Rafiki Fariala est lui-même étudiant à l’université de Bangui et a voulu raconter ce qu’est sa vie et celle de ses camarades, en particulier les conditions terribles dans lesquelles les étudiants évoluent. Les infiltrations d'eau sont courantes dès qu'il pleut, les bâtiments s'effondrent et les étudiants sont si nombreux qu'ils sont contraints d'arriver au milieu de la nuit s'ils veulent avoir une chance d'assister aux cours. Ce sont ses propres amis qu'il a choisis pour être les protagonistes du documentaire. Il déclare : "Ce n’est pas un documentaire fait par un réalisateur sur des étudiants. C’est l’histoire d’un étudiant qui prend la caméra et entreprend de se filmer avec ses amis pour dire : voilà qui nous sommes, regardez-nous, écoutez-nous !"
Le tournage s'est étendu sur trois ans, ce qui n'a pas toujours été évident pour l'entourage de Rafiki Fariala : "Ils ne comprenaient pas où je voulais en venir, ils avaient l’impression que le tournage ne finirait jamais ! Et surtout, il a commencé à y avoir des histoires de jalousie entre nous : Nestor a échoué à l’examen. Ensuite les autres n’ont pas trouvé de travail. C’était la galère. Moi pendant ce temps j’avançais. J’ai eu l’occasion d’aller en Europe présenter mon premier film. Mes amis m’ont reproché de les abandonner. C’est devenu difficile entre nous."
Nous, étudiants ! a été le premier film centrafricain jamais présenté à la Berlinale. Rafiki Fariala fait le point sur le cinéma en République centrafricaine : "Le cinéma n’est pas très développé dans mon pays. On cite toujours l’unique film de l’histoire du cinéma centrafricain : Le Silence de la forêt, de Didier Ouénangaré et Bassek Ba Kobhio, qui a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2003. Après, plus rien. Dans les années 2010, il n’y avait rien chez nous dans le domaine du cinéma : ni école, ni sociétés de production, ni réalisateurs, ni techniciens formés."