« Madres paralelas » semblait promettre une belle émotion, celle que l’on avait ressentie avec « Parle avec elle » pour ne citer qu’un des merveilleux films d’Almodovar…
Certes le réalisateur espagnol n’a cependant pas toujours eu la main heureuse, mais justement cette fois, le thème de la maternité vu sous l’angle de ces deux femmes prêtes à accoucher, pouvait faire espérer un retour aux sources, celui des échanges humains, ceux qu’on imagine puissants et bouleversants.
Or, après une mise en situation qui semble être de bonne augure, alors que l’on découvre ces deux femmes à la fois très différentes et semblables, on se rend vite compte que le réalisateur n’arrive pas à donner la crédibilité nécessaire à ce scénario par le fait de le sentir très vite fabriqué de toutes pièces, puis entrelacé avec d’autres thèmes non nécessaires et même dommageables pour le film.
Si bien que rapidement, on ne croit plus trop à la douleur de Janis (Pénélope Cruz) et Ana (Milena Smit) même si ce qui leur arrive est pourtant malheureusement plausible, que ce soit dans la réalité ou au cinéma !
De ce croisement de destinées, qui se trouveront inévitablement imbriquées, à aucun moment on arrive en effet à être saisi d’émotion, à s’identifier à la propre douleur respective de l’une ou l’autre.
Et pourtant la patte du réalisateur est bien présente que ce soit dans la façon de filmer ses personnages, ou dans son choix de cadrages et de couleurs qui donnent une tonalité si particulière à ce cinéma dont il a le secret.
Mais ici, aussi agréable à l’œil soit-il, cela n’est pas suffisant pour combler ce manque évident, cette absence de profondeur des sentiments que chacune des deux actrices essaient tant bien que mal de faire passer…
Quelques incohérences apparaissent également au niveau du comportement de ces deux mamans, de leurs décisions et choix entrepris, ce qui finit par nous éloigner et nous désintéresser petit à petit d’un sujet qui aurait dû et pu être réellement passionnant.
Et de plus, la petite Cécilia elle-même, pourtant au centre du scénario, est aussi souvent mise au lit et ainsi reléguée au rang des accessoires, un autre élément gênant à la longue, alors qu’elle aurait dû être plus que présente, surtout lorsqu’elle grandit !…
Encore un film aux louables intentions mais inabouti au niveau de ses réelles ambitions, comme si le cinéaste avait constamment hésité entre les différents thèmes abordés, ceux qu’il voulait aborder et réunir à l’écran vaille que vaille !