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CINÉ FEEL
53 abonnés
210 critiques
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5,0
Publiée le 25 janvier 2022
Un film très fort, à ne pas manquer. Le cinéaste nous place d’emblée au coeur de l’enfer de Srebrenica, aux côtés d’Aida, interprète officiel de l’ONU. Un personnage magnifique ( et magnifiquement interprété) de mère courage qui assume bien malgré elle l’horreur de la situation, la difficile tâche de devoir traduire des propos criminels ou mensongers, et l’obsession de sauver sa famille elle mêle prisonnière de cet enfer. La tension ne faiblit jamais , sans pour autant sacrifier les moments d’intimité. L’horreur du genocide est dépeint avec précision, sans forcer sur le pathos. La caméra est au plus près de l’action, proche des victimes et des tortionnaires et fonctionnaires de l’ONU, mais elle sait aussi pratiquer le hors champ lorsque la pudeur l’impose. Les derniers plans sont glaçants d’effroi, mettant en scène les anciens tortionnaires en simples fonctionnaires, bon pères de famille. Ce film, au delà de sa facture et de son suspense qui en font un véritable moment de cinéma, nous interroge sur notre rôle face à l’injustice, l’arbitraire, la lâcheté. Qu’aurions nous fait ?
L'histoire vraie du génocide de Srebrenica, considéré comme le pire massacre commis en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Un recit haletant au réalisme presque documentaire, qui suit Aïda, traductrice pour les Nations Unis et luttant pour sauver des vies face à l'armée Serbe qui assiège la ville. Un film marquant auquel on repense plusieurs jours durant, qui dénonce la cruauté des conflits et de l'Histoire qui se répète inlassablement.
Enfin un film sur l'immonde massacre de Srebrenica. Enfin. Et quel film ! Jasmila Zbanic raconte l'histoire, la vraie, mais en romançant de façon géniale la narration. Pour tout montrer, elle eut la brillante idée de créer le personnage d'Aïda dont la mission d'interprète permet d'aller de l'histoire politique au drame individuel, des Serbes de Bosnie aux musulmans, des militaires aux civils, de Mladic au contingent néerlandais de l'ONU. Ce faisant, Jasmila Zbanic montre tout et n'épargne personne, ni Mladic et ses sbires ni les autorités de l'ONU elles-mêmes (les Français qui avaient la responsabilité de la zone sont les seuls à bien s'en sortir en n'étant pas nommés). La mise-en-scène est simple mais efficace, les plans de masse sont impressionnants et le drame est montré sans pathos, sans violons, avec la dureté du réel. Un film indispensable.
On a fini par oublier cette satanée guerre à nos frontières entre serbes et bosniaques à la fin du XXème siècle. Une guerre ponctuée de massacres et même d’un génocide perpétré par l’armée serbe dont le plus célèbre reste celui de Srebrenica orchestré par le boucher les Balkans, le Général Mladic. Au travers des yeux d’une bosniaque mère de deux grands garçons, la réalisatrice Jasmila Zbanic va nous immerger au cœur des organes de décision dysfonctionnels qui ont conduit à ces massacres. Aïda, professeur reconvertie en traductrice pour les forces onusiennes sur place, est le relais entre la population bosniaque musulmane opprimée, l’ONU et le spectateur. Elle est nos yeux et nos oreilles dans tout ce qui a très vite les accents d’un drame annoncé. Elle comprend très vite ce qui se passe mais est impuissante, elle est la bouche et les oreilles entre Mladic et le Général impuissant des forces internationales. Et me revient très tôt en tête le qualificatif utilisé en son temps par De Gaulle pour nommer le gendarme du monde : « Le machin ». A quoi sert le machin aux moyens limités et tiraillé entre les alliances politiques parfois radicalement différents de ses membres ; et bien ce film nous donne une réponse cinglante à cette question : « à rien ». Impuissant devant Mladic, fort avec les faibles et faible avec les forts ; l’ONU ne répond même pas à un engagement de base, protéger les populations civiles. On connait l’Histoire, mais c’est toujours par la petite histoire que l’on perçoit toujours mieux les enjeux d’une situation parfois complexe. La réalisatrice en choisissant comme personnage principal une interprète fait un choix scénaristique fort et plein de malice qui permet de nous immerger au plus près de l’Histoire tout en évitant tout pathos et reconstitution morbide. Sa construction est simple, sans emphase, sans grande originalité ; très linéaire mais fichtrement efficace. Elle cherche à faire passer un message fort sur l’absurdité des conflits et y parvient. Elle montre des gens qui vivaient jusqu’alors ensemble dans les mêmes villages, musulmans et chrétiens, en harmonie ; mais une communauté finie par vouloir exterminer l’autre. Un film coup de poing indispensable pour continuer à éclairer l’esprit de fraternité au-delà des différences qui a tendance à fuir nos pays. TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Film très près -semble t il - d'une réalité qui se répète lors de cette guerre .. le rôle de'Aida est impressionnant de justesse et l'on ne peut que se sentir très humble devant cette femme capable de pardonner l'impardonnable .
La Voix d'Aida a le mérite de traiter le massacre de Screbrenica avec une bonne interprétation mais souffre de problèmes de rythme pour relier le destin d'une famille, la lâcheté des Casques Bleus et la barbarie des Serbes et d'écriture pour contextualiser la guerre des Balkans.
A la fois un drame historique, et une tragédie familiale tout en utilisant parfois les codes du thriller. Un film à la mémoire des 8000 victimes du massacre de Srebrenica qui impressionne par les scènes de masse de réfugiés, mais sait aussi rester sobre face à l'horreur. On est sidéré devant l'impuissance des casques bleus, on en ressort groggy... Un film intense et révoltant, sans fioritures. Le film est portée par une actrice impressionnante, dont le rôle d'interprète Bosniaque agissant pour l'ONU permet au spectateur d'être en immersion de cette sombre page de l'histoire...
Un chef d'œuvre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un aussi bon film au cinéma sachant que j'y vais au moins trois fois par semaine. Un film remplit d'émotions; des acteurs peu connus mais géniaux. Et une salle en larme à la fin du film. Je ne m'attendais pas à voir un chef d'œuvre. Je ne comprend pas les mauvaises critiques. Je recommande à tout le monde d'allé le voir.
Un autre film sur ces événements historiques contempirains qui remuent les consciences. Dire que cet événement tragique a eu lieu il y a moins de 30 ans, en Europe des Balkans. L'ONU et sa force d'interposition de Casques Bleus n'en sortent pas grandies. Interprétation sobre et juste des différents acteurs de protagonistes réels pour une grande part, même avec un scénario nous permettant d'accepter d'assister à ce fait historique plus longuement que devant un documentaire, malgré l' horreur apprise depuis de ce qu'il a été. La faiblesse de la couverture de la presse internationale d'alors du drame noué dans ce camp onusien encerclé par l'armée du Général Milosevic est criante.
Le masssacre de Srebrenica vecu de l'intérieur. On est Aida, avec sa peur et sa conscience du mal et son courage aux tripes pour sauver les siens. Un film exemplaire qui avec force décrit la violence d'une guerre effroyable et intestine sans se départir d'humanité voire également de pudeur. Ce film, à voir, lutte encore plus contre toutes les guerres génocidaires et donne de l'espoir, in fine, pour retrouver la paix.
La voix d’Aïda ne fléchit jamais, dans ce dialogue de sourds entre les casques bleus et l’armée serbe. Ce film poignant, entre fiction et documentaire, met en scène avec fébrilité le courage explosif d’une mère aux prises avec l’Histoire. Jasna Đuričić crève l’écran en une interprète prise entre son devoir de médiation avec l’ONU, et la survie de sa famille, embarquée dans cet exil forcé.
On y voit une ONU défaillant à sa mission de protection et qui est loin d’être épargnée par la réalisatrice, qui dépeint des soldat dépassés par les événements, une hiérarchie hors sol qui ne prend pas la pleine mesure des événements, et entre eux, un commandant qui n’a d’autre choix que de se résigner face aux serbes qui imposent leur volonté.
Avec une certaine pudeur, caméra à l’épaule, on nous emmène dans les coulisses de l’Histoire… de-ci de-là des conversations nous parviennent, des décisions étouffées par les cloisons s’en échappent. Et toujours Aïda, qui court au milieu de tout ça, dans une triste révolte contre l’inéluctable.
Mention spéciale à ce final si cynique, où victimes et tortionnaires doivent cohabiter, où l’école qui fut un temps le théâtre d’un massacre est maintenant le théâtre d’un spectacle de fin d’année de CP...
Voilà un film très politique, tristement réaliste, et empreint d’un lyrisme émouvant et discret, qui aurait peut-être mérité plus de mise en contexte et de nuance quand à la situation géopolitique. À voir !!
Jasmila Zbanic revient sur la préparation du massacre de 8000 bosniens à Srebrenica par l'armée serbe. Film oppressant à regarder mais très juste dans sa reconstruction des faits. Jasna Duricic qui joue Aïda , une traductrice pour les casques bleus et la population, est très juste. Cette mère courage va tenter d'informer les autorités du massacre à venir tout en essayant de protéger sa famille. Un très bon film qui s'assimile à un devoir de mémoire devant ces atrocités commises. Du cinéma engagé qui fait du bien.
En juillet 1995, les forces de la "Republika Srpska", sous le commandement de Ratko Mladić, investissent la ville bosniaque de Srebrenica. La ville à majorité musulmane avait pourtant été déclarée "zone de sécurité" par l'Onu qui y maintenait un détachement de Casques bleus néerlandais. Mais cela n'a pas empêché les forces de Mladić de séparer les hommes des femmes, de massacrer les premiers et de condamner les secondes à une vie de deuil et de chagrin.
La cinéaste bosnienne Jasmila Žbanić décide d'utiliser la fiction pour raconter ces événements traumatisants, qui ont marqué l'histoire de son pays et, au-delà, celle de l'Europe. Elle invente le personnage d'Aida, magistralement interprété par la grande actrice de théâtre Jasna Đuričić, une ancienne professeure d'anglais embauchée par les Casques bleus pour leur servir d'interprète.
Par sa position, à l'intersection de deux mondes, les Néerlandais d'un côté, dépassés par un mandat qu'ils ne peuvent assumer et les Bosniaques de l'autre légitimement inquiets de l'avancée des troupes serbes et de leurs intentions, Aïda est la mieux placée pour comprendre le terrible engrenage qui se déroule sous ses yeux et sous les nôtres. Le film est terrible et oppressant, presqu'irrespirable ; car on en sait par avance l'issue fatale. Face à ces prisonniers qui attendent dans la chaleur de l'été et dans la promiscuité la mort qui vient, j'ai pensé à la rafle du Vel d'Hiv et au film qu'elle avait inspiré en 2010 à Roselyne Bosch.
Unité de temps, unité de lieu, unité d'action : le film, qui se déroule quasiment en temps réel n'a pas un seul temps mort, si ce n'est peut-être un flashback inutile sur "la vie d'avant", heureuse et insouciante comme de bien entendu. Sa conclusion, froide et tragique, ne saurait laisser insensible. Mais "La Voix d'Aida" se termine par un épilogue, quelques années plus tard que j'ai trouvé inutilement bien-pensant.
Un film d'une force La comédienne est belle , juste. On aimerait que cette histoire ne soit que fiction mais malheureusement!! Le cinéma au service de la mémoire.