À tous ceux qui veulent juste avoir un avis pour déterminer si oui ou non vous aller regarder Lucas ce soir parce que "c'est bien" : regardez-le. Je pense que vous ne perdrez pas votre temps et que vous en sortirez plus "chaud", comme une plage de galet après une journée d'été.
Mais à tous les autres, qui l'ont déjà vu ou qui cherchent plus qu'un film "bien" pour leur soirée car ils savent que l'ont est ce dont on se nourri qu'il s'agisse de nourriture ou d'art, qui ont encore un peu d'estime pour leur intellect, leur imaginaire et leur âme, et qui lisent des critiques de film non pas pour voir si une oeuvre a plus de "oui" que de "non", je répondrai qu'en fait, je ne saurais pas dire si Lucas est un "bon" film d'après une grille de critères classique.
Est-ce que les graphismes sont soignés et recherchés ? Oui.
Est-ce que le scénario est innovant ? Non. On pourrait arguer qu'il ne parle pour une fois pas d'une histoire d'amour "classique" mais depuis un certain temps, déjà, les producteurs de dessins animés s'en éloignent pour donner plus de place à d'autres formes d'amour que le couple ; les relations parents-enfants, l'amitié, l'amour de la vie et du quotidien... Et bien que les thèmes de l'acceptation de la différence ne soient jamais trop vus, Lucas n'apporte pas un nouvel aspect au sujet.
Est-ce la musique est élaborée et prenante ? Mouai... Rien d'original ou de marquant. Loin des envolées épiques qu'on a déjà connu, elle est plus discrète, passe partout. Mais elle donne envie d'une terrasse avec vue sur mer, de vêtements légers et d'un verre de spritz remplis de glaçons sur le bord du quel coule une fine goutte de condensation.... Tout en même temps qu'elle rappelle des fous rires sous la couette, des nuits où on avait trop chaud pour une couette et trop de toit devant les étoiles, des heures longues où tout semblait possible comme si en continuant d'en parler avec autant de fièvre on allait vraiment se mettre à voler...
Et c'est bien pour ça que je recommande à quiconque de voir Lucas. Parce qu'en fait le cinéma, qu'il soit muet, d'auteur ou sous forme d'animations de synthèse doit-il absolument être profond ou innovant !? Ou n'y a avait-il pas déjà, à l'origine du tout premier conte, une autre envie ; celle de rêver et de rendre accessible et appréhendable nos rêves dans la réalité ?
Je n'ai jamais vraiment trouvé qu'on entendait la mer en posant son oreille contre un coquillage. Mais le bruit des vagues sur les galets résonne encore dans ma tête des heures après avoir vu Lucas et, pour ça, merci à toutes celles et ceux qui ont contribués à apporter un peu de douceur, de beauté et, surtout, de poésie dans le monde.