Film plein d'une superbe vitalité ... avec la présence physique, parfois animale de Pamfir, le père frustre obligé de se sacrifier pour finir la maison, payer des études à son fils et éponger des dettes, avec un carnaval païen rabelaisien, avec des bagarres dignes des classiques hollywoodiens...
Le petit potentat local, Oreste, qui contrôle tout, en commençant par la contrebande et en finissant par le curé, participe aussi à cette vitalité, à cette débauche de violence, à cette vie très frustre.
Derrière ces démesures masculines, les femmes tirent parfois les ficelles [la femme de Pamfir, qui représente la réelle autorité dans la famille, la mère de Pamfir, personnage pivot de biens des trafics etc].
Quelques clés m'ont manqué pour bien saisir le film :
- les personnages sont particulièrement frustres, est-ce réaliste et conforme à la réalité de cette région limitrophe de la Roumanie ?
- quels sont les origines et les significations du carnaval autour du quel le film tourne ? (les tenues utilisées rappellent de façon troublantes les fêtes des masques en Afrique, la forme du masque, la robe de raphia...),
- la corruption à laquelle se heurte et participe Pamfir, qui est le fait du seul Oreste, est-elle endémique dans la ruralité ukrainienne ? (auquel cas, l'Ukraine est bien loin de remplir les critères objectifs d'admission à l'UE...).
Si le film cherchait à dénoncer la corruption, il n'en montre pas ni les mécanismes de protection mafieuses, ni même les méfaits. Oreste est en fait un petit parrain qui serait assez généreux s'il n’était entouré de "crétins" ; les douaniers, donc l’ordre établi et quelque part l'Union européenne, sont en fait tout aussi coupables que lui...
Loches Royal Vigny