Face à la situation sociale et politique en France, et au discours sur les banlieues qui présente les jeunes qui y habitent comme une menace sociale, Marie-Francine Le Jalu a eu l'envie de "remettre un peu plus de complexité au cœur de ces représentations du réel." En découvrant l’existence de cette Clinique Juridique, la première en France, à l’Université Paris 8 Saint-Denis, elle a perçu la portée du travail de réparation individuelle mené, "en retissant des liens sociaux, en aidant les habitants à renouer des liens avec la République, avec leur pays. Dans ce soutien, qui joue un rôle social collectif, il est question de justice, d’accès au droit, bref de démocratie réelle, des sujets qui sont importants pour moi."
Au départ, la réalisatrice envisageait la Clinique et le film comme "une caisse de résonnance des difficultés rencontrées par les plus démunis de notre société". Mais elle s'est aussi aperçue que peu de choses séparaient les étudiants des personnes qu’ils recevaient, soulevant la question de la neutralité et de la subjectivité. "Les professeurs et les avocats leur conseillent la distance. Mais il est difficile de rester neutre lorsqu’on a vécu la situation décrite par un justiciable. Il y a une identification ou une empathie."