sur notre époque pour qu'on arrive à faire un film sur une femme ordinaire et ses enfants avec que des images d'archives. On est filmé partout, tout le temps et on filme partout, tout le temps... Le genre du found foutage devient tout à coup limite obsolète, vu qu'on peut le faire en vrai... on peut te faire un vrai film policier en found foutage.
Parce que là on n'a pas un documentaire avec un mec qui raconte tout en voix off pour lier les maigres images qu'ils ont. Ici c'est monté comme un film policier, on nous présente les personnages, on nous met sur des fausses pistes, on voyage entre les temporalités afin d'apporter des éclaircissements sur les raisons du meurtre, etc. Le pire dans tout ça c'est que ça marche... C'est pas un film chiant, c'est « divertissant » juste ce qu'il faut pour regarder ça en mangeant sa pizza...
Alors que si on interroge un peu ce que veulent dire ces images, c'est d'un glauque absolu. On voit ces gamines qui ont été tuées jouer avec leur tueur, rire, sans aucun recul sur ces images... Surtout que vu que la mère a l'air de les filmer tout le temps elles sont habituées, elles sont juste naturelles. Elles ne jouent pas des gamines victimes, elles sont. Ce dispositif est malsain au possible et rappelle en fait The Other Side of the Wind d'Orson Welles, aussi sorti sur Netflix, où avec différents bouts de vidéos pris par des personnages différents, on pouvait, en mettant tout à bout, arriver à un vrai film. Ben là c'est pareil, sauf que c'est pas une fiction. On est arrivé à ce moment là dans l'histoire de l'humanité, au point The Other Side of the Wind !
Et pour parler franchement en regardant ce film j'ai pensé à Werner Herzog, qui a aussi fait des documentaires sur des tragédies, notamment à Grizzly Man où il monte des images d'un type passionné par les ours qui vit avec eux en Alaska avant de finir dévoré par l'un d'eux. Sauf que Herzog ne montre pas la séquence où il se fait tuer (bon en vrai ça n'a pas filmé, il a juste le son), on voit sa réaction à cet enregistrement et il trouve ça trop terrible pour être diffusé et dit que ça devrait être détruit.
Il a une barrière à ce voyeurisme, il réfléchit aux images qui sont montrées, là il n'y a aucune réflexion, aucun commentaire, tout est balancé... On te décrit leur mort horrible en montrant bien l'endroit où ça a été fait...
C'est juste un film qui cherche à contenter le voyeur qui est en chaque spectateur et son goût pour le macabre... c'est tout. Et les gens regardent ça en mangeant leur pizza... après tout pourquoi pas ? ça a la même forme qu'une fiction... pourquoi se priver ?
C'est peut-être ça le pire, on ne se rend pas forcément compte qu'on est allé trop loin dans le racolage et le voyeurisme.
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3,5
Publiée le 28 mars 2021
J'ai été très intéressé par cette affaire quand elle s'est produite car elle est horriblement tragique et triste mais j'étais curieux de savoir comment quelqu'un qui était présenté comme si normal pouvait faire ça surtout à ses deux filles. Selon toutes les personnes interrogées il était un père attentif et attentionné. Et selon Shannan il était la meilleure chose qui lui soit arrivée. Qui ne veut pas savoir ce qui arrive à une personne pour qu'elle craque comme ça. C'est ce qui manquait au documentaire. Le point de vue psychologique a été complètement évacué. Ce documentaire a été très bien monté avec des images de la maison et des vidéos personnelles de Shannan qu'elle a postées sur Facebook mais ce qui est arrivé à Chris Watts pour qu'il fasse cela est un élément important qui aurait dû être inclus...
Après avoir vu ce documentaire singulier, je ne savais pas trop quoi en penser et encore moins quelle ”notation” je pourrais lui attribuer.
Il représente une première dans le genre, donc il en découle un ressenti jamais éprouvé jusqu’à ce jour, auquel il m’est difficile de mettre un chiffre.
En fait, sa seule ”caractéristique” est que ce n’est pas du cinéma avec des acteurs qui jouent un rôle. Ce n’est pas non plus un docufiction.
Nous n’avons droit qu’à des images d'archives, des films personnels, des publications sur les réseaux sociaux, des messages texte et plusieurs enregistrements, aussi, des forces de l'ordre.
Ironie, des plus cyniques j’en conviens : c’est Shanann Watts la victime elle-même qui, théâtralisant le quotidien de sa vie à outrance sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) a fourni le plus d’éléments permettant ce documentaire.
Quant au fait que certains trouvent abject une telle réalisation, il doit être précisé que la famille de la victime a non seulement donné son accord mais que le frère de Shannan Watts a écrit le 1er octobre : "Je vous recommande fortement de le regarder. C'est sur Netflix". Il a souligné l'importance de ce documentaire pour lui et sa famille : "Ce documentaire donne à ma soeur une voix et elle parle à travers lui. Il montre aussi ce qu'était sa vie avant l'arrivée de Chris et à quel point elle était heureuse avec sa magnifique famille, jusqu'à ce qu'il la trompe, se transforme en personne différente et devienne ce monstre." Dans un autre post, il s'est réjoui du succès du documentaire aux États-Unis et au Royaume-Uni
Chris Watts, le meurtrier, est emprisonné à vie. Il ne peut pas et ne verra sans doute jamais ce film. Cheryln Cadle qui a rencontré Chris Watts en prison et a livré son témoignage en a dit ”il est curieux, même s’il déteste le fait que certaines informations très privées aient été dévoilées. Le documentaire révèle en effet des SMS échangés entre la mère de famille et le père qui s’apprêtait à passer à l’acte. «Cela lui rappelle d’horribles souvenirs de 2018. «Chris sait que toute sa vie est là, sous l’œil du public. Il déteste ça. Il ressent beaucoup de honte. Mais il sait aussi qu’il est responsable de ce qui lui arrive.”.
Je pense que les vidéos les plus "éprouvantes" (consternantes aussi) sont celles des deux petites filles heureuses, toujours souriantes, auxquelles le père semble très attaché, et qui pourtant ira jusqu’à les sacrifier.
Cela étant dit, le documentaire est intéressant à suivre car le montage permet au spectateur d’être totalement "immergé" dans l’enquête dont le réalisme ne peut qu’être saisissant. Il peut suivre jour après jour (même heure après heure) la chronologie de l’affaire.
Abominable bien sûr, atroce même quand on voit cet homme demander de l’aide pour qu’il retrouve sa famille, alors qu’il vient de tuer son épouse, enceinte, et leurs deux petites filles. Toutefois, cette haïssable attitude m’a rappelé tous ces assassins qui ont en plus témoigné, devant les caméras de télévision, avant de passer aux aveux.
Notamment David Hotyat qui parlait de la famille Flactif dont il avait tué les 5 membres, ou Cécile Bourgeon demandant de l’aide pour qu’on retrouve sa petite Fiona, sa fille, ou Patrick Henry qui disait devant les caméras ”ça fait mal au coeur pour les parents” en parlant de ceux du petit Philippe Bertrand qu’il avait tué. On pourrait citer bien plus récemment encore l’affaire Jonathann Daval.
Je pense aussi qu’il y a eu un inévitable tri dans les documents donnés, il suffit de lire tous les articles sur l’affaire pour être à même de le noter.
En conclusion, l’ensemble de cette "première", dans ce genre documentaire, permet une immersion jamais vue et plus que convenable. Ce n'est pas une réalisation qui justifie, tout au moins à mon goût, une note extraordinaire mais trois étoiles me semblent méritées.
Malheureusement des affaires comme celle-ci sont légion et montre à quel point l'Homme et l'homme est violent et prêt à tout pour "sauver son honneur" et son égo. Triste histoire qui n'apporte néanmoins rien de neuf.
Une histoire effroyable mise en scène dans ce documentaire avec une réelle maîtrise. C'est plutôt original puisqu'il n'y a pas de voix off mais simplement des images, photos, vidéos ou caméras de surveillance pour accompagner le récit de cet acte inhumain. Difficile d'y mettre une note tant le ressenti est douloureux, et d'autant plus lorsque l'on ne connaît pas l'histoire. En tout cas, formellement parlant, la réalisation sobre et efficace permet de ne pas lâcher une seconde le récit, sur ce point c'est au moins une réussite.
spoiler: C'est l'histoire d'un cache cache mais papa perd.
- Cette critique contient des spoilers -
Un pur documentaire Netflix. On apprend rien, il n'y a aucune mise en perspective sur le patriarcat. "American Murder: The Family Next Door" ne s'adresse qu'à nos émotions. Sur ce créneau c'est une vraie réussite, j'ai été happé par cette enquête et n'ai pas vu le temps passer.
Après confirmation que le mari est coupable, le début du reportage prend une nouvelle ampleur et apparait pour ce qu'il est : un moment d'horreur absolu. La caméra footage du policier n'est pas parfaite mais le calme et le jeu d'acteur de celui qui vient de tuer sa femme et ses gamins 3 heures plus tôt est bouleversant. Sommes nous tous des sociopathes en puissance ? Le mec est crédible, même son calme, sa prostration pourrait être causée par le choc de la situation. L'autre passage marquant est probablement l'entretien avec les flics et le succès de leur méthode qui apparait grossière à l'écran pour mettre en confiance l'accusé et le faire avouer.
La forme du documentaire est assez unique puisqu'il n'y a pas de voix off, ni aucune scène recréée. Le documentaire tout entier construit via flashbacks se limite à l'utilisation des sms du couple, des caméras de surveillance, des interviews au poste de police, des extraits de médias (JT tv) et des innombrables vidéos réalisées par la victime de sa famille. Il y a sur ce documentaire un énorme travail qui nous précipite dans la réalité et même l'intimité de ce meurtre. Ce procédé et l'utilisation de ressources brutes / neutre m'a semblé favoriser le jugement par les téléspectateurs ce qui est déjà un problème dans ce type d'affaire. Le documentaire rend en effet extraordinairement antipathique la victime, je ne sais si c'était volontaire ni quoi en penser. En tout cas la réaction de madame auprès de son mari déguisé en père noël, la nécessité de "jouer" les retrouvailles avec ses gamins à la descente de l'avion ou de poser à la mer devant sa caméra m'a rendu heureux de ne pas partager ma vie avec cette femme.
American Murder est aussi une nouvelle preuve qu'une vie idéale affichée sur les réseaux sociaux ne veut rien dire de la réalité.
Du fait de sa "narration " particulière (uniquement des images d'archives), ce documentaire a de quoi déconcerter. Puis on rentre dans cette terrible histoire, et on est emporté.
C’est une histoire qui fait forcément froid dans le dos ; le funeste destin d’une famille tout ce qu’il a de plus ordinaire. La particularité principale de ce documentaire c’est que la réalisatrice Jenny Popplewell s’est beaucoup appuyée sur les photos et vidéos postées à travers les réseaux sociaux de la mère de famille Shanan Watts. Il est d’ailleurs intéressant de constater au fur que les minutes s’écoulent tout le décalage entre le bonheur familial affiché et la réalité. L’Affaire Watts, chronique d’une tuerie familiale va même encore plus loin en dévoilant des textos très intimes sur la vie du couple, éléments qui étaient dispensables. Un documentaire qui n’en reste pas moins passionnant puisqu’il donne cette sensation au spectateur de participer à l’enquête.
Excellent film documentaire qui n'a quasi rien d'un documentaire d'ailleurs, il n'y a pas de voix-off ni d'interviews,etc.... Il s'agit simplement de tout le déroulé de ce triple assassinat tragique qui a bouleversé les USA au sein d'une famille typique américaine dont on ne pouvait se douter qu'il puisse arriver une telle atrocité. Toutes les images du film sont réelles (caméras de surveillance, GoPro portées par les policiers, images des auditions). A voir car on n'a jamais été autant au coeur d'une affaire que dans ce film. J'ai retiré 0.5 étoile car j'ai été un petit peu gêné par le fait qu'il n'y a pas de pudeur et qu'on voit le tueur, les victimes à quelques minutes même des meurtres et cela peut être dérangeant mais si c'est le futur des documentaires policiers, je dis pourquoi pas... A voir absoluement !!
Entre investigation criminelle et voyeurisme assumé, un documentaire unique en son genre, qui peut susciter aussi bien l'adhésion que le rejet. Perso j'ai oscillé entre les deux d'un bout à l'autre...
C'est un drame qui se déroule sous nos yeux rétrospectivement. Ces enfants sont morts et nous le savons. Les images sont réelles et ont été récupérés du dossier des autorités, des médias, etc. Nous assistons impuissant à la mort d'une mère enceinte et de ses deux enfants, sans toutefois voir les crimes (heureusement). Il y a donc une part de voyeurisme derrière cette mise en scène ou cette reconstitution dont on connaît par avance l'issue. Je crois que le réalisateur cherche à nous montrer la logique de cette sauvagerie, et d'essayer d'expliquer le pourquoi et le comment un père peut-il en arriver là. Mais nous restons interdits car les explications sont courtes, même si l'on entrevoit quelques pistes : l'adultère, l'éducation, la domination dans le couple. Le meurtrier essaie-t-il d'effacer son passé en tuant sa femme enceinte et se deux enfants, plutôt que ce qui paraît plus simple et aux conséquences moins lourdes : le divorce. Il semble que la réponse n'est pas si simple ou si facile. Cela dit, le documentaire pointe le n ombre élevé de crimes chaque jour aux Etats-Unis, et ce genre de banalité devient monnaie courante. Il y a réellement un malaise quelque part.