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ARGOL
33 abonnés
67 critiques
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5,0
Publiée le 27 octobre 2022
Avec « R.M.N. », « Le Serment de Pamfir » fait partie des quelques films qu'il faut absolument voir en salle. Il aura une vie sur les petits écrans, bien sûr, mais ce film est tellement majestueux visuellement, et tellement riche sur le plan sonore, qu'il serait dommage de le découvrir chez soi. Au-delà du soutien que l'on apporte au cinéma ukrainien en allant voir ce film, qui pourrait être considéré comme un acte de résistance, c'est d'abord du grand cinéma que l'on va voir, celui d'un jeune réalisateur imprégné de la culture de son pays, et amoureux du cinéma, dont il veut explorer les avenues visuelles, les cadres, les mouvements de caméra, à travers de somptueux plans séquences... Acteurs investis intensément dans leurs personnages, auxquels nous nous attachons, et dont le sort nous émeut et nous impressionne... Un très grand film.
Ce premier long métrage de ce réalisateur ukrainien m’a paru bien maitrisé tant sur le plan technique qu’au niveau du scénario. A travers l’histoire de ce père de famille et de son serment de se sacrifier afin d’assurer un avenir à son fils et à sa famille, le réalisateur nous fait découvrir les caractéristiques des habitants de ce pays. On y découvre la contrebande et la corruption qui règnent dans ce pays mais aussi la capacité de résistance qui anime les ukrainiens. L’atmosphère de ce film traduit très bien cela.
Il est assez logique que l'intérêt pour le cinéma ukrainien soit des plus vifs, ces derniers mois, avec une exposition dans les festivals à la clé et, pour plusieurs œuvres marquantes, la possibilité d'être distribuées dans le réseau des salles. Pour autant, puisque le tournage de certains films est antérieur à l'invasion du pays par la Russie, toutes les thématiques traitées ne concernent pas le conflit qui occupe les premières pages des journaux. Ainsi, l'action de Pamfir, réalisé par Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, se déroule à l'ouest de l'Ukraine, à proximité de la frontière roumaine et les sujets y sont aussi bien la corruption que la religion ou l'exil à l'ouest pour gagner sa vie. Le film brasse plusieurs genres avec une certaine maîtrise : thriller, chronique familiale, comédie, avec en sus l'atmosphère masquée d'un carnaval rural. D'une certaine manière, Pamfir est un peu victime de la richesse de son spectre narratif, avec ses personnages hauts en couleur. Ce que l'on retient avant tout, c'est la personnalité du personnage-titre, qui revient de l'Union européenne, et qui se retrouve piégé par une situation inextricable qui l'expose à renouer avec des errements passés. Peut-être que ce premier film aurait gagné à être davantage centré sur lui et son dilemme mais cela aurait été au détriment de la puissance d'un récit qui s'exprime avec agilité sur plusieurs tonalités.
« Pamfir » m’a transporté dans une poésie brutale et émouvante à la fois. Je me suis laissée emportée par le récit du réalisateur qui nous conte son origine par une merveille de cinéma. Merci.