Madres paralelas
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AHEPBURN
AHEPBURN

106 abonnés 513 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 16 novembre 2021
C'est un film dur l'origine, la filiation. C'est loin d'être le meilleur Almodovar car c'est l'intrigue est trop basique et les personnages moins torturés. À voir mais aussi bien quand ça passera à la tv.
traversay1
traversay1

3 783 abonnés 4 922 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 24 octobre 2021
Avant tout, il y a ce bonheur renouvelé des couleurs chaudes d'Almodovar et de sa science du montage, qui nous fait passer avec fluidité d'une temporalité à une autre, avec ellipses, ou pas. Madres paralelas, comme son nom l'indique, est une histoire de maternité, tardive pour l'une des deux héroïnes et précoce pour l'autre, qui, l'on s'en doute, va amener à des situations ultra romanesques, au bord des récits sentimentaux et sur-dramatisés des télénovelas. A un moment, le scénario de Madres paralelas exagère un peu dans les renversements de situation mais le cinéaste espagnol n'a pas perdu la main et reste capable de nous faire avaler de belles couleuvres affectives. Il y a aussi une autre intrigue dans le film, liée à la guerre d'Espagne, qui finalement nourrit et enrichit le récit principal, d'une manière dont seul, ou presque, il a le secret. Par bien des aspects, Madres paralelas est une œuvre plus riche qu'il n"y parait sur la transmission, l'identité et l'indispensable connaissance du passé. Sans être tout à fait digne des plus grands films d'Almodovar, la patte du réalisateur y fait une fois de plus merveille, avec cet incomparable don pour magnifier les femmes (et les mères) et les actrices qui les incarnent, surtout avec Pénélope Cruz, l'une de ses muses favorites, proprement resplendissante. Mais a t-elle déjà été autrement chez l'auteur de Femmes au bord de la crise de nerfs ?
Vince
Vince

46 abonnés 29 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 12 octobre 2021
Madres Paralelas est le nouveau long-métrage de Pedro Almodóvar, qui du haut de ses 72 ans, réunit à l’écran Penélope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde, Aitana Sánchez-Gijón et Rossy de Palma pour un très bon film espagnol en cette rentrée 2021. Le film aborde deux thèmes principaux dont le second qui se déroule en filigrane de la trama principale autour de la maternité où le personnage de Penélope Cruz, Janis, va accoucher au même moment que la jeune Milena Smit, Ana, et une amitié intense va se créer entre les deux femmes. Ce deuxième thème qui gravite autour des personnages et qui les connectent entre eux, est un sujet éminemment politique, qui apparaît pour la première fois de manière claire et précise dans le cinéma de Pedro Almodóvar : la mémoire historique de l’Espagne franquiste.

Almodóvar a tout d’abord inauguré la 78ème édition de la Mostra de Venise en présentant son nouveau film en ouverture du Festival, après avoir reçu l’an passé le Lion d’Or honorifique, soit en 2019, pour le court-métrage tout bonnement incroyable, adaptation de La voix humaine de Cocteau en compagnie de Tilda Swinton.

Pour commencer, il est vrai qu’Almodóvar développe une vocation inégalable pour l’émotion à travers ses films. Ce premier thème est très bien traité dans chaque de ses films – Douleur et gloire, Julieta, Volver, Parle avec elle, etc. -. Cependant, là où Almodóvar nous (me) perd dans son dernier long-métrage est le mélange omniprésent et/ou la kyrielle de thèmes abordés dans un seul et unique long-métrage de 2h : il veut tout aborder et présenter – la maternité, la mémoire historique, la condition des femmes, la jeunesse, la maturité, l’enfance, l’ambition artistique, l’homosexualité, le viol, la politique, le passé – et ce n’est pas forcément une mauvaise intention sauf que le réalisateur « manchego » n’arrive pas à imbriquer l’ensemble de ses sujets afin de réaliser un long-métrage cohérent.

L’un des thèmes du film est effectivement la recherche de la vérité, autant personnelle que sociale, historique et politique : une soif de vérité anime chaque personnage de Madres Paralelas ; et en parallèle se développe donc le deuxième thème principal du film en filigrane, soit la mémoire historique. Cependant, un tel sujet d’une telle envergure mériterait un film entier qui se dédie uniquement à ce sujet, riche et très important, à l’instar de l’excellent documentaire qu’il avait produit en 2018 et réalisé par le duo Almudena Carracedo et Robert Bahar dans El silencio de otros puisqu’à mon humble avis, Pedro Almodóvar réussit mais en même temps se perd en souhaitant exprimer sa position sur l’exhumation des fosses communes durant la guerre civile espagnole. Le réalisateur reconnaît par ailleurs que « siempre he sido muy sensible a este tema pero nunca había conseguido redactar un guion apropiado ». De plus, on ne comprend pas forcément toujours la ligne directrice du film, comme lorsqu’on passe de moments très beaux et plein d’émotions sur la justice souhaitée par Penélope Cruz et sa famille autour de la mémoire historique et des fosses communes et puis tout d’un coup, sans transition, on passe au problème d’un viol et de la peur de la seconde protagoniste par l’effet médiatique de cet acte si elle avait dénoncé les violeurs – autre sujet exposé puis reparti aussi vite mais qui aurait très bien pu en faire un film sur le sujet –. Ainsi, le résultat de Madres Paralelas peut paraître quelque peu confus mais il n’en retire pas moins son importance et son intérêt.

L’un des points clés du nouveau long-métrage de Pedro Almodóvar est l’interprétation de ses actrices dont surtout l’interprétation magistrale de Penélope Cruz qui a d’ores et déjà remporté le prix d’interprétation féminine soit de la meilleure actrice à Venise et qui va sans doute gagner de nombreux autres prix notamment aux Goyas 2022. En effet, Penélope Cruz est magistrale, elle est exceptionnelle à chaque scène, elle est finalement au sommet de son art et c’est sans aucun doute l’une de ses meilleures interprétations : son regard, ses gestes, ses silences, son charme, ses dialogues, tout est parfaitement réalisé, et c’est en partie grâce à la collaboration avec son réalisateur favori. Néanmoins, sa coéquipière pour son deuxième rôle au cinéma, Milena Smit, se sort moins bien et est en même en deçà du film, c’est-à-dire que son interprétation n’est pas bonne et ne fonctionne pas avec celle de Penélope Cruz, on a du mal à croire à leur romance qui ne tient pas debout. Il y a toutefois une très belle scène entre les deux lorsque Penélope apprend à faire une tortilla de patatas à Milena Smit, comment couper les patates, comment retourner la poêle, toute la scène est très belle et lance la complexité entre les deux femmes qui ont accouché le même jour. De plus, deux actrices secondaires sont merveilleusement bien interprétées : Aitana Sánchez-Gijón qui avait joué le rôle d’Ana Ozores, la Regenta, dans la série télévisée éponyme dans les années 90 et qu’on retrouve pour la première fois chez Almodóvar. Elle est la mère d’Ana qui s’intéresse plus à sa carrière d’actrice de théâtre, où nous la voyons interpréter un monologue de l’œuvre de Federico García Lorca, Doña Rosita la soltera, qu’à sa propre fille lors de son accouchement puis lors de la naissance et les premiers pas de sa petite-fille. Puis, Rossy de Palma, radieuse comme à son habitude, emploie un rôle secondaire en tant qu’amie de Penélope et directrice d’une agence de photographie et émerveille l’écran par son style et son humour naturel. Toutes ces qualités des actrices sont sublimées par leurs regards et leurs paroles écrites par la plume d’Almodóvar et capturés par la lumière naturaliste et naturelle de José Luis Alcaine qui combine le rouge et le vert à la perfection, le jaune conjugué au bleu ciel et bleu mer pour nous offrir des compositions visuelles de grande envolée et qui correspondent parfaitement à l’univers almodovarien ; et c’est également à Alcaine que revient le mérite des premiers plans des visages et des regards des personnages où les sentiments s’expriment par le brillant de leurs yeux notamment ceux de Penélope.

En définitive, Madres Paralelas est un très bon film de Pedro Almodóvar sublimé par l’interprétation fantastique d’une de ses muses, Penélope Cruz.
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