Master and Commander de l'autre côté du monde est l'adaptation sur grand écran du roman De l'autre côté du monde, dixième volet de l'épopée maritime créée par le romancier Patrick O'Brian et consacrée à l'histoire de la Marine Royale anglaise. Les aventures du capitaine Jack Aubrey, qui s'étaleront sur vingt volumes, débutent en 1969 avec la parution du roman Maîtres à bord, situé dans le contexte des guerres napoléoniennes.
Le réalisateur Peter Weir n'hésite pas à rendre hommage à Patrick O'Brian, décédé en 2000, et à son oeuvre :"Il est un écrivain de premier ordre. Adapter sa prose magnifique fut notre premier défi. Lorsque vous portez un livre à l'écran, les mots s'envolent par la fenêtre, et il faut les remplacer par des images. Le grand challenge fut donc de raconter visuellement cette histoire tout en rendant jusitice à la langue de l'auteur."
Le personnage du capitaine Jack Aubray, grand navigateur, combattant de génie, mais également homme exubérant et indiscipliné, a particulièrement séduit Russell Crowe, comédien dont la force de caractère n'est plus à prouver. "Jack appartient à une race éteinte", explique-t-il. "Bien que ses méthodes ne soient pas toujours très orthodoxes, il ne faillit jamais à sa mission, et va même bien au-delà de ce qu'on attend de lui." L'acteur, véritablement amoureux de son personnage, se souvient que l'équipe entière était elle aussi fascinée par Jack Aubrey et que des dizaines de personnes n'hésitaient pas à se mettre au garde-à-vous sur son passage.
Russell Crowe ne tarit pas d'éloges au sujet du réalisateur Peter Weir. "Je suis un fan de longue date de ses films", déclare-t-il. "J'ai grandi avec eux et je n'ai pas oublié la terreur sans pareille que La Derniere Vague m'inspira quand j'étais gamin. J'ai toujours eu envie de travailler avec Peter." En retour, ce dernier décrit Russell Crowe comme quelqu'un possédant "une énergie naturelle et une autorité telles qu'il a tout de suite pris le commandement du navire."
Master and Commander de l'autre côté du monde marque les retrouvailles de Russell Crowe avec Paul Bettany, deux ans après Un homme d'exception.
Pour Master and Commander de l'autre côté du monde, Peter Weir tenait à recruter des "visages qui ressemblaient à ceux d'antan, (...) des gens qui n'ont pas ces sourires de magazines sans âme ou ces expressions cyniques et désabusées". Le recrutement des 130 hommes d'équipage a donc été minutieusement effectué parmi 7000 candidats. Au final, le long-métrage compte des figurants originaires des quatre coins du monde, de la Pologne au Sénégal en passant par l'Australie et le Soudan.
Dans le roman de Patrick O'Brian, le vaisseau ennemi, un navire américain, se nommait le Norfolk. Mais dans le long-métrage de Peter Weir, c'est une frégate française, l'Acheron, que combat le Capitaine Russell Crowe. Ce changement marque une nouvelle preuve du climat de francophobie qui règne aux Etats-Unis depuis que la France s'est opposé au déploiement des forces américaines sur le sol irakien au début de l'année 2003. Depuis, Hollywood brocarde quelque peu les Français dans ses grosses productions 2003. Dans Matrix reloaded, Lambert Wilson incarne ainsi le pervers Mérovingien, un Français aussi redoutable que libineux, alors que S.W.A.T. unité d'élite et The In-laws mettent en vedette des méchants peu flatteurs pour l'Hexagone.
Le navire utilisé dans le long-métrage est le Rose, frégate américaine qui fut le grand navire école des Etats-Unis. Réplique exacte d'un trois-mats de la Royal Navy des années 1800, le navire nécessita l'aide de nombreux charpentiers qui s'appliquèrent à le rendre le plus authentique possible. Le maître charpentier Leon Poindexter explique ainsi avoir "reçu des plans détaillés, fournis par l'Amirauté anglaise. Nous avons appliqué des formules mathématiques pour déterminer les dimensions et l'emplacement de chaque élément. Chaque détail est soigneusement documenté."
Master and Commander de l'autre côté du monde comprend pas moins de 750 effets spéciaux sophistiqués. Le long-métrage bénéficie de l'expérience de deux sociétés renommées spécialisées dans ce domaine : ILM (Industrial Light and Magic), société créée par George Lucas, et Weta Workshop, compagnie néo-zélandaise ayant collaboré à la trilogie du Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau.
Les seules scènes tournées sur la terre ferme l'ont été sur les îles Galapagos, province de l'Equateur connue pour sa flore et sa faune ainsi que pour ses tortues, aujourd'hui quasiment disparues. C'est la première fois qu'un film est tourné dans cette région du monde. De longues tractations avec le gouvernement équatorien et les représentants du Parc National des Galapagos furent nécessaires pour que soit délivrée l'autorisation de tournage.