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Pierre Kuzor
118 abonnés
345 critiques
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2,0
Publiée le 31 janvier 2022
Ai vu "Une jeune fille qui va bien" le premier film en tant que réalisatrice de Sandrine Kiberlain. Sandrine Kiberlain est une des plus grandes actrices françaises actuelles et son désir de passer derrière la caméra pour raconter deux thèmes qui lui tiennent à coeur (l'apprentissage d'une comédienne et la persécution des juifs en France pendant la seconde guerre mondiale) pour en faire l'histoire d'Irène jeune fille parisienne qui se prépare à passer le concours d'entrée au Conservatoire sous le gouvernement de Vichy, est louable. Sandrine Kiberlain est seule pour l'écriture de son scénario et c'est certainement la première erreur. Personne pour lui dire qu'elle veut trop en raconter, que plusieurs scènes sont répétitives, que son choix qu'on ne voit jamais l'occupant n'est peut être pas le bon, que plusieurs personnages ne sont que des entités qui manquent singulièrement de psychologie et de chair (la copine comédienne, la voisine amoureuse du père, le jeune amoureux éconduit...) Pourquoi Irène est elle exaltée à longueur de journée ? Pourquoi le père est-il le seul à voir le danger qui menace ? Pourquoi n'y a-t-il jamais personne dans les rues, dans les parcs ? Pourquoi entend on Tom Waits en 1942 ? On pense comprendre que Kiberlain a voulu faire une Ode à la jeunesse insouciante, à l'espoir, à la vie... mais le décalage entre la période dramatique et d'angoisse qu'on ne ressent que dans la dernière scène et le fait qu'Irène, son frère et ses amis ne semblent pas voir la réalité déséquilibre totalement le film. Les nombreuses scènes de répétitions sont interminables, celles à table chez Irène sont redondantes. Suite aux nombreuses interviews on suppose que Sandrine Kiberlain a voulu raconter ses propres souvenirs aux Cours Florent et au Conservatoire dans les années 80, ses rapports avec sa grand-mère maternelle et les souvenirs affreux de sa famille pendant la guerre de 30-45. Mais sur l'écran c'est comme si les deux sujets n'arrivaient pas à s'imbriquer l'un avec l'autre. Rebbeca Marder inonde l'écran de ses yeux bleus et de son sourire renversants, mais cette excellente comédienne de la Comédie Française n'arrive pas à faire passer dans ce film le grand talent et le charisme qu'elle a sur scène. India Hair et Ben Attal ont à peine l'ossature d'un personnage à défendre donc son inexistants. Jean Chevalier et Florence Viala de la Comédie Française viennent pour faire de la presque figuration. Seul André Marcon a réellement un personnage plus fouillé et ambigu à défendre et il s'en sort avec les honneurs. Quel dommage, j'aurais beaucoup aimer ce film, mais trop de défauts accumulés et d'ennui éprouvé tout au long de la séance. Toutes les intentions sont généreuses et dignes, mais à trop vouloir embrasser de sujets la cible est manquée.
Un film qui exhale la fraîcheur ! Pour sa première réalisation, Sandrine Kiberlain accomplit une performance avec une histoire qui allie subtilement la légèreté et la gravité : la vie d'une jeune fille pleine d'ardeur et de passion pour le théâtre dans une famille juive sous l'occupation. Le contexte historique est subtilement instillé au fil de l'histoire. Les acteurs peu médiatisés restituent bien les émotions et les non dits.
Un film bouleversant qui mène de front les émois joyeux et amoureux d'une jeune-fille qui va bien, la douceur d'une famille, l'enthousiasme d'une troupe de théâtre, pendant que la menace s'insinue hors champs, partout, dans un bruit sourd. Une très belle mise en scène, des comédiens magiques. Rebecca Marder, virevoltante, pétillante et déterminée, André Marcon, sobre et perdu, Anthony Bajon, tragique et enfantin, Françoise Widhoff, tendre et lucide, Indiana Hair et Evelyne Israël parfaites pour définir le regard de la peur et du courage mêlés. On pense à cette chanson de Boris Vian: ...le temps de voir Le temps de boire à ce ruisseau Le temps de porter à sa bouche, Deux feuilles gorgées de soleil...
La protagoniste vit dans sa bulle de bonheur entre ses cours de théâtre, sa famille dont elle est proche, les garçons qu'elle rencontre. Mais nous sommes sous la période de l'occupation des années 1940, les interdictions sont grandissantes pour les juifs. La fin du film est brutale et nuance la légèreté et l'innocence de la jeune fille. Film assez théâtral, faisant penser au film réalisé par la fille de Sandrine Kiberlain "Seize printemps'.
Complètement irréaliste pas rigolo du tout, mal joué, vraiment hyper décevant ... je ne comprends absolument pas les critiques positives faites par certains journalistes. Au secours Sandrine Kiberlain !!! En tant qu'actrice, vous êtes tellement naturelle dans tous vos rôles, c'est le bonheur. Mais pas la réalisation !!! Flo
Un film délicat et attachant sur une famille juive pendant l'occupation allemande et plus particulièrement sur les amours et les cours de théâtre d'Irène jouée par Rebecca Marder, une comédienne prometteuse. La photo de Guillaume Schiffman est très élégante, André Marcon est excellent dans le rôle du père et les échanges entre Irène et sa grand-mère jouée par Françoise Widhoff sont drôles et touchants. Ma principale réserve concerne le scénario trop minimaliste, des longueurs nuisent au rythme, le premier film de Sandrine Kiberlain n'en reste pas moins une oeuvre honorable et émouvante.
Une fille qui va bien est un premier film qui ressemble à une oeuvre. On sent dans son regard le même amour pour les acteurs qu'un Lelouch en son temps. La caméra est au service du jeu des acteurs et cela transpire d'amour pour le cinéma et le théâtre. les spectateurs plongent avec plaisir dans ce quotidien d'adolescente en train de devenir une jeune femme, avec ce petit quelque chose d'Anne Franck au fond, qui met en lumière le décalage de l'éternelle adolescence et les remous implacables de l'histoire en marche. Beaucoup de légèreté qui ne fait que rendre plus puissantes les secondes du dénouement. ces quelques secondes qui font de Sandrine Kimberlain, plus que la réalisatrice débutante qu'elle est, une grande réalisatrice.
« Une jeune fille qui va bien » (2022), le premier film de Sandrine Kiberlain est un tour de force très subtil avec ses non-dits, car elle arrive à nous parler de la guerre et du drame vécu par les juifs … sans nous montrer la guerre, les signes de l’occupation nazie ! Nous sommes en 1942 à Paris et Irène (Rebecca Marder), 17 ans, juive est passionnée par le théâtre et se prépare inlassablement pour le concours d’entrée au Conservatoire en répétant avec Gilbert (a-t ’il été arrêté ?) puis Viviane (India Hair) une pièce de Marivaux … et en parallèle elle tombe amoureuse de Jacques (Cyril Metzger), l’assistant (?) de son médecin de famille. Dans son bonheur, elle est aveugle face à ce qui se passe alors en France (cf. la symbolique de ses fausses lunettes). Sa famille partage sa joie de vivre avec un père (André Marcon), fonctionnaire (quel domaine ?), qui est là pour annoncer les lois de Pétain (le tampon rouge sur la carte d’identité en fait dès 1940 puis le port de l’étoile jaune), une grand-mère qui symbolise la résistance (elle cache les cartes d’identité), un frère (Anthony Bajon) plutôt passéiste ou fataliste et une voisine, Josiane (Florence Viala), qui participe au Chabbat et symbolise les « justes ». Certes il y a des anachronismes en termes de vêtements et de coiffure, d’alimentation, de bande musicale… mais cela traduit pour moi le caractère intemporel et toujours présent de la peste brune. L’horreur n’est vue que dans le tout dernier plan et à travers les yeux de Viviane qui comprend tout de suite qu’Irène va devenir dès lors une fille qui « allait » bien !
Peu importe les dates et les détails, qui pour ma part sont bien suffisants à nous rappeler l’horreur de cette période, le scénario mené par des acteurs plus touchants les uns que les autres et la réalisation sont spectaculaires et mettent en scène des situations et des scènes de vies plus que probables lors de cette chasse aux juifs en France. Bravo à S.Kimberlain l’effet je pense recherché, de marquer par le contraste du bien et du mal est au rdv. Tout le monde devrait aller voir ce film, cela remettrait certainement certaines choses en place…..
Le Paris de l'Occupation de Sandrine Kiberlain n'a rien de réaliste mais elle l'assume. C'est son choix de ne pas faire apparaitre de croix gammées, de soldats allemands ou de gendarmes français dans le film. Qu'elle désire libérer son héroïne de son époque pour rendre son histoire intemporelle est une idée intéressante. Du coup, Irène - l'extraordinaire Rebecca Marder - danse le rock sur du Tom Waits, parle comme une jeune-fille de 2020, rentre tard dans un Paris sans couvre-feu, utilise une vaisselle hors d'époque, mange à sa faim, flirte avec un jeune médecin au pantalon pat' def'... pourquoi pas ? Après tout, Roberto Benigni et Taika Waititi ont su faire de grands films sur cette même période en s'affranchissant partiellement du réel. Mais ce qui gêne dans ce film où les anachronismes sont presque plus nombreux que dans "La rafle" de Roselyne Bosch, c'est son concept. Quand Sandrine Kiberlain veut montrer comment l'horreur brise soudainement l'insouciance et les espoirs d'une jeune-fille, elle travestit la réalité historique. spoiler: L'antisémitisme n'est pas un piano tombé sur la tête des juifs français comme dans un cartoon. L'antisémitisme était quotidien. Les juifs parisiens le vivaient du matin au soir, par les innombrables restrictions (ici inexistantes), par les affiches dans les rues (ici aucune), par la propagande de Radio Paris (ici elle ne diffuse que de la musique), etc. La judaïté n'était pas un choix mais une identité imposée par l'environnement social et les institutions. Il est impossible qu'une jeune-fille d'un milieu si cultivé ait pu être à ce point écartée du réel. S'il était certes possible d'être jeune, joyeux, voire naïf à Paris en 1942, l'insouciance n'existait plus depuis longtemps. La judaïté ne se rappelait pas aux gens brutalement dans un bar, elle leur collait au corps du matin au soir et brutalisait leur quotidien. La vie d'Irène est heureuse tout au long du film, celle des Juifs français ne l'était pas.
Si la démarche cinématographique est intéressante, le résultat donne à voir le drame juif d'une façon totalement erronée et c'est fort dommage.
Film très délicat, tout en non-dits. Les acteurs excellents. Je me demande si cette tragédie sera tout à fait compréhensibles pour les jeunes spectateurs tant le contexte historique est elliptique. Un petit reproche: le film manque un peu de rythme.
Quel joli film ! Quelle douceur et quelle poésie! Sandrine Kiberlain est humaniste dans sa manière de raconter si délicatement une période de notre histoire qu'on découvre d'une manière encore nouvelle, inédite presque. Le quotidien qui peu à peu change, et la joie de vivre d'adolescents qui ne peuvent imaginer ce qui se profile. J'ai revu il n'y a pas très longtemps "Au revoir les enfants", ce film s'inscrit dans cette veine.
Ce film est un bijou de justesse, de sensibilité et de poésie. Il permet une mise en perspective de l'horreur quand elle s'abat sur l'innocence . La mise en scène , les décors , les costumes , le jeu d'acteur et surtout de l'actrice principale, Rebecca Marder sont magistralement mis au service du propos que l'on pourrait presque comprendre comme un engagement politique contre toute forme d'exclusion, de racisme, de xénophobie. Merci Sandrine K.