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Hervé Druez
2 critiques
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3,0
Publiée le 1 février 2022
Pour les amoureux d'Almodovar, Madres Paralelas offre avant tout le bonheur de retrouver l'ambiance si personnelle du réalisateur madrilène de la movida espagnole, sa fascination pour les femmes torturées, belles, puissantes et si fragiles, de retrouver ses actrices fétiches, en l'occurrence ici, la magnifique Penelope Cruz et l'immense Rossy de Palma. Ce n'est peut-être pas toutefois le meilleur cru Almadovar. Le film se traîne dans une narration que j'ai trouvé assez laborieuse et un propos qu'on essaie de comprendre et que seule la fin éclaire d'une proposition de lecture. Mais là est peut-être la grandeur du film de nous faire ressortir avec une question sur notre histoire profonde, génétique. Je suis allé depuis retrouvé cette phrase de Michel Tournier dans le Roi des Aulnes : "J'ai toujours été scandalisé de la légèreté des hommes qui s'inquiètent passionnément de ce qui les attend après la mort, et se soucient comme d'une guigne de ce qu'il était d'eux avant leur naissance. L'en deça vaut bien l'au-delà, d'autant qu'il en détient probablement la clé."
A la croisée des chemins Il n'est jamais évident de décrire Pedro Almodovar, ou plutôt son esprit, et pas toujours non plus d'entrer dedans. Excentrique à souhait, il est proprement inimitable, donc reconnaissable parmi tous. Avec Madres paralelas, il signe un nouveau chef d'œuvre, mais seulement partiellement dans la lignée des précédents. L'histoire demeure bien évidemment un peu fantasque, voire barrée, disons-le, mais pour une fois, elle est pourtant nettement plus réaliste ; sans dire qu'elle est sobre, elle est tout simplement plus crédible. Donc plus digeste. A l'honneur, c'est devenu habituel, la sublime Penélope Cruz, secondée par la charismatique Rossy de Palma, on ne change pas une équipe qui gagne. La première porte un enfant mais aussi l'un des plus beaux rôles de sa carrière, dans une comédie dramatique où les rires font bon ménage avec les larmes. Une intrigue séduisante, un beau jeu d'acteurs, peut-être la patte d'un réalisateur qui a quelque peu vieilli mais comme souvent, cela va tellement bien aux hommes... surtout à ceux qui cherchent et parviennent, une nouvelle fois, à mettre les femmes au centre de l'intrigue. Au centre de la vie. Celle-là même qu'elles donnent.
Je suis étonné de la note des spectateurs, ce film mérite mieux. Film très humain sur un sujet difficile. Pour ceux qui aiment les films qui interrogent a voir absolument
« Madres paralelas » de Pedro Almodóvar (2021) vu dans le cadre du Festival Cinéma Télérama, frise la perfection. Deux femmes, Janis (Penélope Cruz qui est magistrale) et Ana (Milena Smit), sont sur le point d’accoucher. Toutes les 2 sont célibataires et tombées enceintes par accident. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regret alors qu’Ana, adolescente encore mineure, est effrayée et pleine de remords. Elles accouchent toutes les 2 d’une petite fille qui doit aller en soins intensifs l’une pour une « immaturité » cérébrale et l’autre pour une hypoglycémie. A leur sortie, elles échangent leurs numéros de téléphone mais sans plus jusqu’à ce qu’elles se rencontrent par hasard dans un café où Ana, plus stable sur le plan psychologique, est serveuse depuis peu avec la volonté de prendre en charge sa vie et ce malgré le décès de sa fille par mort subite du nourrisson. Janis, photographe de mode, lui propose alors de la prendre comme « nounou ». Le résultat d’un test ADN va venir semer le trouble chez Janis… Parallèlement, Arturo (Israel Elejade), le géniteur de Janis, est metteur en scène de théâtre ayant engagé pour un rôle difficile Térésa, la mère d’Ana, dont l’esprit maternel a fait grand défaut avec un père qui ne s’est jamais occupé de sa fille. Arturo est également anthropologue-archéologue et il va revoir Janis qui a envoyé un dossier pour pouvoir procéder à l’ouverture d’une fosse où son grand-père a été fusillé par la phalange espagnole ainsi que 9 autres habitants de son village natal en Navarre. Un film pour lequel Almodovar n’est pour une fois pas trop malicieux voire tortueux, et qui s’avère tout à fait plausible et développe comme souvent chez lui les thèmes de la filiation et de l’amour et de l’instinct maternel … et qui - pour la première fois - aborde la période du Franquisme qui pour la jeune Ana est déjà de l’histoire ancienne mais pour Janis et les autres villageoises concernées, l’aboutissement d’un travail de deuil. Inutile de dire que la photo, la lumière et les décors sont magnifiques … bref un quasi-chef d’œuvre.
Un peu déçue la dernière partie du film m'a laissée perplexe. Un peu confus deux histoires qui s'entremêlent de façon peu harmonieuse. On a du mal à comprendre l'attitude des deux femmes à la fin. Par contre Pénélope Cruz est toujours aussi sublime et la jeune actrice très performante.
Un super moment de cinéma par les acteurs , l'intrigue, l'ambiance ... un film à ne vraiment pas manquer et à classer parmi les incontournables. Autant dire que j'ai adoré
Un Nouvel Almodovar un peu faible et décevant. Une histoire parallèle déjà appréhendée dès le début sans grandes envolées lyriques ou renversements de situations ou profondeurs de personnages comme dans d autres films d Almodovar iconiques
Jai adoré , j'aime beaucoup les films de Almodovar mais celui ci plus que les autres j'ai l'impression, j'ai été captivé du début à la fin, l'histoire sort de l'ordinaire même si cela est un peu prévisible.
Un Almodovar plutôt classique dans la forme, mais plus politique que d’habitude. Les atrocités du franquisme sont clairement évoquées, même si ce sillon aurait pu être davantage creusé. Il faut reconnaître que l’histoire des deux mères accouchant en même et ce qui s’ensuivra est plutôt bien menée, d’autant que Penelope Cruz est à son summum de beauté et de talent ; mention aussi à Milena Smit parfaite dans un rôle peu évident. Pas un des meilleurs Almodovar de mon point de vue, mais une œuvre attachante.
Un réalisateur dont on identifie le style dès le premier plan peut être reconnu clairement comme un auteur. Avec Madres paralelas, Pedro Almodóvar prouve une fois de plus qu’il en est un. Photographie magnifique jouant sur des couleurs vives, histoire mélodramatique, mise en avant principalement des actrices (Penélope Cruz, Milena Smit), relation homosexuelle … : tout dans le film regorge du style du cinéaste espagnol ! En mélangeant le sujet privé assez rare (mais qu’on devine très rapidement) de l’inversion d’enfants à la naissance (même si, en France, on peut évoquer La Vie est un long fleuve tranquille) et celui à plus grande échelle des ancêtres disparus lors de la Guerre civile espagnole, Almodóvar évoque la thématique de la filiation et des origines sous différents angles. Le résultat est un très bon drame dans le plus pur style de son auteur même si ces multiples variations ne semblent pas toujours bien s’imbriquer (on peut penser qu’il aurait été possible de trouver une séquence plus adéquate pour clôturer un récit qui est avant tout celui de l’histoire plus privée de Janis, Ana et du bébé). Sans être son film le plus prenant, Almodóvar réussit donc à nouveau un beau mélodrame esthétiquement magnifique qui devrait plaire à nouveau à toutes les personnes sensibles à son travail.
C'est un beau film, une histoire passionnante. L'importance de son histoire, de ses origines, de la filiation. Un sujet émouvant, bouleversant parfois. Un film à ne pas manquer.